
Le temps d’un weekend, les principaux challengers de Félix Tshisekedi ont pris rendez-vous dans la capitale du Haut-Katanga pour échanger autour de «l’avenir de la RD-Congo» et peut-être envisager de se trouver un candidat commun…
L’Opposition au pouvoir de Félix Tshisekedi a rendez-vous avec l’histoire ce weekend à Lubumbashi, tout juste quelques jours après la formalisation de l’Union sacrée de la nation, plateforme électorale acquise au Président de la République. Dans la capitale cuprifère, se sont donnés rendez-vous, pour peut-être un début des tractations en vue de la constitution d’un bloc commun, quasiment tous les ténors de l’Opposition, arrivés les uns mercredi et les autres jeudi par l’aéroport de la Luano.
En prélude de cette rencontre, Moïse Katumbi a reçu, dans les installations d’Ensemble pour la République, son parti, Augustin Matata, Delly Sesanga et Martin Fayulu. Tous, comme Katumbi, dont la candidature a été validée par le Congrès de son parti, ne cachent pas leurs intentions de briguer la magistrature suprême. Franck Diongo est également arrivé à Lubumbashi jeudi soir à bord d’un même vol que Chérubin Okende, porte-parole du parti de Katumbi, et Gratien de Saint Nicolas Iracan, haut représentant de Katumbi dans la région de la Grande Orientale.
La rencontre, prévue à huis clos, est de tous les enjeux. Avec une élection présidentielle à tour unique, plusieurs observateurs estiment qu’il va de l’intérêt de l’Opposition de fédérer ses forces pour affronter Félix Tshisekedi, président de la République sortant, dont la candidature est soutenue par une plateforme hétéroclite. Le récent sondage de Berci donne Tshisekedi pour vainqueur de la présidentielle avec environ 30%. Un candidat commun de l’Opposition viendrait redistribuer les cartes. Selon le même sondage, Katumbi et Fayulu sont crédités respectivement de 17 et 15% alors que Matata, un peu plus de 4%. A l’époque du sondage, Sesanga n’avait pas encore annoncé ses intentions présidentielles. A juger par ces chiffres, un candidat commun de l’Opposition constitue une équation difficile pour le camp Tshisekedi. Comme un symbole, l’annonce de la messe de Lubumbashi a secoué les salons huppés du pays. «Cette photo va donner des insomnies à certains», a lancé sur Twitter un internaute, convaincu qu’une Opposition unie va offrir au peuple une «vraie bataille électorale».
Toutefois, certains analystes préfèrent observer jusqu’à l’achèvement du processus, ayant encore en travers de la gorge le vilain épisode de Genève quand Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe avaient décidé de «retirer leurs signatures» de l’acte désignant Fayulu «candidat commun» de l’Opposition à la présidentielle de 2018. C’est aussi l’avis d’un des participants cités par Jeune Afrique. Si candidat commun de l’Opposition il y aura, la fumée blanche ne devrait pas sortir de la messe de ce weekend. Les Opposants veulent d’abord poser des préalables face à un processus électoral qui «n’inspire pas confiance».
Selon les informations rapportées par Jeune Afrique, outre le dossier élections, les ténors de l’Opposition présents à Lubumbashi vont faire une déclaration commune sur plusieurs grands sujets, notamment l’épineux problème de l’insécurité dans l’Est et dans le Kwango.