Le nom du deuxième sécuritocrate interpellé par l’Agence nationale de renseignements -ANR- et détenu dans ses locaux après l’interpellation de François Beya est désormais connu. Il s’agit de Guy Vanda, le secrétaire particulier du Conseiller spécial en matière de sécurité du président de la République, Félix Tshisekedi, aux arrêts depuis le 5 février dernier. Comme François Beya, Guy Vanda a intégré les services de sécurité sous Mobutu et a continué à y évoluer jusqu’à ce jour.
La nouvelle de son arrestation se racontait depuis une dizaine de jours mais la confirmation en a été donnée par le Collectif Free François Beya, une structure composée des activistes des droits humains pour dénoncer les conditions de détention de l’ex-Monsieur Sécurité de Félix Tshisekedi.
«Le Collectif a eu connaissance de l’arrestation et la détention arbitraire de Guy Vanda, son secrétaire particulier, sans motif avéré. Il est toujours privé de liberté», a-t-il précisé dans un document remis à la presse à l’issue de sa première sortie publique mardi 1er mars à Kinshasa.
Le Collectif Free François Beya Kasonga a dénoncé l’arbitraire que subit le Conseiller spécial et qualifié de floues toutes les charges retenues contre lui. Le Collectif a également réclamé la libération immédiate et inconditionnelle de celui qu’il a appelé victime d’injustice et de règlement de compte. Selon cette structure, qu’il y ait coup d’Etat ou pas, FBK ne devait pas être détenu à l’ANR au-delà de 2 jours mais devait être transféré devant son juge naturel.
D’après le Collectif, François Beya, bien que soupçonné d’avoir participé à des réunions mettant en cause la sécurité de l’Etat, a droit à l’assistance judiciaire lui a privée depuis sa détention le 5 février. Alors que les médias ont annoncé que d’autres arrestations avaient été opérées attendues dans l’armée et d’autres services de sécurité, le Collectif Free François Beya Kasonga a dit constater qu’en dehors de Vanda, aucune autre arrestation n’a suivi celle de François Beya, inquiété au risque de péril de sa santé qui se dégrade. À en croire les activistes des droits humains, «François Beya a été arrêté malade et son état de santé en détention inquiète et da santé se dégrade chaque jour».
Le Collectif Free FBK a noté d’ailleurs le contraste saisissant entre la rapidité avec laquelle l’ANR a procédé à son interpellation et la lenteur de l’enquête qui tarde à mettre la lumière sur les autres participants à ces prétendues réunions. Le collectif Free François Beya a dit ne pas comprendre «comment un État qui dit avoir déjoué un coup d’État peut, dans le même temps et sans crainte, lever un couvre-feu sur la quasi-totalité de son territoire».
Le Collectif Free FBK a rapporté que le 14 février 2022 les agents de l’ANR ont perquisitionné l’hôtel Sulutani, où FBK aurait un bureau fictif alors que l’hôtel affirme avec preuve qu’en dehors de son administration, il n’existe aucun bureau.
Le Collectif Free FBK a également dénoncé le fait que Jean Claude Bukasa, le Conseiller spécial ai du président de la République en matière de sécurité ait ordonné, en l’absence d’un inspecteur judiciaire et au mépris du travail de FBK, la destruction du bureau de ce dernier. Une réquisition a été également diligentée par l’ANR dans ce même bureau où les documents ont été saisis en l’absence de la personne mise en cause et en violation du principe du contradictoire indispensable pour le compte rendu d’une bonne conduite d’une procédure judiciaire», a déploré le Collectif Free FBK.
Le Collectif Free FBK a accusé aussi les services de sécurité d’avoir convoqué certains collaborateurs de FBK. Plus de 3 semaines sans avancées significatives dans l’affaire FBK, sans la vérification de la menace contre la sûreté de l’Etat, le Collectif a plaidé pour le respect de la Constitution et des lois du pays.
Christophe KABEYA