Jules Alingete, inspecteur général des finances chef de service de l’Inspection générale des finances -IGF-, a décidé de fouiner dans les recettes des péages sur ces axes routiers: Kinshasa-Matadi, Lubumbashi-Kolwezi et Lubumbashi-Kasumbalesa. Le premier est géré par la Société des péages du Congo -SOPECO- et les deux autres par la Société de gestion routière -SGR-, toutes deux des entreprises chinoises. En perspective d’un contrôle des inspecteurs généraux des finances dans ces entreprises, Jules Alingete a dirigé, lundi 6 mars 2023, une réunion au cours de laquelle les contrats des concessions de ces routes d’intérêt national ont été passés au peigne fin.
Les responsables de deux entreprises chinoises, chargées de gérer ces routes à péage, ont été associés à cette réunion aux côtés de quelques inspecteurs des finances, des représentants du ministère des Infrastructures et de ceux de l’Agence congolaise des grands travaux -ACGT. En scrutant ces contrats, l’IGF a dit vouloir évaluer les recettes réalisées en 13 ans d’exploitation et vérifier leurs affectations. Deux mécanismes qui vont lui permettre de développer des stratégies adaptées pour assurer un suivi permanent et s’assurer que les recettes perçues sur les voies routières en termes de péage, sont conformes aux Lois et règles du secteur.
Afin de mieux décortiquer ces contrats, les différentes parties présentes à la réunion présidée par Alingete, ont levé l’option d’organiser une deuxième rencontre. Celle-ci sera dédiée aux éléments chiffrés desdits contrats. En attendant cette nouvelle rencontre, ces parties ont profité de celle de lundi pour discuter de la modernisation des taxes de péage. L’ACGT a fait savoir qu’un appel d’offres international pour l’autonomisation de ce péage a été lancé par ses services. Les contrats de concession dans le viseur de l’IGF ont été prolongés en février 2022 par le ministre des Infrastructures et Travaux publics sur fonds de critique alimentée notamment par l’Association congolaise d’accès à la justice -ACAJ- de Georges Kapiamba.
Selon l’ACAJ, ces contrats de concession sont léonins et favorisent un manque à gagner au détriment du Trésor public et au bénéfice de certains individus. L’ONG de Kapiamba affirme que les péages Kinshasa-Matadi, Kasumbalesa-Lubumbashi et Lubumbashi-Kolwezi ont produit, entre 2007 et 2022, près de 2 milliards de dollars américains. Partant de ces révélations, il est salvateur pour Alingete de fouiner dans ces contrats en exigeant entre autres les justificatifs de l’utilisation des recettes de péage produites par les deux sociétés chinoises. Pour ce genre de dossier, le patron de l’IGF se refuse tout repos pour l’intérêt supérieur de la nation.
Ya KAKESA