Après plusieurs atermoiements, l’enquête proprement dite sur le meurtre du député national et opposant Chérubin Okende a débuté ce jeudi 3 août 2023 avec la radio à l’Hôpital JH et l’autopsie de son corps à l’hôpital du Cinquantenaire. Sous la conduite du Procureur général près le parquet du Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe, les experts de la Monusco ainsi que ceux venus de la Roumanie, de la Belgique et d’Afrique du Sud travaillent de concert avec les experts RD-congolais des polices judiciaire et scientifique pour cette opération avec l’accord de la famille, accompagnée de ses avocats.
Ces séances de radio et d’autopsie consacrent le dénouement de la procédure d’enquête qui avait connu plusieurs réactions de la famille qui craignait la manipulation au regard de certaines initiatives des officiels du pays, notamment l’anticipation sur les causes de la mort avant même l’autopsie par Firmin Mvonde, PG à la Cour de cassation; des révélations sur les détails de la procédure par des juges de la Cour constitutionnelle dont son Président Dieudonné Kamuleta ou encore l’annonce, mercredi de la semaine dernière, du début de l’autopsie alors qu’aucune lumière n’était encore faite sur la composition des équipes d’enquête avec les experts internationaux tel que voulu par le Gouvernement, souhaité par les par les partenaires et la Société civile, et exigé par la famille. Celle-ci avait alors réclamé de faire toute la lumière, notamment sur le fait que les experts étrangers annoncés étaient bel et bien mandatés par leurs gouvernements respectifs et non recrutés de manière cavalière par la partie gouvernementale.
Le corps sans vie de Chérubin Okende, ancien ministre des Transports et haut cadre du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, avait été retrouvé à bord de son véhicule le 13 juillet 2023 sur l’avenue ex-Poids lourds à Kinshasa. Il avait été déclaré disparu la veille autour de 16 heures à partir du parking de la Cour constitutionnelle, selon des sources concordantes. À ce jour, l’on retient que c’est de là qu’il aurait été enlevé avant d’être retrouvé mort le lendemain.
Présenté comme présumé principal suspect par le Procureur général près la Cour de Cassation, Nico Kabunda, garde du corps du défunt, est entre les mains de la justice, comme le chauffeur du décédé, sans droit d’accès à leurs avocats. Ces derniers ont récemment écrit au PG Cassation pour lui rappeler leur précédent courrier demandant d’entrer en contact avec leurs clients pour pourvoir organiser leur défense, conformément à l’article 19 de la constitution.
Avec JDW