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Kamerhe: «Le régime spécial, une distraction»

 
 
Jeudi, au sortir des entretiens avec les évêques catholiques, l’ex co-modérateur du dialogue et potentiel candidat Premier ministre s’en est pris au récent schéma de Tshisekedi pour la transition politique en RD-Congo, exigeant en même temps la fin de la mission de la CENCO le 14 novembre prochain avec l’annonce du gouvernement. Voici sans doute ce que tout le monde attendait: la riposte de Vital Kamerhe face à l’idée d’un régime spécial et d’une transition sans Kabila lancée par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement dirigé par Etienne Tshisekedi.
 
Vital Kamerhe, le président de l’Union pour la nation congolaise -UNC-, a appelé jeudi le Rassemblement à rallier l’Accord signé le 18 octobre 2016 et à faire des amendements constructifs, qualifiant le régime spécial de distraction.
 
«Le Rassemblement peut faire des amendements constructifs mais le régime spécial, c’est de la distraction», a déclaré Kamerhe, jeudi 10 novembre 2016, au sortir d’un entretien avec les évêques catholiques, sur la lancée de la mission de bons offices entamée peu après la signature de l’Accord politique en vue de rechercher davantage d’inclusivité et qui ont également eu des entretiens le même jour avec Jean-Lucien Busa et Azarias Ruberwa.
 
Harmonisation des divergences
 
C’est sans nul doute ce que tout le monde attendait: la riposte du président de l’UNC, l’une des figures de l’Opposition signataire de l’Accord du 18 octobre 2016 et candidat potentiel au poste de Premier ministre.
 
«Après avoir suivi les évêques aujourd’hui, je crois qu’ils sont butés à l’incompréhension de nos amis du Rassemblement. Il ressort clairement que les propositions formulées par le Rassemblement n’ont rien de constructif et ne peuvent pas amener à la paix pour avoir une période que tout le monde a déjà acceptée», a dit Kamerhe à RFI.
 
Puis: «… Le Rassemblement nous parle déjà de 2017. Fallait-il des morts les 19 et 20 septembre pour accepter le glissement? C’est pourquoi nous avons choisi de dialoguer pour éviter les morts. Nous avons un autre rendez-vous le 19 décembre et c’est pour cela que nous avons dit aux évêques que l’accord doit être appliqué. Nous devons éviter la distraction, la politique d’enlisement. Nous venons de convenir avec eux parce que le délai dans l’accord pour la mise en place du gouvernement expire le dimanche. La mission des évêques finit aussi le dimanche. Ils auront épuisé toutes leurs ressources et leur bonne volont酻
 
Via ce coup de gueule contre le Rassemblement, Kamerhe a titillé Etienne Tshisekedi et exigé, en même temps, que la mission de la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO- se termine le 14 novembre avec l’annonce du gouvernement.
 
Reçu à son tour par la CENCO, le MLC a réagi contre la position de Kamerhe. Son secrétaire général adjoint Fidèle Babala Wandu a eu ces mots: «Personne n’a le monopole de la vérité, la démarche des évêques va dans le bon sens et doit continuer… Si l’accord de la Cité de l’UA réglait le problème, on ne serait pas là à discuter».
 
L’initiative des prélats catholiques vise à réunir toutes les sensibilités politiques dans un cadre à convenir en vue d’aplanir les divergences pour l’intérêt supérieur de la Nation.
 
Voici que dans un récent mémo remis à la CENCO, Tshisekedi a invité l’Eglise catholique à mettre autour d’une table les signataires de l’Accord de la Cité de l’Union Africaine ainsi que le Rassemblement et ses alliés pour harmoniser leurs divergences.
 
Perte de légitimité de toutes les institutions à mandat électif
 
Le 19 décembre prochain, le mandat du président Kabila sera échu tandis qu’en février 2017, celui des députés arrivera à son terme. Et de ce fait, le Rassemblement est d’avis que la RD-Congo, «par la seule volonté de Joseph Kabila, se trouvera dans la situation atypique d’un Etat dont les institutions nationales et provinciales à mandat électif auront toutes perdu leur légitimité».
 
Le Rassemblement entrevoit un vide du pouvoir qui, dans un régime démocratique, ne peut émaner que du peuple souverain comme le prescrit l’article 5 alinéa 1er de la Constitution. Il pense que pour être résolue, cette question de légitimité requiert un large consensus politique national en tenant compte aussi bien de l’économie générale de la Constitution que des responsabilités d’un chacun dans l’impasse électorale actuelle.
 
Aussi, le Rassemblement préconise-t-il la mise en place d’un régime spécial devant assurer la gestion du pays de manière à organiser sans tarder les élections dans le respect de la Constitution et des normes démocratiques.
 
Un schéma aux antipodes de l’Accord issu du dialogue qui maintient le président Kabila et toutes les institutions en fonction jusqu’à l’organisation des élections présidentielles et législatives en avril 2018 et octroie, en échange, le poste de Premier ministre à l’Opposition.
 
YA KAKESA

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