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RDC : Karega dénonce une campagne de dénigrement contre Kigali

L’ambassadeur du Rwanda en RD-Congo, Vincent Karega, a échangé samedi dans son cabinet de travail avec un parterre de journalistes. Au cœur du problème, un certain nombre de sujets qui défraient la chronique, notamment en rapport avec le dernier rapport de l’ONU qui accuse le Rwanda de l’exploitation des richesses minières de la RD-Congo, les accords RD-Congo-Rwanda sur l’exploitation économique, le rapport Mapping, la situation sécuritaire à l’Est du pays, et bien entendu, d’autres préoccupations soulevées par les chevaliers de la plume et du micro, lors du jeu des questions et réponses qui ont émaillé cette rencontre. 

L’occasion était toute belle pour le diplomate rwandais afin de se montrer disposé et ouvert à toutes les questions, même celles portant sur les différents autres griefs faits à son pays dans l’opinion. S’agissant des relations d’Etat à Etat, tout va bien. Car, à en croire Vincent Karega, aucun nuage n’est à signaler dans le ciel des relations entre la RD-Congo et le Rwanda. Les Présidents se parlent, les ministres se parlent, les populations se côtoient. Donc, ces relations sont au beau- fixe.

Pour ce qui est des accusations de l’ONU contre son pays, y compris tout ce qui se raconte en mal autour les accords signés avec la RD-Congo, lesquels seraient pour certains une voie ouverte au Rwanda par les autorités congolaises pour exploiter les richesses de la RD-Congo, ce ne sont que des spéculations, a-t-il dit, évoquant une campagne de dénigrement contre son pays.

Cette rencontre avec la presse a donné à Vincent Karega l’occasion de réagir, sur un ton détendu, à tant d’autres accusations portées contre son pays. C’est le cas de la balkanisation de la RD-Congo comme projet impliquant le Rwanda comme cela fait toujours jaser, l’infiltration des RD-Congo par des officiers rwandais, le couloir grandement ouvert au Rwanda, au nom des accords signés, en vue de lui permettre d’avoir par la paix ce qu’il n’a pas pu avoir par la guerre.

Le secteur minier n’est pas le socle du développement du Rwanda

Pour lui, son pays dispose de bien d’autres atouts lui permettant de promouvoir son développement. Notamment l’agriculture, la création des compétences humaines par des universités, la production des viandes, des téléphones… Ceci pour réagir contre les accusations sur l’exploitation illicite des minerais à l’Est du Congo pour construire le Rwanda. A ce sujet, la route qui sera érigée entre les deux pays ne viendra que faciliter la circulation des produits importés pour l’intérêt commun entre les deux pays.

Il a eu les mots qu’il faut pour ajouter à l’attention de ses interlocuteurs que le tout se fera dans la traçabilité et la visibilité, étant donné que son pays est bien reconnu pour ses efforts dans le cadre de la lutte contre la fraude. «Mais nous ne pouvons pas nier totalement l’existence de la fraude, car elle existe partout, voire dans les pays de vielle démocratie comme les Etats Unis et la France. Dans le même ordre d’idées, le Rwanda n’est impliqué dans aucun commerce illicite en RD-Congo. Car, tout est traçable et visible», a-t-il précisé.

Le Rwanda n’a jamais fait la guerre à la RD-Congo

Au sujet des accusations portant sur la responsabilité du Rwanda dans l’insécurité à l’Est, il a dit que son pays n’a jamais fait même une journée de guerre contre la RD-Congo. Néanmoins, il a reconnu l’appui de son pays, dans une alliance avec l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo -AFDL- lorsqu’il fallait chasser le régime du maréchal Mobutu, en 1987. Tout ce qui se dit contre son pays à ce sujet, ce sont des spéculations. Et d’ajouter en substance que la cause de la rébellion au Congo n’est pas rwandaise, mais plutôt congolaise. Idem pour l’infiltration des FAEDC par les officiers rwandais qui ne repose sur aucune preuve. Tout cela n’est qu’une façon de dénigrer le Rwanda, a-t-il dit.

Balkanisation, vente de la RD-Congo au Rwanda par les autorités RD-congolaises

«Le Rwanda n’est ni demandeur ni preneur ». D’ailleurs, a-t-il laissé entendre, la Constitution de la RD-Congo et celle du Rwanda ne permettent pas aux deux Présidents de faire cela. Comment cela pourrait-il arriver? Il a évoqué à ce sujet la Charte de l’ONU qui recommande le respect des frontières héritées de la colonisation. Comment le Rwanda pourrait-il s’accaparer une partie de la RD-Congo? Et puis, il n’y a rien de plus attirant qui puisse justifier une telle envie, a-t-il indiqué.

Vincent Karega, un véritable Kinois

Par ailleurs, les RD-Congolais et les Rwandais sont un même peuple. A commencer par l’ambassadeur Karega lui-même qui est né ici, a étudié ici et qui parle couramment le lingala comme tout autre Kinois. Parlant des relations entre les deux peuples, ils sont toujours condamnés à vivre ensemble. Ils se côtoient partout. L’exemple est donné par les deux Présidents qui se parlent, y compris les ministres, etc. Poursuivant, il y a plus de cent mille RD-Congolais au Rwanda, dans des universités, des écoles, et un peu partout. Ici, il y a aussi des Rwandais, mais dont il n’a pas donné le nombre. Il a cité en exemple le cas de Matonge de Bruxelles où la symbiose entre les deux peuples est des plus visibles. Comme pour dire qu’il n’y a aucun nuage dans le ciel des relations entre les deux pays.

JeJe Mbuyamba

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