Quelle destination ont pris les USD 24 millions décaissés par le Trésor public, via le Fonds de promotion de l’industrie -FPI-, au profit de la société égyptienne Samcrete en vue de la réhabilitation de l’axe routier Kananga-Mbuji-Mayi? A cette question, la société Samcrete devra répondre avant de bénéficier d’un nouveau décaissement dans le cadre de ce même projet. Ainsi en a décidé l’Inspection générale des finances -IGF- qui, de cette manière, intervient en amont pour empêcher l’accomplissement d’un acte de détournement supposé de plus d’USD 24 millions.
«Depuis avril 2022, la société Samcrete avait déjà bénéficié d’un paiement d’USD 27 millions 257 mille», a fait savoir l’IGF, non sans signifier que le «taux d’exécution physique -des travaux- est de 11,41%». Ce qui représente, selon ce service rattaché à la Présidence de la République, des dépenses à hauteur d’USD 3,1 millions. «La société Samcrete doit d’abord justifier le montant d’USD 24.1 millions mis à sa disposition», a décidé l’IGF dans son communiqué qui conclut sur l’absence d’«opportunité d’un paiement supplémentaire à effectuer à son profit».
Seulement, la décision de l’IGF passe en travers de la gorge des gestionnaires du Fonds de promotion de l’industrie -FPI- qui soupçonne une main noire ayant induit le service dirigé par Jules Alingete en erreur. Ils sont d’avis que par ses lettres du 14 septembre 2023, signée par les inspecteurs Lukelwa Amisi et Mujinga Mpenge avec le visa de Kabanangi Lumbu, chef de brigade des entreprises et établissements publics, et du 3 octobre 2023, signée par l’Inspecteur général chef de service de l’IGF, Jules Alingete, l’IGF a soufflé le chaud et le froid.
Dans la première correspondance, les deux inspecteurs signataires ont saisi le Directeur général de la Sofibanque pour autoriser le déblocage d’USD 27 millions en faveur de Samcrete. Dans la seconde, l’IGF a ordonné la surséance de ce décaissement. Qu’est-ce qui justifie ce revirement de l’IGF en l’espace de 20 jours?, s’interroge-t-on au FPI.
A l’IGF, l’on se veut au-delà de toute suspicion de mauvaise combine en ce moment où ils se chuchotent, dans les couloirs du FPI, que ce sont les ministres Nicolas Kazadi et Alexis Gisaro, respectivement en charge des Finances et Infrastructures, qui pèsent de leurs poids pour retirer le marché à Samcrete et le confier à Toha Investment. Ce, sur fond d’une promesse de rétro-commission. C’est ainsi que le service dirigé par Jules Alingete a rassuré qu’il suffira à Samcrete Engineering de justifier l’utilisation du premier versement, effectué en avril 2022 à son bénéfice, pour bénéficier sans problème d’un deuxième paiement.