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Place à la 6ème revue, Kinshasa à un pas d’un programme historique avec le FMI

Kinshasa a parcouru un long chemin ces trois dernières années. Le pays est aujourd’hui à un pas de tenir son tout premier programme formel avec le Fonds monétaire international -FMI. Historique. Mercredi 24 avril, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a annoncé le début de la sixième et dernière revue de l’accord de facilité élargie de crédit, un pas de plus vers la normalisation de la gestion financière et économique du pays. «Lorsque le FMI approuve une revue, cela veut dire que nous évoluons dans la bonne direction globalement», a fait remarquer l’argentier national, de retour des Assemblées de printemps du groupe FMI-Banque mondiale tenues mi-avril à Washington aux États-Unis d’Amérique.

Avec le début de cette sixième et dernière revue, la République Démocratique du Congo est plus que jamais aux portes d’un programme formel avec le FMI. «C’est très symbolique de conclure un programme car nous vivons dans un monde de plus en plus globalisé. Toute l’attention de la communauté économique mondiale est portée sur les pays qui performent», a justifié Nicolas Kazadi, sur le point d’entrer lui aussi dans l’histoire comme le tout premier ministre des Finances à avoir réussi un tel exploit.

Pour arriver à cette étape ultime, le pays a dû renouer avec les «bonnes pratiques» jadis «négligées», comme la reddition des comptes, le dépôt des budgets en temps voulu et la soumission à divers contrôles. Cela a notamment permis de «stimuler de nouvelles performances en matière de gouvernance».

A ce tableau s’ajoute la redynamisation des organes de contrôle: Cour des comptes, Inspection générale des finances -IGF-, la CENAREF…

Le lancement de la sixième revue avec le FMI est aussi une excellente publicité pour la République Démocratique du Congo afin d’attirer davantage d’investissements avec un capital-confiance boosté. Ces dernières années, Kinshasa s’est mise au diapason de la bonne gouvernance économique au point d’obtenir l’amélioration de sa position auprès de principales agences de notation.

Ce triennat a également vu se tenir, dans la capitale, les Conférences risque-pays. Autant d’initiatives qui ont fait sortir l’ex Zaïre de la liste des pays à haut risque où les perspectives d’investissement sont limitées.

Désormais, Kinshasa espère mettre le cap sur l’approfondissement et l’enracinement des réformes déjà en cours, en s’attaquant finalement au social avec pour socle le régime des gratuités de l’enseignement et des accouchements. «Nous verrons jusqu’où nous irons en fonction des ressources mobilisées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays», a laissé entendre Nicolas Kazadi.

Tout en menant ces réformes à l’interne, le gouvernement a dû maintenir une rigueur et un équilibre pour préparer l’avenir en misant sur une émergence très rapide des finances publiques. La cinquième revue a été bouclée en décembre 2023 avec pour conséquence directe le décaissement immédiat de 202,1 millions de dollars en faveur des réserves internationales.

En dépit de la situation socio-politique et sécuritaire difficile, le gouvernement n’a pas fléchi, ces trois dernières années, dans sa détermination, notamment «en limitant les dérapages macroéconomiques et en continuant de mettre en œuvre le programme de réformes économiques». De quoi mériter, il y a 4 mois, les fleurs Kenji Okamura, Directeur général adjoint et Président par intérim du conseil d’administration du FMI, qui a salué la résilience de le croissance de la RD-Congo «malgré les chocs négatifs des termes de l’échange et la crise sécuritaire et humanitaire liée au conflit armé dans l’Est».

Après l’achèvement de cette avant-dernière revue, le président de la République, Félix Tshisekedi, avait instruit, au cours de la dernière réunion du Conseil des ministres de l’année 2023, le gouvernement à respecter strictement les engagements pour valider la 6ème et clore le programme.

L’idylle entre Kinshasa et les institutions de Bretton Woods a connu un regain de stabilité depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en janvier 2019 avec le début d’un programme informel en juillet 2021.

2021-2023: Kinshasa a parcouru un long chemin avant de commencer à palper les résultats à l’origine de la confiance du FMI

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