Le paysage politique en RD-congolais s’est enrichi d’un nouveau regroupement politique. Action des alliés nationalistes pour la démocratie -AAND- a été portée sur fonts baptismaux samedi 17 juin à l’Hôtel Memling de Kinshasa. Née des cendres de FNSDA et AAAC, deux regroupements politiques ayant participé aux scrutins de 2018, AAND veut bouleverser la hiérarchie et s’offrir une «moisson abondante» lors du scrutin du 20 décembre.
Ce regroupement politique est initié par Dieudonné Fikiri, également initiateur du parti politique Front des nationalistes pour la solidarité et le développement -FNSD. Toutefois, l’autorité morale d’AAND est frappé d’incompatibilité suite à ses fonctions actuelles de vice-gouverneur à la Banque centrale du Congo -BCC- qui l’assigne à demeurer à l’écart de la vie politique active. Il a été représenté par le sénateur Hippolithe Mutombo Mbwebwe, membre du présidium et président national du regroupement. Dans son allocution, le sénateur Hippolithe Mutombo a tout de suite affiché les ambitions grandioses d’AAND qui entend «mettre fin au mimétisme politique qui caractérise certains partis et regroupements politiques dubitatifs dans leur prise de position».
Pour ce nouveau regroupement membre de l’Union sacrée de nation -USN- pas question de retourner aux vieilles méthodes de gouvernance mettant ainsi en mal «l’élan de la démocratie et de l’alternance politique» avec des stratagèmes qui pourraient «aboutir à des dialogues interminables aux fins de se repositionner dans les postes gouvernementaux».
A en croire le sénateur Hippolithe Mutombo, AAND est prête à se lancer dans «le champ de bataille de processus électoral en vue de gagner un suffrage majoritaire en sa faveur et de donner un second mandat au Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et s’offrir une récolte électorale aussi majoritaire en terme des élus dans toutes les assemblées délibérantes constitutionnellement reconnues». Ce sont clairement des ambitions démesurées pour ce regroupement qui, cependant croit en sa force de frappe et promet de «travailler d’arrache-pied» pour se donner les moyens de ses appétits électoraux.
«Nous le savons tous, la moisson électorale susvisée n’est possible qu’à condition de réaliser le seuil de recevabilité, d’éligibilité et de représentativité», reconnait le président national d’AAND. Et de préciser: «il était donc plus qu’impérieux pour les partis membres de l’AAND de se mettre ensemble autour d’un idéal commun en vue de la réalisation de ces objectifs».
L’ambition est donc grande et AAND ne compte pas lésiner sur les moyens et «présentera des candidats à tous les niveaux de scrutin prévu dans le but de rafler la mise, mais aussi aux fins d’offrir au peuple RD-congolais le bien fondé du choix qui l’aura à opérer sur son projet de société centré essentiellement sur le bien-être de la RD-Congo». Ces candidats iront de la présidence, où AAND soutient sans condition la candidature de Félix-Antoine Tshisekedi, aux ETD en passant par les législatives nationales et provinciales. «Nos listes pour les autres scrutins couvrent le seuil de recevabilité de 60% exigé par la loi électorale et sont prêtes à être déposées dès l’ouverture des bureaux de réception et de traitement de candidatures», a annoncé le président national de ce regroupement politique.
Un message fort contre l’agression rwandaise dans l’Est du pays
Pour sceller la naissance d’AAND, un échantillon de partis membres a procédé à la signature solennelle de la charte par lesquels FNSD, UDCO, AC/RDC, ACRJ, ADR, RPM, USC, ADL, PIJM, ADDI, RAPEC, RADEPI, PATSHI et OPK. Cerise sur la gâteau, Unification nationaliste -UN- a annoncé son adhésion séance tenante. «L’AAND reste ouvert à tout autre parti crédible qui voudrait la rejoindre pour ratisser davantage large», a souligné le sénateur Hippolithe Mutombo.
Dans un contexte marqué par l’agression rwandaise sous couvert des M23, AAND a eu un message fort en condamnant «avec la dernière énergie tous les massacres perpétrés par les rebelles et les terroristes qui ont endeuillé les familles» et en fustigeant cette «guerre d’agression imposée par le M23 appuyée par le Rwanda» tout en soutenant «les efforts et la clairvoyance de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de ramener la paix par toutes voies diplomatiques et militaires». Pour ce regroupement politique, la cessation de la guerre est non négociable «pour permettre à la CENI, qui éprouve déjà moult difficulté sur terrain, d’organiser les élections en toute quiétude et de couvrir toute l’étendue du territoire national».