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RDC : Le FCC Makiashi accuse le Président de haute trahison!

La polémique sur la nomination et l’installation, par le Président de la République, de 3 nouveaux membres de la Cour constitutionnelle continue de faire les vagues et est en train de prendre une tournure inquiétante. La République démocratique du Congo est en train de basculer dans une nouvelle crise, près de 22 mois après la première alternance pacifique et démocratique du pouvoir.

Durant les 4 premières journées des consultations initiées par le Président Félix Tshisekedi, qui a fait part de la crise à ses hôtes, des groupes de la Société civile et certains acteurs politiques ont suggéré carrément la dissolution de l’Assemblée nationale. La menace a suffi pour pousser le FCC à monter sur ses chevaux.

Il y a des sorties qui ne trompent pas. Sous la casquette de scientifique, le Professeur Willy Makiashi, ci devant membre de la Conférence des présidents du FCC et président du groupe parlementaire PALU et Alliés, a accusé le Président de la République de haute trahison «pour violation intentionnelle et manifeste» d’une dizaine d’articles de la Constitution. Devant un parterre de journalistes réunis jeudi soir au Salon Lubumbashi de l’hôtel Pullman, Makiashi a laissé se dessiner le scénario tant redouté, le pire des scénarios: «Dissolution contre Destitution».

Comme en 1960, les vieux démons sont sur le point de ressurgir. On y est presque, si les deux camps n’y prennent garde. Les analystes sont formels. «Derrière Willy Makiashi se dresse le FCC», disent-ils. Si tel est le cas, le Professeur gizengiste a entrepris de s’assumer, «au nom de la légalité», a-t-il expliqué.

Longue série de dénonciations

Pour Willy Makiashi, une dizaine d’articles de la Constitution ont été violés à la faveur de la nomination et de l’installation de ces 3 membres de la Cour constitutionnelle. «La Cour constitutionnelle est devenue illégitime du fait de la nomination, par le Président de la République, de 3 membres de cette Cour en violation de la Constitution», a tapé le député PALU, faisant constater le faux en écriture dans la signature de ces ordonnances, le vice-Premier ministre de l’Intérieur ayant apposé son contreseing en lieu et place de celui du Premier ministre.

«Le Président de la République a en plus pris d’assaut le Palais du peuple, siège du Parlement, en l’absence des institutions Assemblée nationale et Sénat», a également fustigé Makiashi, avant de rappeler les réactions enregistrées au sein de la classe politique et du monde scientifique après la publication de ces ordonnances. Le Premier ministre avait dénoncé le caractère irrégulier des ordonnances présidentielles nommant les 3 nouveaux membres de la Cour constitutionnelle avant de saisir la Haute Cour. La conférence des présidents des partis et regroupements politiques membres du FCC a affirmé, à son tour, que toutes ces ordonnances l’ont été en violation de la Constitution.

L’avocat Théodore Ngoyi a eu la même conviction. Pour sa part, le Professeur Nyabirungu a procédé à l’inventaire de la série de violations de la Constitution par le Président de la République avant de faire le même constat. Le Professeur Banza Malale de l’Université de Lubumbashi s’est livré au même exercice et est arrivé aux mêmes conclusions. Le Professeur Ngali Ngoto, doctrinaire de l’Université de Kisangani, a fait part de mêmes écarts. Le 3 octobre 2020, les speakers de l’Assemblée nationale et du Sénat ont sonné le tocsin à leur tour. Les sénateurs et les députés nationaux FCC ont saisi la Cour constitutionnelle à ce sujet.

Tino MABADA

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