Via son conseiller juridique, le ministre intérimaire des Affaires foncières, Emmanuel Ilunga, nie avoir pris des arrêtés avant le 20 mars 2019, date de sa remise et reprise avec le ministre sortant Lumeya dhu Malegi. Dans un droit de réponse transmis à AfricaNews le 29 mars, le conseiller juridique Coco Mupopo Mbinakwir explique que les arrêtés 620, 621, 622, 623, 624, 625 et 627, tous signés le 16 mars 2019, ne sauraient être amputés à Emmanuel Ilunga. Aux affaires foncières, l’intérimaire tient donc à jouer la carte du «tout le monde triche sauf moi».
Cependant, dans son plaidoyer, le collaborateur du ministre ai des Affaires foncières n’ose pas placer un seul mot à propos de l’arrêté n°626/MIN./AFF.FONC/2019 du 21/03/2019 modifiant et complétant l’arrêté n°311/CA/MIN.AFF.FONC/2017 du 11/07/2018 portant nomination des membres de cabinet du ministre des Affaires foncières.
Faux et usage de faux!
Quiconque serait tenté de se limiter à la chronologie, notamment à la date du 21 mars 2019, n’aurait, en principe, rien à reprocher à Emmanuel Ilunga, et pêcherait par son manque de rigueur et d’attention. Hormis le fait qu’il se permet de réajuster le cabinet trouvé le jour de la remise-reprise avec le ministre sortant Lumeya, en violation des instructions du 22 mars du Premier ministre Bruno Tshibala interdisant les ministres intérimaires de prendre les actes de disposition et réajuster les cabinets trouvés, Emmanuel Ilunga tripote avec le numéro de cet arrêté, qui aurait logiquement été pris en date du 16 mars 2019 comme les arrêtés 620, 621, 622, 623, 624, 625 et 627.
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Dans quelle intention Emmanuel Ilunga donne le n°626 à un arrêté pris le 21 mars 2019, soit cinq jours après les arrêtés de la même série? Selon les informations puisées au cabinet des Affaires foncières, faisant référence au carnet d’enregistrement des actes de disposition et courriers, le vrai arrêté n°626 CAB/MIN/AFF.FONC/2019 est celui du 16 mars 2019 et porte, lui, création d’une parcelle de terre à usage mixte n°10052 du plan cadastral de la commune de Mont-Ngafula. Pas besoin d’un dessin pour constater que le ministre Emmanuel Ilunga a délibérément anti-numéroté son faux arrêté pour couvrir la nomination d’un nouveau cabinet aux Affaires foncières, contre l’avis du chef du gouvernement.
Emmanuel Ilunga débute l’intérim aux Affaires foncières le 20 mars 2019 mais, déjà, le 21 mars, il prend l’arrêté réaménageant le cabinet. Aucune urgence ne saurait justifier cette précipitation en 24 heures sinon traduire qu’il avait en poche une liste des proches à caser. Le masque tombe. C’est justement cette attitude qui fait figurer la magouille du locataire ai des Affaires foncières et son insubordination à l’égard du Premier ministre Tshibala dont les instructions contre le réajustement des cabinets et des administrations pendant la période d’intérim sont sans équivoque et s’étendent même sur les actes de disposition pris avant le 22 mars 2019. Désormais, la course avec la vérité est engagée surtout qu’à en croire plusieurs sources, Emmanuel Ilunga envisagerait de procéder à une nouvelle mise en place des conservateurs des titres immobiliers, en dépit du rappel à l’ordre du directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, envoyé aux Affaires foncières pour faire observer les ordres du chef du gouvernement.
Tino MABADA
Droit de réponse
Monsieur l’Editeur,
Suite à la publication par votre journal, AFRICANEWS n° 1367 du vendredi 29 au 31 mars de l’article barré à la une intitulé : «La défiance s’installe au gouvernement, au grand dam du Premier ministre: deux ministres rebellés contre Tshibala», nous vous adressons ce droit de réponse et vous prions de le publier dans le délai de la loi et dans le même espace voulu.
Nous sommes sidérés de constater que les faits reprochés au ministre intérimaire des Affaires foncières tel que repris dans votre article, ont tout faux. D’ailleurs, les faits allégués et consommés par vos lecteurs ne sont basés sur aucune vérité.
Premièrement, nous voulons vous signifier que le ministre Emmanuel Ilunga n’a jamais signé 9 arrêtés portant création des parcelles pendant cette période que vous appelez curieusement suspecte.
Deuxièmement, la remise et reprise avec le ministre sortant des Affaires foncières avait eu lieu le mercredi 20 mars 2019 alors que votre journal par le du 16 mars 2019.
Troisièmement, le ministre ad Intérim, Emmanuel Ilunga n’est pas au pays. Malheureusement, le directeur de cabinet adjoint du Premier ministre s’est improvisé dans une réunion présidée par le directeur de cabinet adjoint des Affaires foncières, Monsieur Jérôme Mubamba, en l’absence du ministre intérimaire en mission d’Etat.
Quatrièmement, le ministre agit par voie d’arrêté et la constitution lui donne ce pouvoir.
Cinquièmement, la commission dénommée Etienne Tshisekedi mise en place est réellement effective. Pour votre information, elle a pour mission de statuer sur le cas de spoliation des propriétés de l’Etat.
Sixièmement, les arrêtés dont vous faites allusion -620, 621, 622, 623, 624, 625 et 627- n’ont jamais été pris par le ministre ai Emmanuel Ilunga Kasongo.
De tout ce qui précède, le ministre Emmanuel Ilunga Kasongo se réserve le droit de saisir la justice si pareille allégation mensongère persistait pour le cabinet des Affaires foncières.
Maître MUPOPO MBINAKWIR Coco
Conseiller politique du ministre ai des Affaires foncières