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RDC: A la Conférence des gouverneurs, Tshisekedi fait mention de 10 millions USD en faveur des territoires

La 8ème Session de la Conférence des gouverneurs de province s’est tenue du 22 au 23 décembre au Palais de la Nation. Ce grand rendez-vous de deux a eu pour thème principal: «La stabilité dans la gouvernance des provinces, gage de la réussite du ptogramme de développement local de 145 territoires et du programme d’urgence intégré de développement communautaire». Devant les gouverneurs, membres de gouvernements et autres invités, le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a donné le go de la 8ème Conférence des gouverneurs des provinces.

Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, ayant pris la parole en premier, a exhorté ses homologues à réfléchir sur les recommandations du Chef de l’État lors de son discours devant les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès, le 13 décembre dernier, en rapport avec les institutions provinciales. Tout en souhaitant des fructueux travaux, le patron de Kinshasa a vivement invité ses compères de trouver des pistes de solutions à l’épineux problème d’instabilité en gagnant le pari de développement communautaire de base.

Booster le développement du pays

Prenant la parole, le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi a appelé les gouverneurs de province à trouver des solutions viables sur l’ensemble des 145 territoires que compte la RD-Congo. Le Chef de l’Etat a, dans son allocution, peint un tableau sombre des provinces RD-congolaises sur base des états de lieux de ces dernières qui révèlent une situation économique désastreuse qui paupérise chaque jour davantage la population. Pour pallier ce problème, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a dit avoir initié le Programme de développement local de 145 territoires 2021-2023.

A en croire le Chef de l’État, ce programme se fonde sur un modèle de développement de la base vers le sommet. Il vise notamment, a-t-il poursuivi, le bon fonctionnement des institutions, à accélérer l’amélioration des conditions de vie des populations rurales et booster le développement du pays ainsi que le désenclavement de certains territoires par la réhabilitation de 9000 Km et de 30.000 Km des routes de desserte agricoles. Dans ce programme, le Garant de la Nation a rassuré que «ça ne se substitue nullement à celui du gouvernement, il y a l’amélioration de l’accès des communautés rurales à l’électricité, notamment par la construction de mini Centrale photovoltaïque, il vise aussi l’amélioration de l’accès à l’eau potable par la construction des forages et l’aménagement des sources, la construction d’infrastructures économiques rurales notamment par l’équipement de 748 centres de santé, et la construction de plus de 1200 écoles ainsi que l’aménagement des marchés modernes».

Rendre possible la stabilité institutionnelle des entités provinciales

Le Président de la République a responsabilisé les gouverneurs des provinces entant que gestionnaires de ce programme qui peut être réalisable et rendre possible la stabilité institutionnelle des entités provinciales. Le Chef de l’État s’est également indigné du triste spectacle présenté, au cours de cette année 2021, par les entités provinciales, les destitutions de gouverneurs des 14 provinces et quelques présidents des Assemblées provinciales, empêchant surtout de mener à bien les programmes de reconstruction ou de développement attendus par la population.

Dans son discours, le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi a rappelé aux députés provinciaux qui ont semblé perdre de vue le sens du suffrage donné par leurs électeurs, qu’il y a plusieurs moyens constitutionnels d’informations et de contrôle à leur disposition. Dans sa conclusion, le Président de la République a martelé le caractère uni et indivisible de la RD-Congo, tel que le stipule la loi fondamentale. Sur ce, toute la gestion des provinces doit en tenir compte.

Les recommandations

Au cours de cette instance de concertation et d’harmonisation entre le pouvoir exécutif national et les exécutifs provinciaux, les participants recommandent que, sur le plan social, économique et financier, le gouvernement rétrocède aux provinces des fonds de reboisement perçus et gérés par le Fonds forestier national; assure le paiement des émoluments des gouverneurs et vice-gouverneurs de province à l’instar des autres élus ainsi que les salaires des membres de leurs gouvernements avec effet rétroactifs -31 mois- conformément à la loi; rende effectifs et réguliers la rétrocession et les frais de fonctionnement à la province à travers un ordre permanent actualisé à la Banque centrale; opérationnalise la Caisse nationale de péréquation afin d’assurer l’équilibre dans le processus de développement des provinces,…

Sur le plan de la reconstruction et des infrastructures, les participants exhortent le gouvernement à réhabiliter les unités de production et de transformation; construire et réhabiliter les infrastructures aéroportuaires, portuaires et ferroviaires dans toutes les provinces; construire et développer les nouvelles sources d’énergie électrique ainsi que les stations de production et de distribution d’eau potable; créer les entreprises agro-pastorales dans les provinces et autres.

Sur le plan politique, administratif, culturel, juridique et sécuritaire, ils invitent l’Exécutif national à convoquer régulièrement la Conférence des gouverneurs; décréter un moratoire suspendant l’application des motions de censure contre les gouverneurs pour une période de deux ans; préparer et nommer les animateurs de la petite territoriale; renforcer le rôle d’encadrement et de contrôle de l’Inspection générale de la territoriale dans l’accompagnement du développement des 145 territoires;…

Comme à l’ouverture, des allocutions ont été prononcées par Pancras Bongo, gouverneur de la Tshuapa, au nom de tous les gouverneurs; Daniel Aselo, vice-Premier ministre à l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières; du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde et, enfin, le discours de clôture du Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi.

Automatiser les chaînes des recettes et des dépenses

Dans son mot de clôture, le Garant de la Nation a salué le point de rupture qui donne facilement accès aux résultats. Il a remercié tous les participants pour leur présence et pour les débats qui ont été axés sur sa vision du développement à la base. Il a ensuite fait mention d’USD 10 millions qui va être disponibilisés en faveur des territoires et appelle le gouvernement et le Parlement de les inscrire dans la loi des finances. Il n’a pas manqué de noter que «cet argent exige une orthodoxie dans la gestion». Au cours de son allocution, deux passages ont suscité des applaudissements des gouverneurs. Il s’agit de «l’invitation au gouvernement d’enlever tous les obstacles qui mettent en mal l’approvisionnement financier des provinces, mais en plus «instruit le gouvernement à assurer régulièrement et de manière équitable la rétrocession aux provinces».

Le Président de la République a demandé aux gouvernements provinciaux de mettre en place des systèmes intégrés des finances publiques de la sorte à automatiser les chaînes des recettes et des dépenses et ainsi informatiser les imprimés de valeur.

La 9ème Session prévue à Mbandaka

Avant de conclure, le premier citoyen RD-congolais a souhaité des évaluations à mi-parcours dans un écart réduit et a prié les participants de s’approprier des résolutions pour les appliquer. C’est à ce niveau qu’il a invité le Secrétariat technique de la Conférence de travailler avec le service de la Présidence pour le suivi des résolutions. Avant de prononcer le mot de la clôture, Félix-Antoine Tshisekedi a fixé rendez-vous aux gouverneurs à la 9ème Session dont les travaux se tiendront à Mbandaka, au 1er semestre de 2022.

Christian BUTSILA

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