Plus de deux heures d’échanges, beaucoup de sujets abordés dont l’engagement de la Majorité à ne pas toucher à l’article 220 et l’irréversibilité du processus électoral… et des annonces sur le retour de la coopération directe avec Ottawa… Au final, l’assurance d’avoir fait passer le message et mis l’auditoire d’accord
Des compatriotes, des intellectuels RD-congolais ayant installé leurs pénates au Canada, réunis dans une même salle pendant plus de deux heures avec la deuxième personnalité de la RD-Congo, le speaker de l’Assemblée nationale Aubin Minaku, en séjour à Ottawa à la faveur d’une grande rencontre de l’Association des parlementaires francophones -APF. Résultat: c’était excellent et cordial. Minaku a fait de la pédagogie.
Les sujets se sont enchainés, l’assistance quasi attentive et appliquée. Dès l’entame, la question de la révision constitutionnelle est sur la table. Un thème attendu par tous. Réponse de l’orateur: Kabila et sa Majorité sont déterminés à respecter la loi des lois, à respecter le peuple congolais, seul détenteur du pouvoir et à n’agir que dans le respect de la volonté du peuple. Ambiance bon enfant dans la salle, climat empreint de dignité et de respect mutuel. Minaku a réussi à passer le message dans un pays où un opposant venu prêcher les combattants a été sorti d’urgence… par la porte de secours.
Minaku a embrayé avec l’engagement de la Majorité à respecter la Constitution, notamment l’article 220, faisant part, encore une fois, de la détermination de Joseph Kabila Kabange et de la Majorité présidentielle à respecter la constitution, à respecter le peuple congolais, seul détenteur du pouvoir et à n’agir que dans le respect de la volonté de ce même peuple. Le speaker a indiqué que les institutions de la République ont mission, pour l’intérêt supérieur du peuple, de promouvoir la démocratie, de consolider l’unité nationale et d’œuvrer pour la stabilité institutionnelle, économique et sociale.
Et le processus électoral? Nouvelles assurances de Minaku qui a juré sur son irréversible et rappelé que depuis 2006, sous la houlette du Rais, le peuple souverain a repris ses droits.
C’est le moment de la question sur la double nationalité. Ici, la parole est plus à la diaspora RD-congolaise du Canada, traversée par deux courants d’opinions. Certains compatriotes adhèrent à l’idée de la double nationalité, tandis que d’autres la récusent compte tenu des problèmes identitaires de l’Est du pays.
La diaspora est cependant unanime sur la nécessité de rentrer au bercail. La plupart d’intellectuels RD-congolais vivant au Canada présents à la matinée ont exprimé leur désir de retourner au pays au regard des efforts de redressements entrepris et ont promis de contribuer pour la promotion des secteurs de l’éducation, de la santé et de la sécurité sociale.
Minaku a, par ailleurs, fait une importante annonce: le Canada a depuis le 27 juin remis la République Démocratique du Congo sur la liste des pays devant bénéficier de la coopération directe avec Ottawa et a salué la volonté affichée des deux côtés pour le renforcement des relations bilatérales entre les deux pays.
Les observateurs saluent unanimement le courage remarquable du Président de l’Assemblée nationale qui a pris l’habitude d’affronter sur le terrain des idées et de débats, nos compatriotes de la Diaspora en Europe comme en Amérique, parmi lesquels on retrouve certains radicaux. Et l’on note que ces échanges se déroulent toujours dans une ambiance, parfois électrique, mais empreinte de respect, de cordialité et surtout de patriotisme. La rencontre avec nos compatriotes vivant à Ottawa n’a pas fait exception. Contrairement à une certaine rumeur, elle s’est déroulée dans la sérénité, sans aucun incident quelconque. Au final, la prouesse d’avoir fait passer le message et séduit l’auditoire.
Au Canada, dans un terrain miné par les combattants, Minaku a réussi son test là où, quelques années plus tôt, un opposant avait perdu son latin face à l’assistance hostile et n’a eu la vie sauve que grâce à une sortie précipitée par la porte de secours.
Après l’étape du Canada, le Président de l’Assemblée nationale séjourne actuellement à Bruxelles, où, toujours dans le cadre de la diplomatie parlementaire, il a rencontré plusieurs personnalités dont les Présidents des deux chambres.
YA KAKESA
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