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RDC : Boshab exprime son ras-le-bol face à la descente aux enfers du département de Droit public de l’Unikin

Dans une correspondance adressée à son Chef de Département à l’Université de Kinshasa -UNIKIN-, le Professeur Evariste Boshab peint un tableau on ne peut plus sombre de la situation qui prévaut au sein de ce Département, laquelle n’a rien à voir avec aucune règle de la moralité. Ce professeur se dit profondément indigné par des pratiques peu recommandables qui ont élu domicile au sein dudit département, allant jusqu’à faire perdre à cette plus grande université du pays, ses lettres de noblesse.

En effet, Evariste Boshab dit avoir pris volontairement congé de ce département et de son animation scientifique tant les nouvelles qui en proviennent ne sont guère reluisantes et ne procurent rien que de la nausée. «Il y a des traditions de ce Département nous léguées par nos maîtres Marcel Lihau, Djelo Empenge Osako, Kitete Kekumba, Mbayangang, Mpongo Bokako, Kayemba Ntamba Mbilanji, Kabanga Ntabala, Félix Vundwawe… traditions qui nous interdisent de transiger face au mal. Or le mal qui mine notre Département me semble profond: trafic, traficotage, des mémoires au rabais gratifiées de la mention grande distinction, des collègues s’exprimant de manière approximative, des étudiants évalués sur base des critères spécieux… tout cela n’est rien eu égard à l’ampleur du mal en passe de faire perdre au Département toute crédibilité», a indiqué ce professeur.

Et d’ajouter: «le droit public, c’est d’abord la science de l’Etat qui ne peut être ni faible ni complaisant. Enseigner le droit public, c’est nourrir chaque jour l’ambition de s’ériger en modèle.  Comment prétendre être des modèles, tant les dénonciations qui clouent au pilori notre Département doivent nous inciter à nous interroger si nos maîtres, qui nous ont institués comme leurs dignes successeurs, peuvent être fiers de nous aujourd’hui». Et Evariste Boshab de poursuivre: «je m’interdis toute envolée moralisante, mais sans éthique, on ne peut assumer la charge d’être formateur des élites de son pays».

Et pour finir, «Monsieur le Chef de Département, je voudrais simplement vous exhorter de convoquer, dans un bref délai si c’est possible, une réunion du Département, réunion au cours de laquelle nous débattrons, sans gants ni tabou, de la dérive qui fait de notre Département la risée de l’Université de Kinshasa. Si mes propos peuvent paraître blessants pour certains collègues, je ne peux que leur demander de me pardonner. Toutefois, les traditions universitaires sont universelles, accepter que le Département en sécrète d’autres qui iraient à l’encontre de ce que doit être un Département de droit public dans toute Faculté de Droit, serait pour moi une complicité passive. J’ai le devoir d’éviter le jugement sans appel du tribunal de l’histoire».

J.J.M.

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