Le Directeur général intérimaire de la Caisse nationale de sécurité sociale -CNSS-, le Docteur Mfuti Kiaku, a fait au Conseil d’administration l’état des lieux de la caisse à sa prise des fonctions. Il transparait de son diagnostic qu’au-delà des observations de l’audit fait par la conférence interafricaine de la prévoyance sociale et les observations de l’Inspection générale des finances -IGF-, quelques faits saillants qui devraient retenir l’attention du Conseil d’administration, notamment la dématérialisation de la gestion de la caisse dans le cadre du gigantesque programme de l’informatisation.
En effet, la tendance pour le bureau d’études partenaire de la caisse, désigné pour ce projet, à vouloir s’éterniser et ses tergiversations à transférer à la Direction de l’informatique les codes d’accès du logiciel métier pourtant achevé, d’une part, et le flou persistant sur les montants effectivement déboursés pour payer ses services, d’autre part, ont poussé le Conseil d’administration à obliger le responsable de ce bureau d’études à évaluer le logiciel métier ensemble avec les utilisateurs avant que la Direction générale ne le réceptionne. Ceci dans le but de s’assurer préalablement que les services utilisateurs ne rencontrent pas des difficultés quant à son utilisation.
Contre tout attente, le bureau qui a son siège à Dakar a disparu des radars à Kinshasa après y avoir séjourné plusieurs années aux bons soins de la Direction générale de la CNSS. A la place, un chauffeur est venu déposer au siège social de la CNSS des documents expédiés par le patron du bureau d’études avec instruction de les remettre au chef de cabinet du DG ai de la CNSS.
Tout en concédant au patron dudit bureau le droit de sympathie envers son prédécesseur, le Directeur général ai Mfuti Kiaku s’insurge contre la mauvaise gouvernance ayant accompagné le projet.
En ce qui concerne l’organigramme dont l’application est mise en veilleuse, le Directeur général ai a relevé, d’une part, que, nonobstant la vision qui a entouré son élaboration, cet organigramme n’a pas pris en compte les observations pertinentes de la Conférence interafricaine de la prévoyance sociale et certaines recommandations de l’IGF.
Le Docteur Mfuti Kiaku estime que ce rapport que la CIPRES pourra faire l’objet des discussions lors des prochaines réunions du Conseil des ministres des Etats membres de la Conférence. La question embarrasserait le gouvernement si des correctifs ne sont pas portés sur ledit organigramme qui augmente sensiblement les charges administratives dans un système de gestion qui, des décennies durant, fonctionne en marge des ratios de gestions, faits relevés dans le rapport de l’IGF.
C’est dans ce contexte que des études seront menées par les directions compétentes de la caisse et d’autres experts notamment de la CIPRES pour apporter des correctifs sur cet organigramme sans exclure l’éventualité d’élaborer un organigramme beaucoup plus proche de la bonne gouvernance édictée aussi par les lignes directrices de l’Association internationale de la sécurité sociale -AISS.
Aujourd’hui, la CNSS est tournée vers l’accélération de la mise en œuvre de la réforme et surtout de son évaluation pour en identifier les gains pour les assurés, les prestataires sociaux et le personnel de la caisse qui a consenti beaucoup de sacrifices pour l’aboutissement heureux du processus de la réforme qui, du reste, est une œuvre collective et non l’affaire d’une petite communauté.
En vertu du principe qu’aucune œuvre humaine n’est parfaite, il faut dire que les actes de gouvernance posés par le DG intérimaire de la CNSS ne visent nullement à régler les comptes à quiconque, mais plutôt à corriger les erreurs du passé et porté sa vision managériale conformément aux recommandations des instances internationales de sécurité sociale et dans le respect des deniers publics dont l’Etat est garant, sinon pourquoi il serait appelé à diriger la Caisse?
Tino MABADA
