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RDC: Lamuka réclame un consensus, Mboso programme l’examen de la loi électorale

Alors que la coalition Lamuka et les autres forces politiques et sociales réclament tout haut un large consensus autour de la loi électorale, l’Assemblée nationale s’apprête déjà à l’examen de ce texte de loi. En témoigne bien le communiqué officiel de la Chambre basse du Parlement, signé mardi 12 avril, par le rapporteur de cette institution législative, convoquant les députés nationaux à prendre part à la séance plénière de ce jeudi 14 avril 2022. Le porte-parole de l’Assemblée nationale, Lembi Libula, précise bien l’ordre du jour: examen et vote de la proposition de loi modifiant la loi électorale.

A l’approche de 2023, délai constitutionnel pour l’organisation des élections présidentielle et législatives, la plupart des voix se sont levées pour la révision de certaines dispositions de la loi électorale. Tout avait commencé avec l’Envol de Delly Sesanga qui tenait mordicus à la tenue du scrutin présidentiel à deux tours en vue de crédibiliser les résultats devant légitimer le candidat gagnant. D’autres ont émis les vœux de réduire la caution, d’éviter que les suppléants soient puisés parmi les membres de famille, etc.

Ces points de vue sont émis dans toutes les plateformes politiques de tous bords: de la majorité parlementaire comme de l’Opposition. Même la Société civile, avec en tête les Eglises catholique et protestante, ne jure que sur les modifications de ces dispositions de la loi électorale. Tenant compte des faiblesses des cycles précédents, le G13 a déposé auprès du bureau de l’Assemblée nationale quelques innovations allant dans le sens d’améliorer le système électoral en RD-Congo, à travers la loi «Lokondo» en hommage à l’engagement républicain du député Henri-Thomas Lokondo Yoka. Pour le G13, les innovations apportées touchent plus généralement à la transparence des opérations de vote, au mode de scrutin et à la certification des résultats.

Au nombre de ces innovations, on trouve la suppression du seuil électoral et à son remplacement par une condition de recevabilité des listes au prorata des -60%- de sièges en compétition, Article 12, l’abandon de la proportionnelle et l’adoption du scrutin majoritaire simple, article 130 et 144, l’interdiction de cumul des candidatures à deux scrutins du même degré et la prise en compte de la dimension genre dans la constitution des listes conformément à l’article 14 de la Constitution.

Lamuka réclame un consensus 

Pour sa part, Lamuka tient toujours à un consensus qu’il considère comme préalable à la tenue des élections libres, transparentes et apaisées. Et Adolphe Muzito, actuel coordonnateur de cette plateforme de l’Opposition, l’a longuement souligné lors de la prise du commandement dudit regroupement politique. «Consensus, rien que le consensus», crie-t-on à tue-tête dans la «maison Lamuka».

L’Opposition qui crie «consensus» à qui veut l’entendre, sera-t-elle écoutée? Apparemment non. A lire le communiqué de l’Assemblée nationale convoquant pour ce jeudi la plénière devant examiner et adopter la proposition de loi sur les élections présidentielle, législatives, provinciales, locales et urbaines, le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, n’est pas dans le schéma du consensus pour baliser la voie des élections.

Après avoir raté d’obtenir un dialogue autour de la loi sur la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, le FCC, l’autre plateforme de l’Opposition, ne veut pas entendre d’une seule oreille l’organisation des élections sans passer par un consensus. Qu’adviendra-t-il si la loi proposition de loi est examinée et votée sans passer par la voie du dialogue? Voilà la question qui mérite la réponse des initiés. Entretemps, les députés affutent leurs armes pour la plénière de ce jeudi.

Dorian KISIMBA

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