«Ce projet va d’abord donner des emplois, il va augmenter les recettes
des entreprises intervenant dans le circuit du commerce extérieur, à
savoir la DGDA, l’OGEFREM, l’OCC et tous les autres partenaires… C’est
un partenariat public-privé qui a le soutien politique de nos deux
états par rapport aux relations qui unissent la RD-Congo et l’Afrique
du Sud au travers les deux chefs d’Etat», a expliqué Anatole Kikwa
Le Directeur général de l’Office de gestion du fret multimodal
-OGEFREM-, Anatole Kikwa, est plus que déterminé à matérialiser le
projet de construction du port sec à Kasumbalesa, dans la province du
Haut-Katanga. Après près de deux ans consacrés aux contacts avec des
partenaires et aux différentes études de faisabilité menées sur le
site avec l’appui financier du partenaire traditionnel FABREMAR à
travers la férie, l’heure est aux derniers réglages à l’OGEFREM.
Anatole Kikwa a, lundi 13 mars 2017, fait le déplacement du poste
frontalier de Kasumbalesa, à la tête d’une forte délégation
sud-africaine de la société TRANSNET, retenue pour la construction et
l’exploitation du nouveau port sec. Sur place, les experts et
ingénieurs aussi bien de l’OGEFREM que de la société sud-africaine,
ont circonscrit le terrain qui devra accueillir l’ouvrage, en
déterminant la façon dont devront se faire les sorties et les entrées
au port ainsi que l’implantation de l’ouvrage proprement dit. A en
croire le DG Kikwa, son combat est que les travaux démarrent dans plus
ou moins trois mois et devront durer une année tout au plus. Conclu
sous un partenariat public-privé, le DG Kikwa a révélé que ce projet
est financé à la hauteur d’USD 120 millions par des partenaires
sud-africains qui vont s’occuper de la construction du port et de
l’exploitation.
Le projet de construction du port sec de l’OGEFREM au poste frontalier
de Kasumbalesa dans la province du Haut-Katanga est loin d’être une
histoire à dormir debout. L’OGEFREM y met la dernière main et Kikwa
est plus que déterminé pour sa matérialisation. Au cours de son séjour
de travail de quatre jours dans la ville de Lubumbashi où il a, samedi
11 mars, réceptionné officiellement le joyau bâtiment nouvellement
construit sur fonds propres pour abriter le siège de
l’OGEFREM/Haut-Katanga, le Directeur général de l’Office de gestion du
fret multimodal a conduit, lundi 13 mars dans la matinée, une forte
délégation d’ingénieurs de la société sud-africaine TRANSNET au site
de Kasumbalesa, à la frontière avec la Zambie. «Nous sommes venus ici
pour la mise en pratique des plans et de la maquette tels que conçus
avec les études que nous avons pu payer avec le concours financier de
notre partenaire, FABREMAR, ici représenté par le DG Bernardini
Massimo venu de l’Italie. La délégation sud-africaine est composée de
monsieur Thabu, Directeur général de BITUSOL, celui-là même qui nous a
amenés auprès de TRANSNET qui est une société sud-africaine
équivalente à l’ex-ONATRA en RD-Congo. Nous venons de circonscrire le
terrain avec les ingénieurs, si tout va bien, dans les prochains mois,
nous pouvons passer à l’étape de la création de la société ainsi qu’au
début des travaux ici à Kasumbalesa», a fait savoir Kikwa.
Le site qui devra accueillir l’ouvrage est d’une superficie de 62
hectares, dont l’entrée principale se trouve sur la grande route. Au
regard de la maquette produite par l’architecte, il sera construit
dans le cadre de ce projet, la clôture du port, un bâtiment de deux
niveaux pour les bureaux de tous les intervenants avec les guichets de
banque, les dortoirs avec 250 à 300 lits, un cafeteria, une station
d’essence avec plus de six entrepôts conçus dans la phase actuelle
moyennant peut-être un léger réaménagement et le bétonnage, quelques
engins de manutention. Il est également prévu un camion anti incendie
ainsi que des caméras de surveillance du port.
En clair, Il y aura la section administrative, la section pour les
marchandises de consommation courante et la section des marchandises
dangereuses telles que le gasoil, le pétrole, l’essence ainsi que les
produits chimiques.
«Ce projet va d’abord donner des emplois, il va augmenter les recettes
des entreprises intervenant dans le circuit du commerce extérieur, à
savoir la DGDA, l’OGEFREM, l’OCC et tous les autres partenaires. Même
au niveau provincial, nous avons le soutien hier et aujourd’hui.
Donc, c’est un projet très capital pour l’OGEFREM surtout pour la
République. Ça va donner une belle image de la RD-Congo. Ce projet va
booster et faire du bien non seulement à la RD-Congo mais aussi pour
l’intégration de la sous-région. Raison pour laquelle TRANSNET est
intéressé par le biais de la République sud-africaine», a précisé
Kikwa.
Conclu sous un partenariat public-privé, le DG Kikwa a révélé que ce
projet est financé à la hauteur d’USD 120 millions par des partenaires
sud-africains qui vont s’occuper de la construction du port et de
l’exploitation.
«C’est une mission très importante pour la RD-Congo et pour l’OGEFREM.
La détermination est là. Les ingénieurs vont continuer de travailler
pour faire de petits aménagements, par rapport à certaines
préoccupations soulevées par la partie sud-africaine. Puis nous allons
passer à la deuxième étape qui est la création de la société qui doit
aller avec l’investissement sud-africain», a-t-il souligné.
Et d’ajouter: «Ce projet est important parce que c’est des millions
qui sont investis. Cet argent ne vient pas de la RD-Congo, c’est un
partenariat public-privé qui a le soutien de nos deux états par
rapport aux relations qui unissent la RD-Congo et l’Afrique du Sud au
travers les deux chefs d’Etat».
Durée des travaux
Etant un partenariat public-privé, le Directeur général de l’OGEFREM
Anatole Kikwa a renseigné qu’il ne s’agira pas de passer par la
passation habituelle de marché. Mais, de par son expérience et selon
ce qu’il a pu avoir comme contacts avec le partenaire Fabremar et les
ingénieurs, il a indiqué que s’il y a du sérieux, autour de 12 mois,
les travaux pourront prendre fin.
De leur côté, après avoir visité le site, les partenaires
sud-africains de TRANSNET ont été émus et séduits, d’abord par le bon
emplacement du site, puis par son étendue assez vaste. Soucieux de ne
pas paralyser les activités de la voie ferrée au profit de la route,
le DG Kikwa a transmis le vœu du Chef de l’Etat aux ingénieurs de
TRANSNET en demandant de créer un raccordement du chemin de fer de la
gare Kibalongo jusqu’au port sec, à une distance de 5 kilomètres. La
partie sud-africaine est d’accord avec cette proposition, soutenant
qu’il faut trouver des stratégies de développement de la voie ferrée
afin de mettre fin aux différents problèmes qui se posent à
Kasumbalesa.
«La localisation des frontières entre la Zambie et la RD-Congo,
l’emplacement du chemin de fer sont des éléments qui rendent
intéressent ce projet. Nous devons donc vite finaliser les petits
aménagement qui restent afin de débuter les travaux proprement dits»,
a fait savoir Thabu Malongo, chef de la délégation sud-africaine et DG
de la société Bitusol. Et de poursuivre: «Nous sommes contents de
travailler avec vous à travers ce partenariat avec OGEFREM. Notre
équipe est constituée des ingénieurs spécialisés en chemin de fer, en
développement des ports et en construction des chemins de fer. Nous
voulons travailler la main dans la main avec OGEFREM pour matérialiser
ce projet».
Pour sa part, le DG de Fabrimar, Bernardi Massimo, partenaire
traditionnel de l’OGEFREM, a renseigné que ce projet est très
intéressant non seulement pour la province du Haut-Katanga mais aussi
pour les étrangers à l’instar des investisseurs américains qui
s’annoncent déjà dans le cadre de ce port sec. «Le partenariat avec
Transnet est important, parce que ce port va permettre à l’OGEFREM de
contrôler toutes les marchandises venant d’Afrique du sud et de
Mombassa. On a déjà le terrain, la maquette, travaillons pour que ce
projet se matérialise. OGEFREM et Fabrimar ont fait leur travail,
c’est le temps de faire aussi le vôtre selon l’esprit du partenariat»,
les a-t-il invités.
L’autre étape aussi importante reste la création de la société qui va
exploiter ce port sec de Kasumbalesa. A ce sujet, le DG Kikwa a, lors
d’une réunion tenue samedi dernier au siège de l’OGEFREM à Lubumbashi,
ordonné les experts de deux parties à établir un protocole d’accord
pour montrer au Chef de l’Etat ainsi que le chronogramme par rapport à
ce qui reste à faire, à savoir la création de la société. L’occasion
faisant le larron, Anatole Kikwa a aussi échangé avec les agents et
cadres de l’OGEFREM à Lubumbashi sur la marche de l’entreprise. Il
leur a, à ce niveau, fait part de la récession de l’économie
internationale qui pose problème sur les recettes. Anatole Kikwa a
évoqué la mesure interdisant l’importation des véhicules âgés de plus
de 10 ans. Ce qui a créé, selon lui, un impact négatif sur les
recettes au port de Boma.
Les camionneurs aussi ravis et intéressés
La matérialisation de ce projet de construction du port sec à
Kasumbalesa fait l’objet de beaucoup de pressions. Pour le président
national de l’Association pour la défense des intérêts des camionneurs
-ADIC-, Bridinet Mbuya Mande, la construction du port sec à
Kasumbalesa vaut son pesant d’or dans la mesure où il vient sécuriser
les chauffeurs qui auront, au moins, un endroit décent pour passer la
nuit. Ce n’est pas tout. Elle vient aussi garantir la sécurité du site
longtemps menacé par des lotissements anarchiques et va amener des
emplois au profit de la population locale en promouvant les petites et
moyennes entreprises -PME.
En vue de garantir la réussite de ce projet, le Directeur général de
l’Office de gestion du fret multimodal a, par ailleurs, échangé mardi
14 mars à Lubumbashi avec le gouverneur du Haut-Katanga Kazembe pour,
d’abord, lui présenter des civilités, puis solliciter l’appui
politique de la province à ce projet. Chose arrachée par Anatole Kikwa
comme c’est le cas à Kasumbalesa avec l’Administrateur du territoire
qui a, lui aussi, promis de s’investir dans ce projet.
Sauf changement de dernièrement minute, le DG Kikwa est plus que
déterminé à lancer les travaux de construction du port sec à
Kasumbalesa dans trois mois, c’est-à-dire avant le 30 juin 2017.
Olitho Kahungu de retour de Kasumbalesa

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