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RDC : Les jeunes entrepreneurs sous-traitants mettent en garde la FEC

«Nous nous insurgeons contre la démarche de la FEC tendant à privatiser les recommandations aux seuls membres de cette structure qui cherche à avoir, à elle seule, les 100% des marchés au détriment des sous-traitants affiliés à d’autres corporations», dénoncent les auteurs de la déclaration

Après l’attribution des marchés au sein de la société minière Tenke-Fungurume, les jeunes entrepreneurs, acteurs de la sous-traitance dans la province du Lualaba, montent au créneau et alertent sur la gloutonnerie de la Fédération des entreprises du Congo -FEC. Dans une déclaration adressée au Président de la République le 15 avril, ces jeunes entrepreneurs se disent poussés par «le devoir de veiller sur l’essor économique de notre précieuse nation, la RD-Congo et mus par le souci d’accompagner la vision du Président de la République, Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, de créer une classe moyenne véritablement RD-congolaise et incluvise».

Selon eux, cette jeunesse, oubliée pendant longtemps, naviguant à contre-courant, abandonnée à elle-même et devenue l’arme de destruction de tous les ennemis du pays, a pu retrouver l’espoir par la détermination du Président Tshisekedi de lui offrir un avenir meilleur. «Par votre initiative, vous avez au mois de novembre 2022 organisé une journée de réflexion sur la jeunesse, suivie de la journée «Meet the président» en date du 30 octobre 2023 à la Cité de l’Union africaine sans oublier que, plusieurs fois, vous vous êtes exprimés avec détermination pour donner de l’emploi par l’entreprenariat aux jeunes RD-congolais», rappellent-ils, soulignant que «grâce à vos actions salutaires, aujourd’hui, nous félicitons l’ARSP pour avoir, pour la première fois, dans l’histoire de la sous-traitance, procédé à une attribution équitable et juste des marchés au sein d’une entreprise principale en l’occurrence Tenke Fungurume Mining -TFM».

Ces jeunes entrepreneurs voient la lueur pour leur avenir dans cette action. «Cette expérience, la première dans l’histoire de l’entreprenariat, nous permet d’accéder à d’importantes ressources financières susceptibles de diversifier nos activités et d’engager des milliers de nos compatriotes dans des emplois sûrs, nous permettant ainsi de soutenir efficacement les différents piliers de votre deuxième mandat», disent-il à Félix-Antoine Tshisekedi.

La gloutonnerie du patronat dénoncée

«S’exprimant d’une seule voix malgré nos appartenances à plusieurs corporations, nous affirmons notre ferme opposition à toute forme d’ingérence dans le processus de passation de marchés, tel qu’entrepris par l’ARSP et nous insurgeons contre la démarche de la FEC tendant à privatiser les recommandations aux seuls membres de cette structure qui cherche à avoir à elle seule les 100% des marchés au détriment des sous-traitants affiliés à d’autres corporations», alertent-ils, évoquant «l’analyse de la liste partielle de 25 sous-traitants recommandés afin d’assurer l’exécution de grands marchés au sein de l’entreprise TFM, où il ressort clairement que les membres de différentes corporations se sont tous retrouvés, la FEC et son président Robert Mulumba y compris, ce qui permet de matérialiser la vision du Chef de l’Etat».

Preuve à l’appui, ils montrent à titre illustratif comment la répartition a été faite. Notamment Bad Construct and Industrie, Mulykap et GPM attribuées à la FEC; Elephant Trade Sarl au Club des sous-traitants; Almer Engineering à la Fédération nationale des jeunes entrepreneurs du Congo -FNJC; Eagle Global aux jeunes entrepreneurs de la Diaspora; et, enfin, ORM Logistics à la Fédération nationale des sous-traitants congolais -FNSC. Ces jeunes entrepreneurs attirent l’attention de toute l’opinion nationale et internationale sur «les manœuvres de mauvaise augure de la FEC qui est en réalité un arbre qui cache la forêt étant donné que plusieurs néocolonialistes dont d’importants groupes miniers en mal de positionnement combattent la vision du Chef de l’Etat telle que matérialisée par le ministère de l’Entrepreneuriat».

Et de renchérir: «par ailleurs, nous profitons de l’occasion pour révéler à votre meilleure attention que la FEC n’est qu’une association d’entreprises principales déguisées aussi en sous-traitants».

Selon ces jeunes entrepreneurs, depuis la promulgation de la loi n° 17/001 du 08 février 2017, fixant les règles applicables à la sous-traitance dans le secteur privé, la majorité écrasante des PME dirigées par des jeunes entrepreneurs RD-congolais se sont toujours retrouvées exclues de manière systématique du marché. «Cette situation découle principalement de plusieurs facteurs préjudiciables, notamment la prolifération d’entreprises non éligibles à capitaux étrangers sur le marché, la multiplication d’entités fictives qui se présentent frauduleusement comme des entreprises RD-congolaises, souvent désignées sous l’appellation de ‘’prête-noms’’, ainsi que la domination du marché par certaines grandes entreprises, unies au sein des chambres de commerce telles que la FEC», fustigent-ils.

S’opposer à l’oligarchie de la FEC

Ils disent qu’après avoir pris part activement aux récentes opérations de contrôle menées par l’ARSP au cours de l’année 2023 qui a associé les entreprises de différentes corporations des entrepreneurs, toutes tendances confondues, à toutes les visites au sein des entreprises principales, l’espoir a pu renaître quant à la poursuite de la phase des recommandations directes, tel que promis par l’ARSP. A cet effet, les jeunes entrepreneurs du Lualaba portent à la connaissance du Président de la République que la FEC, au regard de la loi RD-congolaise, n’est qu’une ASBL comme tant d’autres; l’appartenance à la FEC n’est pas une condition sine qua non pour avoir accès aux marchés de la sous-traitance; la FEC n’est pas la seule structure regroupant des entrepreneurs sous-traitants au Congo, il en existe plusieurs dizaines dont la leur; en matière de sous-traitance, la FEC se positionne comme juge et partie, donc ne peut nullement être le meilleur interlocuteur pour traiter de la question.

Il s’ensuit qu’au travers de sa Chambre des mines, elle joue le rôle de syndicat pour protéger parfois les intérêts mesquins des entreprises donneuses d’ordre qui n’ont jamais accepté de céder les activités de la sous-traitance aux entreprises éligibles. «Aussi, sur la liste publiée par l’ARSP, comme nous l’avons dit plus haut plus de 5 entreprises de la FEC ont été recommandées pour de grands marchés. A l’ARSP, nous demandons de signer des protocoles d’accord avec toutes les corporations des entrepreneurs afin de formaliser leur collaboration», sollicitent-ils.

Ils concluent qu’en ce moment historique où le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo aspire à marquer le succès de son nouveau quinquennat par la création de millions d’emplois par le biais de la promotion de l’entrepreneuriat, «nous unissons nos voix pour exprimer fermement notre opposition à l’oligarchie de la FEC qui cherche à dominer le secteur de la sous-traitance, tout comme dans d’autres domaines de la vie économique. Ainsi, nous avisons que toute tentative de barrer la route à la démarche entreprise par l’ARSP en rapport avec l’attribution des marchés aux sous-traitants sera considérée comme une provocation à la jeunesse longtemps frustrée et marginalisée».

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