Dans une lettre d’informations adressée au ministre des Transports, voies de communication et de désenclavement, Chérubin Okende, le 21 mai 2021, le Directeur général ai de la Régie des voies aériennes -RVA-, William Pambu Pambu, a nié complètement la situation aérienne survenue entre les vols ETH835 et TAP3224 au-dessus de l’espace aérien de Lubumbashi. «D’emblée, il sied de souligner que l’incident dont on parle n’a jamais eu lieu. C’est une rumeur amplifiée et relayée par des médias mal informés qui ont essayé de discréditer la RVA», a indiqué le DG ai William Pambu Pambu dans sa correspondance, soulignant il s’agit, de l’analyse des faits, d’un événement de sévérité moyenne suite au manque d’anticipation du contrôleur de la circulation de Lubumbashi, mais qui s’est rattrapé en faisant descendre l’un des avions avant le croisement.
«Il n’y a pas eu déclenchement du dispositif anticollision de bord -TCAS-, encore moins une quelconque plainte d’un équipage à ce propos. Les communications air-sol et sol-sol ont fonctionné normalement dans l’espace aérien géré par le CCR de Lubumbashi et la panne occasionnelle des stations VSAT de Kalemie et de Kamina n’avait aucune incidence sur la gestion de ces trafics», a-t-il expliqué. Le DG ai William Pambu Pambu a tout faux.
Néanmoins, quelques jours après, soit le 24 mai 2021, le Directeur général de l’Autorité de l’aviation civile -AAC-, Jean Tshiumba Mpunga, a, dans une autre lettre d’informations adressée au ministre Chérubin Okende, confirmé l’événement qui s’est produit le mercredi 19 mai 2021. «A chaud, j’ai l’honneur de relever à votre particulière attention que l’événement décrit dans votre précitée, qui s’est produit dans notre espace aérien le mercredi 19 mai 2021 était bel et bien constitutif d’un réel risque d’abordage entre deux aéronefs et les conséquences de ce type d’événements sont classées catastrophiques en aviation civile», a contredit Jean Tshiumba.
Et de poursuivre: «au-delà des renseignements sollicités auprès du fournisseur des services de la navigation aérienne, à savoir la RVA, l’AAC/RDC va mener les investigations nécessaires pour finaliser l’état des lieux concernant les équipements, le personnel dédié, l’organisation en place, les procédures et va notamment exploiter, pour ce faire, les ASR -analyse safety report- de deux avions ainsi que le rapport que la RVA établira dans ce dossier».
L’appui du ministre des Transports sollicité
Ces investigations seront élargies, a fait savoir Jean Tshiumba, dans une seconde phase, à l’ensemble des équipements déployés sur toute l’étendue du territoire national. L’équipe de Tshiumba compte bien sur l’appui du ministre des Transports, voies de communication et de désenclavement, Chérubin Okende, pour obtenir de la RVA son implication véritable dans le respect de la loi n°10/014 du 31 décembre 2010 relative à l’aviation civile et les règlements aéronautiques établis par l’AAC/RDC, afin de développer et de maintenir une culture de la sécurité et de la sûreté aériennes qui ont toujours fait défaut et retardé par conséquent les efforts jusqu’ici fournis pour sortir la RD-Congo de la liste noire de l’Union européenne.
«Pour appuyer mes propos, en date du 20 mai courant, j’ai déjà communiqué à la RVA la liste de principales non-conformités plusieurs fois relevées dans le passé sans que l’on ait enregistré une quelconque amélioration et cela avec toutes les conséquences négatives dans le domaine de la sûreté et de la sécurité aérienne», a rappelé le DG de l’AAC, comptant maintenir les efforts pour appuyer les actions du gouvernement visant à se servir du transport aérien pour désenclaver l’arrière-pays en toute sécurité.
CB