L’accueil du président Félix Tshisekedi vendredi 24 décembre à Mbuji-Mayi, au Kasaï Oriental, a tout suscité sur le web politique: des mots, des photos, des vidéos, la recherche du buzz… et la manipulation. Membre de l’entourage du président de la République, François Muamba Tshishimbi, ci-devant Coordonnateur du Conseil présidentiel de veille stratégique -CPVS-, une structure qui peine à imposer sa marque, a terni à sa manière ce succès en postant, sur son compte Twitter, une vidéo d’une vieille manifestation en Haïti la faisant passer pour l’accueil réservé à Félix Tshisekedi à son arrivée à Bakwanga, où il a été élu député en 2011.
Aussitôt pris la main dans le sac, recadré et copieusement raillé par des twittos très attentifs, Muamba a réagi quatre heures après son posting évoquant une erreur involontaire, un erratum, alors que son tweet manipulateur est resté en ligne encore pendant des dizaines de minutes avant sa suppression effective et a continué à désorienter le public. «Erratum il y a 4 heures j’ai posté un Tweet qui comportait une vidéo inappropriée. Cette erreur involontaire a été corrigée avec toutes mes excuses à mes followers à qui je profite de l’occasion pour présenter mes vœux les meilleurs en ce jour de la nativité et pour l’année 2022», a expliqué le député honoraire de Kabeya Kamwanga.
D’aucuns ont dit apprécier l’élégance de l’ancien Secrétaire général du MLC passé par le camp de Joseph Kabila avant de se rapprocher de l’UDPS mais d’autres ont estimé que le mal a déjà été fait: Haïti, un pays caribéen situé sur l’île d’Hispaniola en Amérique du Nord, a été délocalisé à Mbuji-Mayi, en République démocratique du Congo, au cœur de l’Afrique, dans l’intention de tricher!
Le twittos Justin Tshibamba, non autrement identifié, est lui d’avis que les images des serpents humains dressés lors du passage de Katumbi à Kisangani ont obligé Muamba et d’autres tshisekedistes à «recourir aux fakenews».
Certains commentateurs du Tweet portant excuses de Muamba ont attribué la faute à Honoré Mvula, un influenceur du Régime, déjà indexé et puni en 2020 pour création et gestion via des proches de plusieurs comptes sur les réseaux sociaux.
«Bien que les gestionnaires et administrateurs de ces comptes et pages aient tenté de dissimuler leur identité et leur coordination, après investigation, Facebook a indiqué que la plupart des comptes, pages et groupes Facebook et Instagram supprimés appartenaient aux sympathisants de Force des patriotes, un parti politique créé en 2019 par Honoré Mvula et dont l’objectif affiché est de soutenir et d’accompagner l’action du président de la République, Félix-Antoine Tshisékedi», avaient rapporté les médias.
Sur les 63 administrateurs des pages supprimées par Facebook, six jeunes hommes ont été identifiés comme opérateurs d’au moins 26 pages et cinq groupes dans le réseau, proches d’Honoré Mvula.
Natine K.