Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, dénonce le fait que le Rwanda a toujours justifié ses nombreuses incursions en territoire RD-congolais par la soi-disant traque des FDRL qui, selon lui, agissent en collaboration et de concert avec les FARDC pour lancer des attaques contre son territoire, mais sans en apporter la moindre preuve. Ce qui est, pour le gouvernement RD-congolais, un mensonge monté de toutes pièces. «Face aux arguments de Kigali fondés sur du mensonge arguant que les FARDC avec les FDLR travaillent à attaquer le Rwanda sous prétexte qu’il existe un discours de haine contre les populations rwandophones porté par les autorités publiques -ce qui est totalement faux pour le porte-parole du gouvernement-, les journalistes RD-congolais sont appelés à dénoncer ce mensonge du Rwanda», a insisté l’orateur appelant également à la mobilisation tous azimuts, et de manière spontanée, des RD-Congolais autour des FARDC. *
Lors d’un échange avec la presse, Patrick Muyaya a également fustigé l’attitude belliqueuse du pays agresseur. «Nous dénonçons cette attitude belliqueuse de Kigali à laquelle nos forces armées répondront jusqu’au sacrifice suprême pour qu’aucun centimètre carré de la République démocratique du Congo ne puisse être cédé», a-t-il indiqué.
En effet, le dernier briefing hebdomadaire du gouvernement pour le mois d’octobre, essentiellement animé lundi 31 octobre par le ministre en charge de la Communication et médias, Patrick Muyaya, s’est articulé autour de la situation sécuritaire à l’Est du pays. D’entrée de jeu, le porte-parole du gouvernement a rafraîchi la mémoire de chacun sur les dernières recommandations issues du Conseil supérieur de la défense présidé samedi par le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi.
Parmi les décisions rappelées, l’expulsion de l’ambassadeur rwandais, Vincent Karega, du territoire RD-congolais et l’envoi ce mardi 1er novembre au Nord-Kivu d’une mission gouvernementale, principalement vers les zones touchées par les attaques des troupes d’agression pour une mission humanitaire. En clair, le gouvernement tient à voler, par ce geste, au secours des déplacés de Rutshuru. S’agissant de l’expulsion de l’ambassadeur du Rwanda, elle est consécutive à plusieurs demandes formulées dans ce sens, surtout après que le M23, soutenu par l’armée rwandaise, eut fait le 29 octobre dernier, incursion à Kiwandja et Rutshuru-Centre, provoquant la désolation et l’insécurité totale dans cette partie du pays. Y compris plusieurs déplacés.
A cela s’ajoutent les preuves irréfutables dont dispose désormais le gouvernement RD-congolais quant à la traversée des troupes de Kigali, en soutien au mouvement terroriste du M23. Mais qu’apporte l’expulsion de Vincent Karega comme changement sur terrain? Cette question a été posée au porte-parole du gouvernement.
A en croire Patrick Muyaya, cette expulsion change les rapports entre les deux Etats, tout en constituant également un signal fort sur le plan diplomatique. «Karega out et tout change car, il était le trait d’union qui symbolisait l’existence des rapports entre les deux Etats. Le fait qu’il ne soit plus là donne un message», a-t-il indiqué, déplorant l’attitude de Vincent Karega et du gouvernement rwandais. «Un ambassadeur a pour mission de s’assurer du maintien des rapports entre les deux Etats pour que s’il y a des problèmes, cette facilitation se fasse. Je ne pense pas que ce fût le cas pour lui. Si on l’avait gardé ici en RD-Congo, c’était parce que le Président de la République tient aux bons rapports diplomatiques. Malheureusement, l’attitude dont fait montre le Rwanda n’est pas de nature à suivre la voie de la paix, celle que nous avons choisie. Il était question pour nous de réagir sur le plan diplomatique», a fait savoir le ministre Patrick Muyaya.
Comme pour afficher l’optimisme du gouvernement des Warriors par rapport à l’issue de cette guerre. «La voie de la violence et de la guerre qu’ils ont choisie va se retourner contre eux, voire toutes leurs populations. Je ne sais pas quel plaisir éprouve le gouvernement rwandais à offrir un tel spectacle», s’est-il interrogé, ajoutant que le temps de la fin arrivera. A savoir que parmi les recommandations dudit Conseil supérieur de la défense figure l’interdiction de la prise à partie des communautés rwandophones vivant sur le territoire RD-congolais. Patrick Muyaya n’a pas manqué de rappeler que le Chef de l’Etat devra prendre la parole dans les prochains jours pour fixer l’opinion, «parce qu’il est question pour nous de défendre l’intégrité de notre territoire».