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RDC: Willy Bakonga et son fils à Makala, ils ont été condamnés à 3 ans et 6 mois de prison pour blanchiment des capitaux !

Willy Bakonga et son fils Joël ont été respectivement condamnés à 3 ans et 6 mois de prison pour blanchiment des capitaux et 80.000 dollars d’amende. Ils sont passés devant leurs juges à la Cour de cassation jeudi 29 avril. L’ancien ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique -EPST- et son garçon ont été jugés en flagrance pour transfert de l’argent sale et dissimulation des fonds: 33.500 dollars cachés dans leurs valises et découverts par les services de migration du Congo-Brazzaville.

Cette somme est supérieure aux 10.000 dollars autorisés à chaque voyageur à bord d’un avion par la réglementation en la matière. Les avocats des Bakonga père et fils ont évoqué la violation du droit de la défense et sollicité la remise. Rien n’y a fait. La Cour a estimé que le préalable soulevé est une distraction de la procédure. L’audience a été très chaude.

«Je ne sais pas à quel moment moi Willy Bakonga, j’ai transféré de l’argent sale. Je suis allé à Brazzaville parce que j’ai des problèmes de santé. C’est un problème de poison. J’ai déjà perdu 20 kilos», a expliqué l’ancien ministre d’Etat en charge de l’EPST, soupçonné et convoqué le 16 avril dernier par le Parquet Général près la Cour de cassation d’avoir participé au détournement des fonds publics destinés à la gratuité de l’enseignement de base mais arrêté le 20 avril à Brazzaville, où il a traversé nuitamment la veille, sans autorisation de sortie du Premier ministre.

Puis: «On n’a pas trouvé l’argent dans ma valise. La responsabilité est individuelle», a ajouté Willy Bakonga, jugé en même temps que son fils Joël, arrêté avec lui à Brazzaville.

À la question de la Cour de savoir si Willy Bakonga, prétendument malade, avait sollicité et obtenu l’autorisation de sortie du Premier ministre, le prévenu a indiqué avoir écrit pour information au Premier ministre qu’il réintégrait le Sénat.

La Cour lui a fait remarquer que cette information n’avait rien à voir avec une quelconque autorisation de sortie. Mais pour Bakonga, l’urgence était telle qu’il ne pouvait pas attendre la réponse du Premier ministre, précisant qu’il avait librement choisi de voyager nuitamment, vers 19h. La Cour lui a rappelé au passage qu’il avait promis sa collaboration au Parquet et que ce voyage brusque est assimilable à la soustraction à la justice.

Le ministère public avait parlé de la dissimulation des fonds, la participation criminelle, du transfert illicite d’argent d’origine douteuse. Il avait requis 10 ans pour chaque prévenu et une amende équivalant à trois fois le montant trouvé sur eux.

Comme la plupart de pays occidentaux et africains, la réglementation RD-congolaise interdit de voyager en avion avec des sommes d’argent excédant 10.000 dollars américains. Toute personne qui viole ces dispositions court trois risques.
Primo, le paiement des pénalités allant jusqu’à plus ou moins 50% du montant saisi. Secundo, le virement du solde dudit montant dans un compte bancaire du propriétaire. Tertio, l’infraction peut, le cas échéant, conduire à une enquête sur le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Soupçonné d’avoir participé au détournement des fonds publics destinés à la gratuité de l’enseignement de base en République Démocratique du Congo, Willy Bakonga a été frappé par le dernier cas.

Octave MUKENDI

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