L’ancien Premier a passé au crible les premiers 30 mois du leader de l’UDPS à la tête de l’État. Au final, il lui a crédité de mauvaises performances en rapport avec le niveau du Budget et des réserves de change…
Au lancement, le 23 juillet, du front gouvernance du séminaire de son parti, Nouvel Élan, étalé de juillet à décembre 2021, Adolphe Muzito, ci-devant coordonnateur en exercice d’une aile de l’opposition Lamuka, est revenu sur les points saillants de sa gestion au ministère du Budget, de 2007 à 2008 sous Antoine Gizenga, et de son mandat comme Premier ministre pendant 3 ans et 5 mois. Il a évoqué les progrès réalisés à cette époque, faisant essentiellement parler les chiffres, notamment la hausse du Budget de l’État et des réserves de change.
Dans la posture d’un homme d’État pédagogue, parce que les citoyens de la République Démocratique du Congo ont besoin et le droit de comprendre d’où vient, où se situe et où va le pays, Muzito a comparé ses réalisations et celles de Kabila avec le Premier ministre PPRD Matata Ponyo et celles des 30 mois de Félix Tshisekedi, avant de railler les mauvais scores économiques de ces derniers. Il a soutenu avoir, en 5 ans, d’abord comme ministre du Budget, puis comme Premier ministre PALU, multiplié par 4 le Budget de l’État et constitué des réserves de change à partir de rien.
«On est parti de 850 millions de dollars américains à 3,5 milliards de dollars américains. Mais Joseph Kabila, de 2012 à 2018, et Félix Tshisekedi, après 2 ans et demi, l’ont-ils augmenté de combien? On a trouvé les réserves de change à la Banque centrale en dessous de zéro, on les a laissées, à notre départ, à 1,7 milliard de dollars américains. Nos successeurs les ont laissées à 700 millions de dollars américains alors que la production minière avait doublé voire triplé. Ils ont dilapidé et ce que nous avons laissé et ce que eux-mêmes ont constitué comme réserves de change», a asséné l’opposant.
Puis: «Félix Tshisekedi a fait passer ces réserves de 700 millions à 1,2 milliard de dollars américains, les faisant donc augmenter de 500 millions de dollars».
De l’avis de Muzito, il n’y a pas photo entre ses 1,7 milliard et les 500 millions de dollars américains de Tshisekedi. Tout comme le Budget de l’État stagne, en termes des recettes internes, à 3,5 milliards de dollars américains, depuis Kabila à Tshisekedi.
Aujourd’hui comme hier, Muzito a plaidé pour une gouvernance axée sur le contrat social avec le peuple et les résultats. Il a encouragé les communicateurs de sa formation politique à faire la promotion du débat politique d’idées et abhorrer l’apologie des leaders, des hommes.
Pour le Pouvoir actuel, les chiffres étalés par l’ancien Premier ministre constituent tout un boulet et risquent d’impacter négativement son bilan économique ainsi que sa campagne électorale de 2023. Ce n’est pas par hasard que le bon débatteur Muzito, un des ténors de l’opposition Lamuka, sérieuse prétendante à la succession de l’Union sacrée aux commandes du pays, les a sortis et mis en relief à mi-mandat de la gouvernance de Félix Tshisekedi, crédité au passage de mauvaises performances financières, et surtout à 18 mois de la pré-campagne.
