«Sauf à servir des desseins de vengeance politicienne dans une stratégie de règlement des comptes injustifié et de fragilisation de cette institution d’appui à la démocratie par la manipulation de ses animateurs, n’est ni indispensable ni opportune, mais devrait se révéler totalement contre-productive au regard des enjeux électoraux que doit relever la RD-Congo», ont tapé les ONG
Alors qu’au Centre interdiocésain des voix se sont élevées, particulièrement le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement et des éminences grises, pour réclamer la refonte du bureau de la Centrale électorale, d’autres par contre récusent cette idée. Déjà, il y a quelques jours, le député national Henri Thomas Lokondo déclarait sur les antennes de «Radio Okapi» qu’«il ne faut pas compliquer les choses en cherchant à chambarder la Commission électorale nationale indépendante -CENI». Comme lui, un consortium composé de trois organisations de la Société civile, notamment le Conseil national des ONG de développement, le Panel des experts de la Société civile et la Coordination de la Société civile pour l’inclusivité et la cohésion nationale, monte également au créneau et fait remarquer: «la refonte de la CENI entraine directement le report des élections au-delà de 2018». Du coup, l’on s’interroge sur les vraies motivations de ceux qui réclament à cor et à cri des élections en faisant tout pour les retarder. «Je ne suis pas superstitieux ça porte malheur», sembleraient-ils dire. Ce serait vouloir une chose et son contraire. «Sauf à servir des desseins de vengeance politicienne dans une stratégie de règlement des comptes injustifié et de fragilisation de cette institution d’appui à la démocratie par la manipulation de ses animateurs, n’est ni indispensable ni opportune, mais devrait se révéler totalement contre-productive au regard des enjeux électoraux que doit relever la RD-Congo», ont tapé les ONG. Ci- dessous la déclaration.
Les raisons du maintien du leadership de la CENI
La refonte de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, sauf à servir des desseins de vengeance politicienne dans une stratégie de règlement des comptes injustifié et de fragilisation de cette institution d’appui à la démocratie par la manipulation de ses animateurs, n’est ni indispensable ni opportune, mais devrait se révéler totalement contre-productive au regard des enjeux électoraux que doit relever la République démocratique du Congo tel que démontré ci-dessous:
- Le président de la CENI désigné en octobre 2015 et entré en fonction, en date du 18 novembre 2015, a fait preuve d’un leadership exemplaire et éclairé qui a sorti cette institution d’appui à la démocratie de la léthargie qui l’avait atteinte à la suite des ennuis de santé du très regretté président Abbé Apollinaire Muholongo Malu Malu.
La CENI a ainsi été remise en ordre de bataille et a repris sa marche en avant sur base d’une feuille de route claire et précise dont l’exécution se poursuit sans faille à la satisfaction de toutes les parties prenantes;
- De ce fait, le président Corneille Nangaa, moteur de cette impulsion, ne peut être perçu ni comme responsable de la crise électorale qui a secoué le pays ni comme un problème à prendre en compte pour sa résolution.
Bien au contraire, Monsieur Nangaa constitue sans nul doute la solution à cette préoccupation nationale en ce sens que les préconisations qu’il a faites à son entrée en responsabilité ont été unanimement approuvées tant par l’ensemble de la classe politique que par l’opinion nationale et la Communauté internationale;
- En effet, l’option de la constitution des listes électorales par la refonte totale du fichier électoral levée par la CENI sous le leadership du président Nangaa dès le mois de décembre 2015, soit près de 9 mois avant le lancement du dialogue national inclusif de la Cité de l’Union africaine censé décider des options majeures de nature à contribuer à l’organisation d’un processus électoral crédible et apaisé, n’a jamais été remise en cause ni par les dispositions de la Résolution 2277 du Conseil de sécurité, ni par les rapports des experts internationaux des Nations unies et de l’Organisation internationale de la Francophonie dépêchés au mois de mai 2016 en vue d’évaluer la possibilité de la tenue des élections dans les échéances constitutionnelles, ni par les délégués du dialogue national inclusif de l’Union africaine, ni par les recommandations du conclave des forces politiques du Rassemblement, ni durant les discussions actuelles sous les auspices de la CENCO;
- Indéniablement, la CENI de Nangaa, en toute indépendance dans l’exercice de ses attributions constitutionnelles et légales, par cette option saluée unanimement en dépit du contexte de suspicion et de méfiance caractérisant la classe politique congolaise, a posé les fondations de la reconstruction de son crédit et de son prestige qui avaient été durablement entachés après les élections chaotiques de 2011 au point de conduire l’ensemble de la classe politique à se méfier de toutes ses initiatives dont le rejet des trois calendriers qu’elle avait publiés;
- Ce n’est donc pas un fait anodin de voir cette classe politique, si portée à la contestation, adhérer pour une fois unanimement à cette décision de la CENI dont les experts internationaux ont tous reconnu la justesse en relevant que le caractère universel du suffrage proclamé à l’article 5 de la Constitution imposait, en l’absence d’un fichier d’état civil, la refonte totale du fichier électoral pour permettre à tous les Congolais en âge requis de participer à l’élection de leurs dirigeants;
- Ceci étant, le prétendu reproche fait au président Nangaa par une frange de l’opinion de se distinguer par des déclarations allant généralement dans le même sens que celles des ténors de la Majorité présidentielle constitue bel et bien allégation dénuée de tout fondement qui relève de la pure mauvaise foi et du souci mesquin de servir des intérêts politiciens en dénigrant une personnalité pourtant à la hauteur de sa tâche;
- En effet, ce n’est pas le président Nangaa qui suit les ténors de la Majorité présidentielle, c’est plutôt ceux-ci et l’ensemble de la classe politique qui ont suivi la CENI, comme il se doit, dans cette question de la refonte du fichier électoral qui est un préalable impératif et incontournable à la tenue des élections crédibles, transparentes et apaisées.
- Ceci est tout aussi vrai pour toutes les autres prises de position du président Nangaa, lesquelles ont toujours été dictées par la technicité indispensable à la bonne organisation des élections en fonction des agrégats à prendre en compte en toute objectivité sans à priori partisans ni calculs politiciens;
- Il convient, cependant, de relever que la CENI en tant qu’institution d’appui à la démocratie, à l’instar du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication -CSAC-, est appelée à évoluer dans un environnement qui oblige à maintenir des rapports de franche collaboration avec toutes les autres institutions de la République dans une synergie et une harmonie indispensables à la conduite du processus électoral, ce, sans préjudice de son indépendance qui s’affirme dans l’exercice de ses prérogatives et de sa mission constitutionnelles et légales;
- Bien justement, sous le leadership du président Nangaa, la CENI a toujours préservé cette indépendance dans la réalisation de sa mission en prenant des options techniques indiquées et justifiées dans le cadre du prescrit de l’article 211 de la Constitution qui lui confie la charge d’organiser l’ensemble du processus électoral, notamment l’enrôlement des électeurs, la tenue du fichier électoral, les opérations de vote et de dépouillement;
- Dès lors, prétendre que le président Nangaa serait inféodé à la Majorité présidentielle en raison de ces relations interinstitutionnelles nécessaires et salutaires pour la nation est une grave aberration qui méconnait tout simplement les règles élémentaires du fonctionnement de toutes les institutions de la République, y compris de la CENI dont le président, aux termes des dispositions de l’article 25 de la loi organique, «assure la mission générale de direction et de représentation de la CENI. A ce titre, il dirige les travaux de la CENI, la représente vis-à-vis des autres institutions de la République et des tiers…». A ce titre, la même disposition légale confère au président de la CENI la mission d’animer des cadres de concertation pour être en contact avec toutes les autres parties prenantes, notamment l’Opposition politique, la Majorité présidentielle et la Société civile;
- En définitive, les conclusions du dialogue national inclusif du 18 octobre 2016 ayant mis le pays sur la voie de la résolution de la crise électorale à laquelle il avait été confronté, il est indiqué et opportun pour les discussions de la CENCO de contribuer à la mise en œuvre effective de l’option majeure retenue en terme de séquence des élections pour assurer sa matérialisation sans atermoiement ni initiative hasardeuse à l’issue incertaine, surtout au regard des expériences antérieures qui ont démontré que la mise en place des animateurs de la CENI est un processus long.
Pour le consortium, Dieudonné MUSHAGALUSA, porte-parol