Ancien chef de guerre devenu en 2012 le premier condamné de l’histoire de la Cour pénale internationale -CPI-, Thomas Lubanga, réclamé par sa nature belliqueuse, a repris les armes contre Kinshasa, affirme un rapport des experts des Nations-Unies sur la RD-Congo publié mercredi.
Selon ces experts, Lubanga, condamné pour crimes de guerre et pour avoir enrôlé des enfants, est désormais à la tête d’un groupe armé, dénommé Zaïre-ADCVI, actif en Ituri, son terrain de prédilection.
Ce groupe armé, font savoir les experts onusiens, collabore avec les rebelles du M23. Thomas Lubanga, enchaînnent-ils, a lui-même facilité l’alliance entre Zaïre/Adcvi et les M23, non sans jouer un «rôle clé dans la mobilisation, le recrutement et la formation des combattants en Ituri».
Le premier condamné de la CPI est ainsi devenu un important maillon du dispositif des rebelles du M23 et leur allié de l’Alliance fleuve Congo -AFC- et s’est tapé une résidence à Kampala depuis juillet dernier.
Dans la capitale ougandaise, Lubanga a rencontré Corneille Nangaa, chef de l’AFC-M23, ainsi que d’autres responsables, apprend-t-on de la même source.
Le document rapporte, en outre, que les échanges entre Lubanga et ses hôtes auraient permis de renforcer les collaborations militaires et logistiques entre des groupes armés.
«Des formations militaires, dispensées par des instructeurs ougandais et rwandais, ainsi que le transfert d’armes et le redéploiement des combattants, seraient organisés à travers le lac Albert», renseigne le rapport du Groupe d’experts de l’ONU sur la RD-Congo, soulignant que Thomas Lubanga est reconnu «autorité morale» de son groupe armé, Zaïre-ADCVI.
Le même Thomas Lubanga en serait arrivé à faciliter des transferts d’armes et des formations dans des camps des déplacés situés à Tchanzu. Sous son leadership, de nombreuses factions armées de l’Ituri ont accepté de se réconcilier, notamment MAPI et Zaïre-ADCVI, décidées de faire chorus et de collaborer avec AFC-M23.
De quoi pousser les experts onusiens à redouter «une grave menace pour la stabilité des provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu».
Cela participe d’une stratégie offensive coordonnée contre les FARDC et une intensification des activités militaires dans les territoires de Djugu, Mahagi et Aru.
Candidat député national en Ituri, Thomas Lubanga et son ancien parti politique, UPC, avaient rejoint l’Union sacrée à la faveur des élections présidentielle et législatives de décembre 2023.
YA KAKESA