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«Insulter le Cardinal n’est pas politiquement rentable» : les piques de Nshole aux combattants de l’UDPS

Le Secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO-, Mgr. Donatien Nshole, a lancé des piques aux combattants de l’UDPS, parti au pouvoir, qui se sont offerts le vilain plaisir de lancer des invectives contre le Cardinal Fridolin Ambongo. L’Archevêque de Kinshasa, lors de la messe solennelle présidée le mercredi dernier par le Pape François à Kinshasa, avait, dans son discours occasionnel, déclaré que «le peuple RD-congolais souffre dans son âme et dans son corps» et exigé des «élections libres, transparentes et apaisées», alors que le déroulé du processus électoral pousse des opposants à soupçonner une planification de tricherie. Les propos du Cardinal Ambongo qui traduisent pourtant la réalité de la RD-Congo, ont provoqué une valse d’insultes contre le prélat en provenance de Pétunias. Du Secrétaire général, Augustin Kabuya, aux combattants, tous ont trouvé l’occasion de s’en prendre à l’Archevêque de Kinshasa.

Dimanche 5 février 2023, Mgr. Donatien Nshole est sorti de sa tanière, dans une logique de réponse du berger à la bergère, pour recadrer les cadres et militants de l’UDPS qui se sont livrés à cet exercice. «La polémique autour du Cardinal est quelque chose de déplorable. J’ai été déçu de suivre certains critiquer le Cardinal sans analyse approfondie. Il ne faut pas donner l’impression que le Cardinal ne se soucie pas de la situation de l’Est. Souvenez-vous que le Cardinal avait effectué un voyage dans l’Est pour toucher du doigt la réalité et il est la personne indiquée pour faire rapport au Pape de la situation dans l’Est», a avancé, en liminaire, Mgr. Nshole lors de sa conférence de presse animée dimanche au siège de la CENCO à Kinshasa.

Et d’enchaîner: «à Ndolo, le Cardinal n’avait que trois minutes pour s’adresser au Saint Père. Bien après la messe, le Pape devait rencontrer les victimes de l’Est. C’est dire que Ndolo n’était pas le lieu de redire encore dans les détails la question de l’Est».

Des déclarations qui constituent les prémisses d’une leçon de calcul électoral que le Secrétaire général de la CENCO, pourtant apolitique, a administré aux membres de la famille politique du Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi, sensés avoir une meilleure maîtrise de la question. «Le Cardinal est un pasteur aimé par des milliers de fidèles dans ce pays. En l’insultant, vous offensez tout ce monde-là qui l’aime. Et politiquement, ce n’est pas rentable», a-t-il fait remarquer aux militants UDPS, non sans recommander aux autorités du parti présidentiel d’interpeller les auteurs des insultes contre le Cardinal Ambongo.

«Ce sont des gens identifiables et identifiés dans les réseaux sociaux… Il faut les interpeller pour leur dire qu’ils desservent le Chef de l’État», a-t-il encouragé, convaincu qu’au sein du parti tshisekediste, «il existe plusieurs intellectuels qui ne partagent pas le fait que certains vilipendent le Cardinal qui est un pasteur aimé des milliers des fidèles».

En plus, Mgr. Donatien Nshole a rassuré que les relations sont au beau fixe entre l’Eglise catholique et le Président Félix Tshisekedi. «Il n’y a pas de problème entre l’Eglise catholique et le Chef de l’État. Les relations sont bonnes, l’accord-cadre signé le prouve», a-t-il déclaré, avant de recadrer tous ceux qui ont traité l’Eglise catholique d’«ingrate» pour avoir «craché sur le régime de Tshisekedi qui a entièrement financé la visite du Pape à Kinshasa». «C’est faux et archi-faux!», a-t-il tranché d’entrée.

Et de considérer: «dire cela, c’est insulter tous les fidèles qui avaient contribué. C’est normal que l’État RD-congolais dépense parce que c’est un Chef de l’État qui était accueilli. Mais, nous avons aussi fait notre part. Par exemple: habiller les prêtres, les évêques ou encore loger la délégation du Pape». Voici qui coupe court aux gesticulations d’une frange de l’UDPS qui a manqué l’opportunité de faire l’autopsie de leur gestion alors que le mandat de Félix Tshisekedi touche à sa fin et que les RD-Congolais seront appelés, en décembre prochain, d’élire leur nouveau Président de la République.

LOI

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