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RDC : Campagne électorale, c’est parti!

C’est parti pour 30 jours de campagne électorale. Du 19 novembre au 18 décembre, les quelques 50.000 candidats aux 4 scrutins du 20 décembre prochain vont draguer les 44 millions d’électeurs enrôlés par la Commission électorale nationale indépendante -CENI- pour obtenir le suffrage. A la présidentielle, 26 candidats se sont initialement positionnés sur les starting-blocks. Dans les rangs de l’Opposition, des désistements sont annoncés. Le premier à franchir le pas, Matata Ponyo a rallié Moïse Katumbi après les «conclusions des travaux de Pretoria».

En se basant sur la «lettre de confirmation» signée par les délégations de 4 candidats Président, l’on peut s’attendre au désistement imminent de Denis Mukwege et Delly Sesanga. Pour l’instant, ce bloc de l’Opposition qui pourrait faire mal à Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession, tarde encore à se former. Sesanga et Mukwege ayant démenti, pour le moment, leur ralliement à Katumbi.

Dès ce premier jour, le Président candidat, lui, a donné le ton de sa campagne électorale en réunissant près de 80.000 personnes au Stade des martyrs pour lancer sa mission séduction. Surfant entre un bilan qu’il veut «fourni» et des promesses dont lui seul a le secret, Tshisekedi a passé son temps à tirer sur «les candidats de l’étranger», appelant de nouveau le public kinois à «consolider les acquis» de son mandat.

Katumbi lance depuis Kisangani

Offensif, le président sorti s’en est surtout pris violemment à Moïse Katumbi, son principal adversaire, dont il a contesté l’ambition de pacifier le pays en 6 mois. Katumbi, encore lui, a déjà été la cible du Président sortant qui l’a accusé, sur le plateau de «France 24», de n’avoir rien fait durant ses 9 ans à la tête du Katanga. Faux, ont rétorqué les services du candidat n°3 qui ont brandi plusieurs réalisations de son mandat, faisant passer cette province du 3ème au 1er rang des provinces contributrices au budget national. Plutôt discret depuis quelques jours à l’issue de sa tournée de redynamisation de son parti, Moïse Katumbi se lance lundi depuis Kisangani, dans la province de la Tshopo, avec un meeting annoncé à la Place de la Poste. Dimanche, le candidat n°3 a annoncé les couleurs de ses ambitions. Ses affiches coiffent la plupart des médias en ligne du pays alors que ses équipes de campagne ont diffusé dès minuit un spot aux allures d’un hymne à la douleur face à l’«injustice sociale». Le message évocateur, dirigé contre les principales faiblesses du mandat de Félix Tshisekedi: la guerre, l’injustice sociale, la pauvreté, la corruption et le détournement de deniers publics. Pour atteindre ses ambitions de bâtir un «nouveau Congo», le candidat n°3 s’est doté d’une logistique impressionnante dont neuf avions, quatre hélicoptères, deux bateaux, des bus et des motos. A Kisangani, capitale de ce qui est certainement le premier «swing-state» du pays, le discours de Katumbi sera scruté, 24 heures après le Président sortant et le Président «élu», Martin Fayulu, qui, lui, a préféré Bandundu-ville dans «son» Kwilu comme point de lancement de sa campagne. Celui qui n’a jamais digéré sa défaite de 2018 se présente cette fois-ci en «candidat de la cohésion nationale». Avec ces 3 principaux candidats, les autres se mettent également au diapason de la campagne. Sur leurs plateformes numériques, ces «présidentiables» ont changé de branding, chacun mettant en exergue ses idées maitresses. Si Katumbi veut mettre fin à l’injustice sociale, Tshisekedi préfère lui consolider les acquis d’un Congo fort, uni et prospère. La rupture, c’est le maitre mot de Mutamba quand Fayulu promeut la «cohésion nationale». Une fois élue présidente, Marie-Josée Ifoku, qui a réussi à faire parler d’elle avec son affiche «buzz», promet de tout «balayer». Déjà candidat en 2018, Seth Kikuni veut plutôt apporter une «nouvelle donne» dans la gestion de la Res publica. Les trente prochains jours promettent des étincelles dans l’air alors que des voix se lèvent pour appeler à la tolérance durant cette période de forte activité et activisme politiques.

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