
Katumbi tient aux élections de 2023. Le candidat désigné d’Ensemble pour la République à la présidentielle de décembre ne se lance pas pour faire de la figuration. Véritable porte-étendard de l’Opposition face à Félix Tshisekedi, Moïse Katumbi veut mettre tous les atouts de son côté. Déjà incontestable dans son Katanga et dans les autres provinces de l’Est, Katumbi va désormais à la conquête de l’électorat de l’Ouest.
Dans cette partie du pays, le Président sortant n’est plus leader absolu, de quoi créer de l’espace pour le candidat Ensemble, déterminé à apporter une nouvelle offre politique, qui projette d’y effectuer une tournée. Symbole de cette campagne de conquête, mieux d’amélioration de cote, Katumbi a enregistré un clip en lingala dans lequel il encourage la population à s’enrôler massivement. «Je vous apporte un message d’espoir, je me suis fait enrôlé et j’ai ma carte d’électeur. Chers tous, enrôlez-vous pour mettre fin à cette souffrance», a-t-il exhorté.
Katumbi a regretté par la suite la situation précaire dans laquelle se trouve ses compatriotes. «Le peuple ne mange pas à sa faim, les enfants n’étudient pas convenablement et nos frères meurent chaque jour dans l’Est. La souffrance est à son comble et il faut y mettre fin. Enrôlons-nous pour avoir le droit de nous choisir nos députés et notre président», a-t-il poursuivi. Dans un style qui n’a rien à envier aux locuteurs naturels de cette langue très prisée à l’Ouest et au Nord du pays, Katumbi a également invité la population à «dénoncer» toute personne impliquée dans le marchandage de la délivrance des cartes d’électeurs.
«La carte est gratuite, c’est un sacrifice qui vaut la peine car, c’est de l’intérêt général», a conclu le candidat Katumbi. Au-delà d’une sensibilisation à l’enrôlement, MKC démontre, à travers cet appel fait en lingala, sa détermination à prôner le vivre-ensemble entre les populations de l’Est et de l’Ouest, une manière également propre à Katumbi d’écarter toutes velléités de balkanisation. En filigrane, Katumbi a passé un message: de l’Est ou de l’Ouest, les RD-Congolais sont un même peuple, appelé à faire de leurs diversités culturelles et linguistiques un facteur d’unité nationale que de division.
Aujourd’hui, Katumbi présente clairement un atout non négligeable, il peut parler directement aux cœurs des populations de la zone swahiliphone, la plus peuplée au pays, mais aussi aux peuples ayant le lingala pour langue maternelle. «C’est important pour un candidat de savoir parler directement aux cœurs de ses électeurs. Katumbi démontre qu’il saura s’exprimer dans les 2 langues les plus parlées au pays», a commenté un Twittos quand un autre internaute a simplement constaté: «Clairement, Katumbi dame le pion à la concurrence. Le swahili est la langue de près de 50% de la population en RDC, suivie du lingala. Les deux, c’est presque 80% de la population. C’est un atout en campagne de le voir s’améliorer avec le lingala».