«Il faut tout faire pour sauver 2023. Ce serait une catastrophe, qu’à la suite de la victoire démocratique qu’a été l’alternance démocratique, que nous soyons nous Congolais incapables d’assurer cette respiration régulière et constitutionnelle de notre corpus institutionnel», estime Germain Kambinga
La désignation de Denis Kadima comme successeur de Corneille Nangaa à la tête de la Centrale électorale en RD-Congo, suivie immédiatement de son investiture par une Ordonnance présidentielle est encore loin d’appartenir au passé. Le sujet continue à susciter les commentaires, les uns aussi contradictoires que les autres, à travers les forces politiques du pays. Le Centre de Germain Kambinga Katomba se montre préoccupé par ce débat et apporte sa contribution pour sauver les élections de 2023.
«Kadima investi, aucune autre alternative ne changera la donne», c’est en ces termes que s’est exprimé le patron du Centre, lançant ainsi un ultime appel en direction des forces politiques du pays qui, peut-on ainsi comprendre, n’ont qu’à taire leurs querelles et regarder dans la même direction pour ne pas manquer le rendez-vous de 2023. Kambinga fait remarquer que depuis l’amorce des élections démocratiques en 2006 en RD-Congo, aucun rétropédalage n’a été observé au sujet de la décision d’investiture d’un quelconque bureau de la Commission électorale nationale indépendante -CENI.
De l’Abbé Malumalu, en passant par Daniel Ngoy Mulunda pour chuter avec Corneille Nangaa Yobeluo, pareil scenario n’a jamais été enregistré, en dépit de la crise de légitimité à laquelle ils ont été tous confrontés et multiples récusations des forces politiques de l’Opposition ainsi que de la Société civile RD-congolaise. De l’avis du président de ce regroupement politique, le même scénario s’est reproduit à ce jour avec l’actuel bureau de la CENI dont le bâton de commandement est aujourd’hui entre les mains de Denis Kadima Kazadi. Et de souligner en substance que de telles élucubrations ne serviront plus à rien, étant donné que le vin est déjà tiré et qu’il ne reste plus qu’à le boire. Voilà pourquoi, Germain Kambinga estime, pour sa part, impérieux pour toutes les forces politiques de prendre acte de l’investiture de Denis Kadima et consorts, d’agencer leurs idées et d’unir leurs efforts pour une préparation conséquente afin de sauver les élections de décembre 2023.
Rien ne pourra annihiler l’investiture
Selon les informations parvenues à notre rédaction, le numéro 1 du Centre a donné à ce sujet son point de vue sans équivoque. «Aucune donne ne pourrait à ce stade annihiler la décision d’investiture du bureau Kadima à la CENI qui, de plus, est très avancé notamment, avec la prestation de serment, la cérémonie de remise-reprise avec le bureau sortant ainsi que des contacts entrepris en ce moment avec les organismes internationaux et la Communauté internationale. Germain Kambinga pense que tout appel allant dans le sens de résistance et d’opposition quant à ce, ne sera d’aucun impact. Au lieu de s’attarder sur ce qu’il a qualifié de «désignation suspecte» du bureau Kadima par la Majorité, il serait avantageux et profitable pour les forces politiques congolaises de «prendre acte» de ce «fait accompli» et de se ranger plutôt du côté de la préparation des armes à affûter pour gagner le plus des pions possibles aux prochaines élections.
L’alternance démocratique, un acquis à préserver
Lors de cet échange avec la presse, alors qu’il revenait fraîchement de l’Europe, Germain Kambinga a épinglé un autre point qui constitue un facteur-clé dans la marche des affaires politiques de notre pays. Surclassant tous les calculs politiques concoctés de part et d’autre, est sans surprise, selon lui, la préservation des acquis de l’alternance démocratique et pacifique au sommet de l’Etat, intervenu solennellement le 24 janvier 2019 entre Joseph Kabila Kabange et Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Pour Kambinga, «il faut tout faire pour sauver 2023. Ce serait une catastrophe, qu’à la suite de la victoire démocratique qu’a été l’alternance démocratique, que nous soyons nous Congolais incapables d’assurer cette respiration régulière et constitutionnelle de notre corpus institutionnel».
Sur ce, pour ne pas saper les efforts consentis par des milliers des RD-Congolais ayant mis à prix leurs vies au service du pays et de l’avènement de cette alternance, il a interpellé la classe politique à retirer tout arsenal d’opposition, à prendre acte de la réalité incluant désormais le processus électoral et à s’inscrire dans une vigilance citoyenne. Vigilance citoyenne qui ira du respect des textes de la loi électorale, la loi de répartition de siège, de la vérité et transparence des urnes ainsi que de toutes les autres lois sécurisant le processus électoral en RD-Congo.
Un autre appel du CENTRE
Au terme des élections de 2018, Germain Kambinga s’est félicité des résultats obtenus par son regroupement politique, Le Centre, avec un verdict de 145.000 voix sur les 183.000 voix exigées par la Centrale électorale pour rafler un seuil. Pour une force politique qui était à sa 1ère année d’existence, il s’agit pour lui d’un grand coup de force. Face aux échéances électorales à venir, Germain Kambinga a révélé que lors du prochain appel du Centre, le 4ème tout compte fait, prévu dans les dix prochains jours, il sera question de lancer un appel à tous les acteurs et forces politiques congolaises appartenant à l’idéologie «centriste» à rejoindre la barque pour qu’ensemble, plus forts que jamais, ils planifient stratégies et pions à présenter à la population congolaise aux prochaines élections.
Le Centre présentera-t-il un candidat à la présidentielle?
A propos de cette préoccupation, Germain Kambinga a souligné que «Le Centre prend très au sérieux les questions politiques en RD-Congo». Il a d’argumenté qu’il faudrait au préalable que «Le Centre» puisse proposer 500 candidats députés nationaux, 700 députés provinciaux et 108 sénateurs avant de proposer un quelconque candidat Président de la République. A défaut de cela, il se pourrait encore que Le Centre négocie une alliance politique avec le regroupement ou le candidat Président affichant des intentions équivoques aux leurs, placés dans la vision de servir le pays et de résoudre les problèmes de son peuple.
Alliance FCC-Lamuka et alliés, marches…
A ce sujet, tout comme lors de son troisième appel lancé le lundi 25 octobre 2021, Le Centre reste opposé à l’initiative de la marche dite pacifique, qui a eu lieu le samedi 13 novembre 2021, qui a été organisée par le Front commun pour le Congo -FCC-, sa plateforme politique d’attache, Lamuka et autres forces vives de la Nation.
Une fois de plus, Germain Kambinga a résonné d’un ton fort en indiquant que la marche ne changera pas la donne actuelle et elle accuse plutôt d’une «attitude populiste» qui vise à s’attirer la sympathie du peuple RD-congolais face aux péripéties organisationnelles du processus électoral de 2023. Et qu’au lieu de concentrer des efforts dans une voie sans résultat, il serait plutôt mieux de restructurer les pensées de ces forces vives de l’Opposition et au possible même, dit-il, de proposer un candidat unique de l’Opposition à présidentielle de 2023. Il a, à cet effet, rappelé que l’Opposition d’hier avec ses tendances CACH de Tshisekedi et Lamuka de Fayulu ont su glaner les deux premières places à la présidentielle du fait d’avoir uni leurs esprits et mobilisé leurs forces respectives au profit de leurs visions politiques créées pour la circonstance. En conclusion, Germain Kambinga a déclaré que Le Centre est toujours et encore membre du Front commun pour le Congo.