«La place des correspondances officielles n’est pas dans les réseaux sociaux mais dans un circuit normal de l’administration»…
Jules Alingete s’est récemment inquiété du retard consommé par la ministre d’État en charge du Portefeuille pour prendre des dispositions sur les actes de mauvaise gestion constatés à l’issue des missions de contrôle de l’Inspection générale des finances -IGF- à la Regideso, SCTP, Cobil SA et Sonahydroc SA. Mais la Min’Etat Adèle Kayinda Mayina n’a pas apprécié les remarques déplacées et les méthodes de l’inspecteur général chef de service de l’IGF dans sa lettre fuitée et abondamment relayée par les réseaux sociaux.
À la faveur d’une réunion mixte jeudi au ministère du Portefeuille, la Min’Etat a remonté les bretelles de l’Inspecteur général des finances en présence de ses collègues. Et le 20h de la télévision publique a réservé près de deux minutes de reportage à cette leçon. «Ayant suivi attentivement les explications fournies par l’Inspecteur général des finances, qui reconnaît certaines erreurs dans la récolte des données, la ministre d’État a recadré ce dernier en précisant qu’elle agit dans la noblesse et ne fait pas de débat dans les réseaux sociaux. Une réaction du reste positive qui a poussé l’inspecteur général des finances à faire amende honorable», a rapporté la RTNC.
«Nous regrettons effectivement cet incident», a-t-on vu et entendu réagir Jules Alingete après avoir dit que la mission de l’IGF est entre autres d’accompagner effectivement et efficacement le Portefeuille. Au cours du même reportage, Adèle Kayinda a poursuivi sur sa lancée en rappelant à Alingete que «la place des correspondances officielles n’est pas dans les réseaux sociaux mais dans un circuit normal de l’administration».
Face à cette engueulade télévisée, suivie par le monde entier, l’Inspecteur général des finances, «tout petit pendant la réunion» selon des témoins, a dû grincer les dents après. Il s’est empressé de sauver la face sur son compte Twitter: «Séance de travail Portefeuille-IGF ce jeudi 10 Fév 2022. Nous regrettons une exploitation mensongère du Service de la Presse du ministère du Portefeuille. L’IGF ne reconnaît aucune maladresse et n’a jamais été recadrée». Ses services ont reproduit le même message, presque dans les mêmes termes, sur le compte Twitter de l’IGF.
Si les pro-Alingete ont commenté ce tweet en encourageant l’IGF à poursuivre sa patrouille financière, un Twittos, César Lumumba, non autrement identifié, en a profité, par contre, pour le massacrer: «Monsieur l’inspecteur, votre impuissance face au dossier RAM dépasse les bornes. Qui protégez-vous? Qui vous a donné l’ordre de ne pas faire des investigations pour ce dit dossier?», l’a-t-il engueulé. Et un certain Achille Man lui a fait cette promesse: «Vous-même un jour, vous serez traduit en justice pour avoir protégé la mafia. #RAM».
Il a seulement manqué quelqu’un d’autre pour rappeler à l’inspecteur général des finances qu’un reportage n’est rien d’autre qu’un ensemble des informations écrites, enregistrées, photographiées ou filmées, recueillies par un journaliste sur le lieu même de l’événement.
Natine K.