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Muyumba: «Cette question surgit à chaque période électo-rale pour distraire et désorienter la population des réels problèmes qu’elle traverse»

La proposition de loi sur la congolité rencontre déjà une farouche opposition de certains parlementaires qui n’en trouvent ni pertinence ni opportunité. La sénatrice Francine Muyumba est du lot. Elle reproche, dans une réflexion libre publiée sur ses réseaux sociaux, à ce texte, élaboré par Noël Tshiani et porté à l’Assemblée nationale par le député Nsingi Pululu, d’attiser une «crise identitaire» susceptible de précipiter le pays, déjà fragile dans ses aspects divers, au bord du précipice. Cette élue des élus perçoit la «loi Tshiani» comme une «manipulation de l’opinion publique à des fins politiques égoïstes». D’où son appel à mettre fin à une telle attitude qui ne répond pas à l’aspiration des «RD-Congolais de vivre ensemble en paix, conformément à la Constitution».

La «loi Tshiani» qui défend l’idée de réserver l’accès à certains postes de souveraineté -dont la Présidence de la République-  aux seuls RD-Congolais nés de père et de mère RD-congolais, relance un débat qui, selon Me Muyumba, n’a plus raison d’être. «La question de la congolité a déjà été vidée de toute substance par la Constitution RD-congolaise», a-t-elle dit, s’appuyant sur l’article 10 qui reconnait que l’on peut être RD-Congolais par origine ou par filiation ou encore par acquisition. La matière a pourtant bien été inscrite dans l’agenda des travaux de la session de mars à l’Assemblée nationale. De quoi pousser Muyumba à redouter une initiative susceptible de mettre à rude épreuve la cohésion nationale voire d’embraser le pays.

Tant l’objectif de la «loi Tshiani», estiment de nombreux observateurs, est d’empêcher Moïse Katumbi de briguer la présidence de la République alors qu’il a été investi candidat par sa formation politique. «Cette question -congolité, NDLR- surgit à chaque période électorale pour distraire et désorienter la population des réels problèmes qu’elle traverse», a regretté Muyumba, non sans marteler qu’il «est crucial de mettre un terme à la crise identitaire qui prend des proportions inquiétantes en République démocratique du Congo. Notre priorité doit être de résoudre les véritables problèmes des RD-Congolais».

En «homme averti», la sénatrice PPRD a alerté pour éviter à la République une «distraction», loin d’apporter les solutions aux problèmes les plus significatifs de la RD-Congo. «Les dirigeants doivent agir avec efficacité pour répondre aux défis que le pays affronte, plutôt que de chercher à diviser les RD-Congolais», a-t-elle avancé. Et d’ajouter: «nous avons besoin de paix, de stabilité et de développement pour répondre aux besoins de tous les RD-Congolais. Nous avons besoin de dirigeants qui défendent la nation RD-congolaise et qui améliorent les conditions sociales des populations».

Muyumba en est arrivée jusqu’à sortir des tiroirs du Parlement, des cadavres gelés depuis des années, notamment la problématique de la double nationalité détenue par certains chefs d’institutions et députés. Pourtant, la nationalité RD-congolaise est une et exclusive. La sénatrice a haussé le ton pour «mettre en garde les vrais commanditaires de cette crise», dénonçant, dans la foulée, que «certains d’entre eux ont des doubles voire triple nationalité». «Ce qui constitue une violation de notre Constitution, et ils commandent même nos institutions. Ne devrait-on pas exiger leur démission en premier lieu?», s’est-elle interrogée, rappelant que «l’essentiel, c’est la vie de nos populations».

LOI

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