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Présidentielle: Mutamba formalise sa candidature

C’est acté. Me Constant Mutamba s’est lancé dans la course à la magistrature suprême, prévue le 20 décembre prochain à travers quasiment toute l’étendue du territoire national. Le leader de la Dynamique progressiste/Opposition républicaine -DYPRO-OR- a franchi le Rubicon le samedi 9 septembre en remettant sa candidature à la présidentielle au Bureau de réception et de traitement des candidatures -BRTC-, situé au siège de la Commission électorale nationale indépendante -CENI.

Il a, par cet acte, formalisé sa participation à la bataille pour tenter de gagner le Palais de la Nation, tout en étant conscient de l’immense responsabilité et d’innombrables défis qui l’attendent. Au nombre desquels, le rétablissement de la sécurité à l’Est de la RD-Congo. Son leitmotiv est de «rompre avec l’insécurité», tant il se présente comme «le candidat de la jeunesse et de la rupture». «Nous allons faire la guerre au Rwanda et nous l’annexerons comme la 27ème province de la RD-Congo», a promis Mutamba, non sans réitérer sa promesse de «faire arrêter Paul Kagame, une fois élu».

En effet, le Président rwandais Paul Kagame est considéré en RD-Congo comme l’instigateur de l’instabilité sécuritaire à l’Est de la RD-Congo à cause de l’appui militaire qu’il apporte aux groupes armés, notamment le M23. Des experts de l’ONU ainsi que des chancelleries occidentales ont confirmé, après enquêtes, l’appui de l’armée rwandaise aux rebelles du M23, auteurs de nombreuses exactions, qui ont conquis de vastes pans du territoire du Nord-Kivu. Ce qui a conforté Kinshasa dans ses accusations contre Kigali. Lesquelles accusations ont toujours été rejetées par le régime de Paul Kagame.

Outre les défis sécuritaires, Constant Mutamba s’est fixé le challenge d’«améliorer nettement le social du RD-Congolais». Partant de cette détermination, il préconise sortir le peuple de la routine proposée par la classe dirigeante actuelle. «Le peuple est fatigué des mêmes visages, des mêmes projets et des mêmes idées», a-t-il soutenu. Car, il s’estime redevable vis-à-vis du «peuple -qui- a cotisé pour que je paie ma caution». Aussi, l’installation d’un parquet économique et financier spécial demeure en pôle position des priorités de Constant Mutamba dans son programme de gouvernance, baptisé «Rupture». «Nous allons prioriser la mise en place d’un parquet économique et financier spécial avec pour mission la lutte contre la délinquance économique et financière. Et ce sera l’opération bien mal acquis», avait expliqué, fin août, le chef de fil de la DYPRO-OR lors de la présentation de son projet de société.

Mutamba déplorait ainsi la «délinquance financière» qui gangrène la RD-Congo et qui se manifeste par la corruption, la concussion, l’enrichissement illicite, le détournement, etc. Rompre avec ces antivaleurs est plus qu’une nécessité pour la DYPRO-OR afin de «révolutionner» la gestion de la res publica et de placer le pays dans l’orbite de son émergence. Raison de plus qui explique la présence de Mutamba au starting-block de la présidentielle de décembre prochain.

Sa candidature a été actée lors du conclave de la DYPRO-OR, tenue fin août à Kinshasa. Avant de se lancer, Constant Mutamba avait enchaîné des meetings à Kinshasa dans le but de préparer l’électorat à se tenir prêt pour les grands enjeux électoraux qui pointent à l’horizon. Au terrain Sainte Thérèse de N’Djili, dans le très populaire district de la Tshangu, réputé bastion de l’Opposition, Constant Mutamba, la quarantaine, s’était offert un tel bain de foule comme jamais un acteur politique de sa génération n’avait réussi par le passé. Le leader de la DYPRO-OR qui surfe sur une vague de «pleins» après avoir conquis du monde à Kasa-Vubu, avait, selon ses partisans, gagné quelques galons. Le concerné avait affirmé cela en déclarant urbi et orbi avoir «récupéré le leadership de l’Opposition».

En plus d’avoir fait preuve d’une importante capacité de mobilisation de la population, la DYPRO-OR s’est illustrée lors de ce processus électoral par l’important effectif des candidats alignés aux législatives nationales. Selon les statistiques de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, la DYPRO-OR a remis 406 candidatures, dépassant ainsi le seuil de recevabilité des listes électorales, fixé à 60% des sièges en compétition -soit 300 candidatures pour les 500 sièges que compte l’Assemblée nationale. Dans les rangs de l’Opposition, seul Ensemble pour la République de Moïse Katumbi et ses deux regroupements ont fait mieux en alignant plus de 1000 candidats, suivis du clan Muzito, plus de 750 candidats alors que le LGD de Matata Ponyo et Envol de Delly Sesanga ont respectivement envoyé au front 383 et 333 candidats.

Natine K.

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