À l’origine de l’audit mené par l’IGF, le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba a parlé dans sa lettre y relative des violations constatées depuis 2016…
Agitation, amalgame, malveillance et controverse entretenus dans certains milieux politiques et affairistes depuis que des malins ont ressuscité un rapport de l’Inspection générale des finances -IGF- sur la gouvernance dans le secteur de l’environnement.
Place désormais aux faits et à l’objectivité. Et pour rétablir les faits et cette vérité, nos limiers ont pris le temps d’interroger le courrier de l’ancien premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba à l’origine de cette enquête de l’IGF et aborder les employés de l’administration de l’environnement. D’emblée, les fonctionnaires abordés ont tenu à préciser que «ce rapport est le résultat d’un travail demandé par le premier ministre Ilunga pour améliorer la gouvernance du secteur et date de 2020. Il a formulé des recommandations à l’intention du gouvernement».
Tout est donc parti de cette lettre du 15 juin 2020 adressée à l’ancien ministre Claude Nyamugabo, dans laquelle Ilunga Ilunkamba a parlé «des informations portées» à sa «connaissance et relayées par le Groupe de travail Climat Redd-Rénové» à travers sa note de position du 13 mars 2020 lui transmise par une correspondance datée du 11 mai 2020, faisant part de la violation du moratoire fixé par le Décret n°05/116 du 24 octobre 2005 et de ses textes réglementaires d’application. Un détail important, a noté et fait noté un cadre de l’administration: le premier ministre Ilunga Ilunkamba a noté que «cette violation se présente depuis 2016 sous forme d’allocations des concessions forestières reprises dans le domaine privé de l’État et de cessions des concessions forestières entre les opérateurs économiques, en ce comprises, les 9 cessions que vous avez autorisées en date du 14 janvier 2020».
L’IGF a fait son boulot et le rapport publié. Mais que d’interprétations erronées! Que de lectures biaisées doublées des accusations du genre 6 anciens ministres de l’Environnement, notamment Bienvenu Liyota, accusés d’avoir vendu frauduleusement et à vil prix des concessions forestières!
Bopolo et Greenpeace en 2016!
Les auteurs de ces allégations visant Liyota ont tout faux, a-t-on martelé dans les couloirs du Secrétariat général de l’Environnement. «Parce que le courrier du premier ministre Ilunga Ilunkamba a évoqué les irrégularités constatées depuis 2016, c’est à tort qu’on mêle même le ministre honoraire Liyota. Il y a lieu de faire constater qu’en en 2016, Liyota, ministre de l’Environnement et Développement durable du 8 décembre 2014 au 25 septembre 2015, avait déjà quitté ce poste au profit de Robert Bopolo».
La même source a précisé qu’à son avènement, Liyota a trouvé sur la table trois dossiers initiés par ses deux prédécesseurs, notamment José Endundo et Bavon Nsa Mputu. «Les trois dossiers font partie des seize concessions forestières dont la vente a été autorisée par la Banque mondiale. Ces trois dossiers en traitement ont été, du reste, annulés en juillet 2016 par le ministre Robert Bopolo», a-t-il indiqué avant d’ajouter: «cette annulation a été saluée par Greenpeace et, à ce jour, personne, aucune ONG, aucun lanceur d’alerte ne pourrait brandir un seul contrat de vente détenu par une société opérant dans ce secteur et signé par Bienvenu Liyota». Pour ce cadre, chercher à incriminer le député élu de Lukunga à la suite d’un rapport où son nom n’apparaît qu’une seule fois relève d’un faux procès sinon de l’amalgame, de la méchanceté et l’acharnement sur sa personne.
Rapport critiqué!
Site spécialisé dans les questions liées à la gouvernance des forêts, «environews-rdc.org» a critiqué ce rapport dans un article mis en ligne le 7 avril. Selon ce site, «après une première lecture de ce rapport, l’on peut bien remarquer que certaines conclusions de l’IGF sont infondées. Il suffit de prendre suffisamment du recul pour s’en apercevoir».
Certains aspects de ce rapport laissent, de l’avis du même site, entrevoir que les inspecteurs n’ont pas une bonne maîtrise de la législation forestière. «En guise d’exemple, les inspecteurs considèrent que l’autorisation de cession entre un concessionnaire et un non concessionnaire est une vente déguisée, car la cession ne peut s’opérer qu’entre concessionnaires en se fondant sur les dispositions de l’article 2 de l’arrêter 022 portant procédure de cession. Pourtant, cette disposition date de 2008 et elle a été modifiée en 2013 par l’arrêté 083 modifiant et complétant l’arrêté 022», a estimé l’auteur de l’article.
Tino MABADA