C’est vraiment l’homme à abattre. Le ministre d’État en charge de la Justice et Garde des sceaux, Constant Mutamba, est empoisonné. On dirait un récit imaginaire, mais une réalité. Dans un communiqué officiel du samedi 7 septembre, le cabinet du ministre d’État a affirmé ce que d’aucuns croiraient comme une utopie. Un communiqué difficile à lire et dont le contenu fait froid au dos. «Son Excellence Monsieur le ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des sceaux porte à la connaissance du public, qu’à la suite des tests médicaux effectués ce matin, il a été diagnostiqué positif au poison. Des dispositions sont prises pour une prise en charge adéquate», a annoncé le cabinet du ministre d’État en charge de la Justice et Garde des sceaux.
Avant ce communiqué, une autre annonce du cabinet avait part de l’empoisonnement des bureaux et de l’antichambre du min’Etat dont plusieurs collaborateurs avaient été testés positifs. À l’origine de la frayeur, ces informations ont été confirmées après les analyses effectuées par la Police scientifique. Le mal est donc profond. Constant Mutamba est-il l’homme à abattre? Pourquoi? En quoi, ce min’Etat-il fait mal? Comment ses empoisonneurs ont-ils opéré? Voilà des questions que ne cessent de se poser les RD-Congolais lambdas.
En réalité, Constant Mutamba fait peur avec toutes les réformes amorcées au sein de l’appareil judiciaire. Seulement en deux mois, le jeune patron de la Justice a fait bouger les lignes. La bancarisation des recettes générées par le ministère de la Justice, la suppression du F92, l’interdiction des déguerpissements sur réquisition d’information des magistrats du Parquet, l’institution d’une commission mixte chargée de veiller à la bonne exécution des décisions de justice: lutte contre les fausses décisions de justice font partie des réformes initiées par le min’Etat Mutamba. Ce n’est pas tout.
Les initiatives visant à changer le mode de fonctionnement de l’appareil judiciaire prises par le ministre d’État Constant Mutamba continuent de bouger les intérêts des conservateurs ancrés dans la maffia. En peu de temps, l’homme Lubao a véritablement secoué le cocotier comme jamais auparavant. La lutte contre les nuisances sonores, l’interdiction d’installer les églises à une distance de 500 mètres, la lutte contre la promotion des pratiques sexuelles déviantes, la création du sceau de l’État et des sceaux officiels ainsi que l’institution de la caution judiciaire: consignation des frais s’inscrivent dans la droite ligne des réformes qui font mal dans le milieu judiciaire. Et les actions réformatrices sont légion. Il y a lieu de comprendre que le ministre d’État en charge de la Justice était en froid avec les magistrats à cause de ses initiatives. Le président du Conseil supérieur de la magistrature, Dieudonné Kamuleta, est même intervenu pour calmer la tempête et ramener la paix entre les magistrats et le ministre d’État Constant Mutamba. En effet, la nouvelle de l’empoisonnement du patron de la Justice RD-congolaise dérange toute la société qui attend des soins appropriés à la justice qualifiée de malade non seulement par le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi mais par tous les RD-Congolais. Mutamba empoisonné, des discussions sont prises pour une prise en charge adéquate, comme l’a annoncé son cabinet.