Une grande première. Le lobbying mené par Kinshasa durant le dernier séjour américain du président Félix Tshisekedi, marqué par le déjeuner de presse organisé dans la grande discrétion par Samy Badibanga, commence à produire du résultat concret
A l’initiative du sénateur Samy Badibanga, qui a accompagné le Président Félix Tshisekedi à la dernière session de l’Assemblée générale annuelle de l’Organisation des Nations-Unies, plus de 50 membres du congrès américain ont résolu de mener un plaidoyer en faveur des étudiants RD-congolais établis au pays de l’Oncle Sam.
Ils sont exactement 54, ces congressistes ayant pris l’engagement de réclamer à Joe Biden des facilités relatives au Statut de protection temporaire -TPS- et à l’aide spéciale aux étudiants -SSR- au travers d’une correspondance datant du 29 septembre dernier, adressée au président américain avec en copie le Secrétaire à la sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, et le secrétaire d’État, Antony Blinken.
Ils ont fait remarquer au destinataire que la RD-Congo est la seule nation du top 5 des pays d’origine des réfugiés réinstallés aux États-Unis dont les ressortissants ne bénéficient pas du statut de protection temporaire. Pourtant, le pays est secoué par une crise sécuritaire et alimentaire sans précédent.
«Compte tenu de l’extrême violence en cours, de la détérioration des conditions et de la posture du département d’État, il est clair que la RD-Congo répond aux normes du TPS et de la SSR. Nous pensons qu’il est essentiel qu’une désignation soit délivrée pour la RD-Congo qui reflète les conditions extraordinaires et temporaires continues sur le terrain. Nous exhortons l’administration à examiner les conditions du pays et à désigner le statut de protection temporaire et l’aide spéciale aux étudiants pour la RD-Congo», ont motivé les congressistes dans leur correspondance à Joe Biden.
Et de soutenir: «La désignation de la RD-Congo pour le TPS corrigera également une divergence dans la politique américaine. Dans le dernier rapport de Refugee Council USA, la RD-Congo était en tête de la liste des pays d’origine des réfugiés réinstallés aux États-Unis. Parmi les cinq premiers pays -la RD-Congo, la Syrie, le Soudan, la Birmanie et l’Ukraine, la RD-Congo est le seul pays non désigné pour le statut de protection temporaire. Cette divergence intervient alors que plus de 1.400 personnes ont déjà été tuées cette année, 19,6 millions de personnes ont un besoin urgent d’aide humanitaire, 27 millions de personnes sont touchées par l’insécurité alimentaire et une épidémie d’Ebola, de choléra, de rougeole, de poliomyélite, de fièvre jaune, de variole et de COVID-19 a causé des crises de santé publique majeures»
Ces congressistes soutiennent en plus que «le conflit armé et la crise humanitaire justifient une désignation immédiate de statut de protection temporaire et d’aide spéciale aux étudiants pour la RD-Congo». De leur avis, les USA ont l’obligation morale de tenir leur promesse aux RD-Congolais vulnérables et de les protéger contre la déportation vers des conditions fatales. Ainsi, ils ont prié le président Biden et ses ampliateurs à prendre les mesures nécessaires pour protéger la communauté RD-congolaise aux États-Unis.
Dans leur correspondance à Biden, les parlementaires américains ont affirmé que la RD-Congo répond aux critères fixés par l’administration américaine pour délivrer le TPS et le SSR aux ressortissants étrangers établis aux USA.
«L’administration -américaine- peut accorder le TPS aux ressortissants étrangers si leur pays d’origine est touché par un conflit armé, une catastrophe naturelle sans précédent ou d’autres conditions extraordinaires et temporaires. L’administration peut également accorder la RSS lorsque les catastrophes naturelles, les guerres et les conflits militaires créent des difficultés financières importantes pour les étudiants étrangers. Nous pensons que la situation en RDC à ces critères», ont-ils souligné, ralliant, par ce plaidoyer, le combat de Samy Badibanga qui, dans la grande discrétion, a organisé un déjeuner de presse à New York auquel le Président Tshisekedi a participé. Voici que quelques jours seulement, l’activité de celui qui passe pour le sherpa du Chef de l’Etat a commencé à porter des fruits.
