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RDC : Suminwa, l’heure de vérité a sonné!

Portée à la tête du gouvernement début avril dernier, avant de se lancer effectivement dans le game à la mi-juin, Judith Suminwa Tuluka, Première ministre, voit sonner l’heure de vérité. Le moment où la première femme Cheffe du gouvernement en RD-Congo doit faire ses preuves en puisant sur ses particularités: première femme cheffe du gouvernement -donc bien placée pour mobiliser toutes ses semblables à la cause de son gouvernement-, issue du système des Nations unies -susceptible d’arrimer les agences onusiennes à ses projets-, membre du parti au pouvoir -bénéficiant du soutien de sa formation politique et prête, à son tour, à mouiller sa blouse pour le président de la République.

Son premier test, réussi non sans brio, Suminwa l’a passé du jeudi au vendredi dernier à l’Assemblée nationale qui a déclaré recevable le premier budget propre à son gouvernement. Avec cette mouture, équilibrée en recettes et en dépenses et assortie d’une quinzaine de points saillants taillés conformément aux engagements du Programme d’actions de l’Exécutif national, Suminwa tient ainsi son outil de travail, mieux son arme de guerre pour combattre la pauvreté et conquérir le bien-être au profit des RD-Congolais disséminés à travers ce géant pays africain.

Chiffré à hauteur de CDF 49.846,8 milliards, soit plus d’USD 18 milliards, le budget 2025 réserve une part belle aux investissements. Les crédits y alloués passent de 15,1% en 2024 à 48,4% en 2025, soit un accroissement de 18,2%. Ce qui témoigne de la priorité accordée par le gouvernement Suminwa aux infrastructures et au développement économique afin d’impulser la diversification de l’économie RD-congolaise conformément à la vision du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi.

Consciente de la guerre d’agression imposée au pays par la volonté belliqueuse du Rwanda et de ses effets néfastes sur le tissu socio-économique du pays, Judith Suminwa, dans son tout premier budget, a tenu à augmenter de 25,2% les fonds réservés aux FARDC.

La Cheffe du gouvernement a donné la preuve de sa détermination à baliser davantage la voie de la montée en puissance des forces de défense et de sécurité RD-congolaises au front pour défendre l’intégrité territoriale du pays. N’est-il pas universellement admis qu’aucun développement n’est possible dans un pays en guerre?

Guerre ou pas, la rage de réussite de Suminwa dépasse tout entendement au point que la Première ministre s’est simultanément projetée sur un autre front: celui de la revanche du sol sur le sous-sol.

En effet, le secteur de l’agriculture, conjointement avec celui de la pêche et de l’élevage, va bénéficier, dans le cadre du budget 2025, d’un accroissement de 16,4%. Concrètement, le crédit affecté à ces secteurs est passe de CDF 3.234,1 milliards en 2024 à CDF 3.824 milliards en 2025.

«Cette augmentation vise à soutenir la sécurité alimentaire et à promouvoir le développement rural», a expliqué Judith Suminwa qui, cohérente dans sa politique budgétaire, a également revu à la hausse -13,7%- le crédit alloué en faveur du développement des milieux ruraux RD-congolais.

Modernisation et équipement des aéroports nationaux, poursuite de la gratuité de l’enseignement de base et de la maternité ainsi que du PDL-145T, la construction de la Route nationale n°2 Mbuji-Mayi-Bukavu et du Port en eaux profondes de Banana, les réformes dans l’administration publique et dans les finances publiques, la desserte en eau et en électricité… sont autant de défis que la PM entend relever grâce au tout premier budget conçu sous son leadership et inspiré des engagements du Président de la République.

«Avec ce projet de loi de finances pour l’exercice 2025, votre gouvernement a pour ambition de doter la RD-Congo d’une économie capable de répondre de manière durable aux besoins sociaux de base. Cela inclut la promotion d’un système éducatif inclusif et performant, l’accès à un système de santé plus efficace, ainsi qu’une amélioration de l’approvisionnement en eau et en électricité», a rassuré la PM Suminwa.

Elle a en outre donné des garanties quant à l’amélioration des salaires de différentes catégories des fonctionnaires et agents de l’Etat dans tous les secteurs, et à la mise en œuvre d’une politique salariale à même de relever ce défi. Déjà, a-t-elle souligné, plusieurs actions sont menées par le gouvernement. Notamment la réduction du taux de l’impôt professionnel sur les rémunérations, la mécanisation de nouvelles unités ou encore la régularisation de la situation de plusieurs autres agents.

«Cette loi de finances n’est pas un simple document. Elle incarne nos priorités. Les défis sont certes importants, mais ensemble nous pouvons les surmonter afin de remettre la République démocratique du Congo sur les rails », a martelé la Cheffe du gouvernement.

Par ailleurs, Judith Suminwa Tuluka se retrouve aux commandes du gouvernement sans beaucoup de repères en matière de respect de la loi des finances dans la gestion de la chose publique. L’examen du projet de loi portant reddition des comptes de l’exercice budgétaire 2023 a révélé, selon les interventions des députés nationaux du haut de la tribune de l’hémicycle, le non-respect de la ligne tracée par l’autorité budgétaire. C’est ce qu’a soutenu notamment le député Charles Mwando Nsimba, «indigné» par le «mépris des lois de notre pays et les détournements graves comme l’atteste poliment le rapport général de la Cour des comptes».

«Le gouvernement sortant a fait fi de tout ce qui était prévu dans cette loi des finances. Les minima prévus en recettes n’ont pas été réalisés. Et, les dépenses ont été exécutées dans un désordre total sans aucun respect ni de la loi ni des priorités ni de la chaîne des dépenses ni des plafonds fixés», a déploré l’élu Ensemble.

Suminwa, à n’en point douter, est condamnée à se démarquer pour renouer l’alliance avec l’autorité budgétaire, bâtie sur les valeurs de sincérité budgétaire et de respect de la loi des finances.

Visionnaire, la PM Suminwa a prévu de mener des réformes stratégiques dans le domaine des finances publiques pour une gestion améliorée des ressources du pays. Ces réformes, a préconisé le sénateur Faustin Lwanga, qui a analysé le projet de budget 2025, nécessitent un accompagnement adéquat pour garantir leur succès.

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