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RDC – INPP: Tshikuya s’en va, ses exploits parlent à sa place!

Maurice Tshikuya Kayembe a publiquement contesté les conclusions du rapport de l’Inspection générale des -IGF- à l’origine de sa suspension à titre conservatoire de ses fonctions d’Administration-Directeur général de l’INPP en même temps que le PCA François Kidima. Il a cependant accepté de se plier à la décision prise à son encontre par la ministre de l’Emploi, Claudine Ndusi, pendant longtemps son numéro deux à l’INPP avant sa nomination à la tête du ministère en mai dernier.

«Voilà ma réaction, je m’incline et je ne pense pas que les sacrifices consentis pour arriver avec l’INPP au niveau actuel peuvent être effacés facilement. C’est aussi ça la vie publique avec ses méandres», a-t-il posté sur Twitter. Un message qui en dit long sur la déception ressentie après des efforts fournis pendant plus d’une décennie pour sortir l’INPP du trou mais récompensés par une mesure frisant l’humiliation et la démonétisation.

«Pourtant, Maurice Tshikuya n’est pas un manager à subir pareil traitement», s’est exclamé un travailleur devenu syndicaliste présent à son arrivée aux commandes de l’INPP en 2007 et témoin oculaire du relèvement spectaculaire de cet établissement public créé en 1964. «À l’avènement de Tshikuya, l’INPP est une entreprise en banqueroute, un canard boiteux avec 19 dollars dans ses caisses et des découverts bancaires dans toutes les banques, 49 mois d’arriérés de salaires à l’intérieur et 11 mois à Kinshasa», s’est-il souvenu. Après environ 15 ans de dur labeur, l’opérateur public de la préparation et formation professionnelle figure dans le peloton des entreprises publiques viables et fiables avec zéro retard de salaires sur l’ensemble du territoire, 57.000 diplômés dans divers métiers contre 1980 entre 1964 et 2007, 1534 emplois créés et bien rémunérés. Avec Tshikuya, l’INPP est passé de 8 centres sans abris contre 40 soit 32 centres créés et construits aujourd’hui. La trésorerie trouvée à 19 dollars a bondi à 3 millions de dollars.

«Aucun dirigeant d’entreprise ne saurait attirer des partenaires sans donner les assurances d’une gestion saine et efficiente. Aucune entreprise ne saurait recevoir les financements de la disciplinée Agence française de développement -AFD- ou de la rigoureuse Agence japonaise de de développement -JICA- sans consentir à promouvoir la transparence et s’ouvrir à des audits», a asséné le syndicaliste, ajoutant que «Tshikuya s’en va de la manière que l’on sait mais ses exploits parlent à sa place».

Selon des informations recoupées, sous Tshikuya et dans le cadre du projet avec l’Agence française de développement -AFD-, l’INPP a connu les audits des cabinets sérieux, notamment Delotte et KPMG. Pendant la même période, l’IGF a contrôlé deux fois les livres comptables de cet établissement public sans trouver à redire.

Collaboration exemplaire avec AFD et JICA

La rigueur imposée dans la gestion a mis l’AFD en confiance au point d’engendrer un projet costaud au bénéfice de la jeunesse et des travailleurs de la République démocratique du Congo. Le premier objectif de ce projet a visé à poursuivre les activités en faveur du renforcement des services administratifs et financiers et de communication externe lancées au niveau de la Direction générale de l’INPP, à s’attacher également au renforcement technique et administratif des Directions provinciales pour favoriser leur autonomisation progressive.

En effet, l’augmentation des effectifs et la modernisation de ses infrastructures ont imposé à l’INPP un saut qualitatif majeur en termes de gestion et de management. Le projet AFD a appuyé d’une part la construction des centres ultramodernes de Matadi et prochainement Boma dans le Kongo Central, et de Bukavu au Sud-Kivu en complément des activités prévues dans le premier volet d’appui. D’autre part, ce programme a favorisé l’érection des centres ultramodernes de Mbandaka à l’Equateur et Goma au Nord-Kivu.

Selon l’AFD, «le choix a été fait de cibler à la fois des régions et Directions provinciales dynamiques et porteuses -Kongo Central et Kivu- et des zones enclavées -Equateur, où l’offre de formation est quasi-nulle et les perspectives de développement économique ne sont pas immédiates-, dans le double objectif d’appuyer le développement économique et des secteurs porteurs mais également de répondre aux enjeux de cohésion sociale et d’intégration régionale en assurant un accès aux formations dans toutes les provinces et développant les liens entre les provinces».

Les parties sont tombées d’accord pour que cet appui permette de poursuivre la dynamique d’amélioration de la qualité de l’offre de formation de l’INPP en lien avec les besoins de l’économie formelle et informelle, et en réponse à la demande sociale de publics diversifiés. Le projet a prévu la création par l’INPP d’un fonds d’innovation qui catapulte l’INPP dans une stratégie d’innovation en matière de formation professionnelle et d’encourager et appuyer les initiatives prises au niveau local par ses entités.

Tshikuya a consacré les mêmes énergies dans les négociations et la collaboration avec le Japon. La JICA a mis en œuvre une coopération globale visant à la fois le Projet de coopération technique pour le renforcement des capacités en pédagogie des formateurs de l’INPP à la Direction provinciale de Kinshasa; l’aide financière non remboursable pour le «Projet d’aménagement de la Direction provinciale de Kinshasa et l’envoi d’un conseiller en formation professionnelle pour le renforcement des capacités de la Direction générale de l’INPP.

Cette autre coopération exemplaire a concerné principalement pour la ville de Kinshasa et Lubumbashi, à la demande de l’INPP pour sa Direction provinciale du Katanga, qui a la responsabilité de développer les ressources humaines des entreprises au centre des entreprises minières, dans le Grand Katanga. Sur la base de cette situation, le gouvernement de la République avait demandé un «Projet de renforcement des capacités de l’Institut national de préparation professionnelle» pour l’application de la capacité de l’INPP à former les ressources humaines en fonction des besoins des entreprises.

La JICA a mené, selon son propre témoignage, une enquête pour confirmer la nécessité et l’efficacité de ce projet en juillet 2014. Elle a mené une autre enquête pour confirmer la ressource du pays tiers en octobre 2014, puis finalement, elle a signé un accord en fonction du compte-rendu des discussions le 6 novembre 2014. Cette coopération menée par Tshikuya a abouti à la construction des bâtiments ultramodernes à Kinshasa et à Lubumbashi. «Ces œuvres restent inoubliables pour nous ses anciens collaborateurs. Il a su marqué de son empreinte l’histoire de l’INPP et faire ce que nul autre n’avait réussi à faire avant lui. Sous son règne, l’INPP a produit les meilleures réalisations de son histoire», a fait savoir ce syndicaliste reconnaissant, demandant à la communauté nationale de lui en savoir gré. Respect.

Natine K.

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