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Paluku et Muyaya: leur cri d’alerte sur la planification d’un génocide sur le sol congolais

«Ce qui s’est passé à Rutshuru est un crime de guerre, un crime contre l’humanité. La destruction de tout un camp de déplacés n’est pas loin du génocide du genre de celui qui a eu lieu au Rwanda en 1994 parce que les ethnies sont visées, les personnes sont tuées à cause de leur appartenance technique», a alerté Julien Paluku, ministre en charge de l’Industrie et gouverneur honoraire de la province du Nord-Kivu. C’était lors du briefing presse auquel il a participé lundi 5 décembre dernier, à côté de son collègue de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, porte-parole du gouvernement. Thème retenu: «Le massacre de Kishishe», une localité située dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu.

Selon l’actuel patron de l’Industrie, le massacre de Kishishe qui est le énième du genre perpétré en RD-Congo par le Rwanda sous couvert du mouvement terroriste M23, est une stratégie de l’agresseur pour réaliser son plan général de génocide en planification à Kigali. Comment ne pas voir les choses dans ce sens lorsque le dernier bilan de cette barbarie humaine sur les populations civiles de ladite localité est de 272 personnes tuées, dont 105 appartenant à une même communauté. Ce qui a fait dire au ministre Paluku que la stratégie du Rwanda consiste à procéder par une élimination sélective de toute une communauté, au nom d’un motif mensonger lié à l’incursion des FDLR sur son territoire. Or, à ces jours, a souligné Julien Paluku, les FDLR, comme motif pour déstabiliser l’Est de la RD-Congo, n’est qu’un faux-fuyant, dans la mesure où avec le temps, ces derniers ont vu leur nombre sensiblement diminuer pour se situer autour de 500 aujourd’hui.

«Bien plus, ce sont des personnes en âge très avancé, entre 60 et 70 ans, et qui, accablés par le poids de l’âge, sont devenus amorphes», a informé Julien Paluku, ajoutant que ces derniers vivent en errance dans des forêts, à Masisi, Walikale, etc. Et le ministre Paluku de demander «si même un centimètre carré du territoire rwandais a déjà été occupé un jour par les FDLR». Négatif! D’où, c’est un alibi de mauvais goût utilisé par le président rwandais Paul Kagame pour se faire une santé à l’international et justifier ses incursions qui n’ont comme justification que des motivations économiques. Mieux, le pillage de nos ressources minières. «Déconstruisons tout ce mensonge», a invité Julien Paluku.

Auparavant, le ministre Patrick Muyaya, animateur principal de ce briefing, avait, dans son mot introductif, épinglé quelques points saillants de la réunion du Conseil des ministres qui s’est tenue vendredi sous la direction du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi. Il s’est appesanti sur la communication du Chef de l’Etat dans laquelle il a entre autres dénoncé le massacre odieux de Kishishe, dans le territoire de Rutshuru, qui a provoqué plusieurs morts. Le porte-parole du gouvernement a informé que, conformément à l’option levée par le gouvernement lors de son Conseil du vendredi dernier, une injonction a été donnée par la ministre de la Justice au Procureur général pour l’ouverture d’un dossier sur ce massacre.

«Au moment où je vous parle, la ministre d’Etat et ministre de la Justice et Garde des sceaux a donné injonction au Procureur général pour qu’un dossier soit ouvert. Donc, il y a une enquête qui a déjà été ouverte. Sur le même sujet, il a été donné aux journalistes d’apprendre que la ministre d’Etat Rose Mutombo séjourne à la Haye, aux Pays-Bas, en vue de demander au Procureur de cette Cour internationale -CPI- d’ouvrir une enquête judiciaire afin que tous les auteurs et co-auteurs de ces actes criminels répondent de leurs actes. «La ministre de la Justice qui séjourne au Pays-Bas à la Haye rencontrera demain le Procureur parce qu’elle demandera aussi à ce niveau-là l’ouverture d’une enquête pour que toute la lumière soit faite sur ce sujet», a fait savoir le porte-parole du gouvernement avant d’informer que le deuil de 3 jours observé en mémoire des personnes tuées dans ce carnage a pris fin ce lundi 5 décembre.

Pour sa part, invité, non comme ministre de l’Industrie, mais plutôt comme une personne-ressource, pour avoir dirigé la province du Nord-Kivu pendant des années, Julien Paluku a éclairé la religion de ses interlocuteurs sur les tenants et les aboutissants de cette situation d’insécurité préoccupante à l’Est et ce, autour de trois axes principaux, à savoir: la guerre, les accords et les massacres.  Il a expliqué que le début du drame à l’Est remonte en 1994, avec l’arrivée des réfugiés rwandais. Depuis lors, la RD-Congo est entrée dans un cycle infernal de violences avec la succession de guerres, notamment celles de l’AFDL, RCD, Mutebusi, Nkunda, CNDP, M23.

Toutes ces guerres ont toujours fini par l’intégration des seigneurs de guerre au sein des Forces armées de la RD-Congo. Tout cela dans un objectif d’affaiblir l’armée RD-congolaise et, au finish, s’ouvrir la voie vers le pillage des minerais RD-congolais, en toute impunité. Patrick Muyaya est revenu à la charge afin d’enfoncer le clou sur l’hypocrisie de la Communauté internationale. Face à l’indignation à géométrie variable de la Communauté internationale, le ministre en charge de la Communication a souligné la nécessité pour les partenaires internationaux de la RD-Congo de dénoncer les massacres au pays. «Il est important de dénoncer cette agression, mais aussi d’en tirer des conséquences. Vous ne pouvez pas être partenaire de la RD-Congo et être insensible face à tous ces massacres», a laissé entendre le ministre. Et de souligner en substance: «il faut que justice soit faite!».

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