Avec l’ancien président de la CENI, 25 autres galonnés des supplétifs du RDF ont écopé de la peine capitale, dont Eric Nkuba, Yannick Tshisola, Adam Chalwe, Bertrand Bisimwa et Magloire Paluku…
Après deux semaines de procès, la Cour militaire de Kinshasa Gombe a rendu, jeudi 8 août, son verdict dans l’affaire des animateurs de l’Alliance fleuve Congo -AFC. Sans surprise, les 26 prévenus ont tous écopé de la peine de mort, assortie d’aucune circonstance atténuante. Corneille Nangae, coordonnateur de l’AFC, et plusieurs de ses collaborateurs ont été reconnus coupables de «crimes de guerre», «participation à un mouvement insurrectionnel» et «trahison» au cours d’un procès qui n’a vu comparaitre que cinq accusés dont Éric Nkuba, le «conseiller politique et stratégique» de Corneille Nangaa.
Nangaa, Bisimwa, Paluku, Mamba, Tshisola et consorts, «en fuite», ont, eux, été jugé par contumace. La justice militaire a établi, à charge de tous les prévenus, «des liens avec une puissance étrangère, le Rwanda, et avec ses agents, pour entreprendre des hostilités contre la RD-Congo». Ces membres de l’AFC ont également «porté atteinte à l’intégrité territoriale de la RD-Congo».
Le verdict a été prononcé en présence du ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba. Le garde des sceaux RD-congolais a salué une «journée historique pour des millions de victimes de l’agression rwandaise» avec ce jugement «sans complaisance». «Notre détermination, aux côtés du Chef de l’État, reste inébranlable: toutes les peines seront exécutées sans désemparer, y compris la peine de mort», a prévenu Constant Mutamba, non sans mettre en garde ceux qui seront tentés par des velléités de trahison. «Tous ceux qui vont se retrouver dans les mailles de la justice, nous allons devoir ouvrir d’autres procès publics pour que cela serve de leçon à tous ceux qui décident de trahir la République», a averti Mutamba.
Alors que la plupart des condamnés sont actuellement libres, la justice militaire a ordonné leur «arrestation immédiate» et la «confiscation de -leurs- biens». Le garde des sceaux n’a pas écarté la possibilité de lancer des mandats d’arrêt international contre ces «fugitifs».
Une menace que Nangaa a préféré banaliser. «Je ne reconnais pas les institutions de Kinshasa, et ce qu’ils font là-bas ne m’engage pas», a réagi l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante, dans des propos relayés par Jeune Afrique. Également condamné à mort, Adam Chalwe, proche collaborateur de Nangaa, a ironisé, estimant que le vrai ennemi du pouvoir est le peuple. «Les condamnations complaisantes d’aujourd’hui, vont-elles exterminer tout un peuple? Point du tout. Lorsque toutes les institutions de complaisance auront été dissoutes, ceux qui se croient des démiurges présentement, se prosterneront pour confesser leur mea culpa, ce sera trop tard», a-t-il écrit sur X.
Cette condamnation contre Nangaa et sa ceinture rapprochée tombe dans une période de vacillement pour le mouvement rebelle créé en décembre à Nairobi. Il y a quelques jours, Le Trésor américain et l’Union européenne avaient pris des sanctions Nangaa et quelques-uns de ses lieutenants. Si les rebelles ont récemment pris le contrôle de nouvelles cités, Kinshasa a juré de ne pas négocier mais de poursuivre la lutte dans les 4 principaux fronts initiés: militaire, diplomatique, économique et juridique.
Natine K.