Dossier à la Une

Muyambo dit avoir rallié l’Opposition

Le poignet de mains de réconciliation entre Jean-Claude Muyambo et Moise Katumbi
Le président de la Solidarité congolaise pour la démocratie et le développement -SCODE- vient de claquer la porte de la Majorité présidentielle -MP- pour basculer dans l’opposition RD-congolaise. C’est le sale temps du reniement politique par certains sociétaires de la MP qui y avaient adhéré non par conviction mais plutôt pour avoir un positionnement confortable, à savoir disposer d’une place au sein des institutions républicaines. Et comme cela n’est pas arrivé, ils se sont sentis abandonnés et plongent dans la désunion. Aujourd’hui, l’énigme de bal-de-chauve plane sur  cette plate-forme.
Jour pour jour, les gens se font découvrir leur vraie face. Jean-Claude Muyambo avance comme raison de son départ de la MP le fait qu’il s’oppose à la révision constitutionnelle et milite désormais pour l’alternance démocratique. L’homme qui prétendait défendre les idéaux de Kabila est décidé de le combattre aujourd’hui en basculant dans l’opposition. Son plan date de longtemps. Africanews l’avait bien signalé il y a deux mois passés.   
Révision constitutionnelle, profession de loyauté à la MP et recherche de positionnement
Analyse et confidences de Jean-Luc Kinyongo Saleh qui lâche: «Jean-Claude Muyambo est en opposition contre le Président Kabila depuis avril 2012»
C’est une lapidation. Rien d’autre. Jean-Luc Kinyongo Saleh, secrétaire général et membre fondateur de Solidarité congolaise pour la démocratie et le développement -SCODE-, n’a jamais plié face au président de son parti, Jean-Claude MuyamboKyassa. Kinyongo avait déjà demandé la déchéance de Muyambo du parti et des Concertations nationales pour offense au gouverneur Moise KatumbiChapwe. Il revient à la charge après la sortie anti-révision de Muyambo et fait part d’un chantage de la part du bâtonnier à la recherche d’un positionnement personnel.
Les médias parus et diffusés le lundi 1er septembre 2014 se sont fait l’écho de la matinée politique organisée, le week-end dernier à Lubumbashi, par le président national de SCODE, Jean-Claude Muyambo. Un seul point d’actualité a dominé cette sortie politique de l’ancien bâtonnier de Lubumbashi: la révision constitutionnelle telle que préconisée par les partis politiques et personnalités de la Majorité présidentielle en vue de déverrouiller certaines dispositions de la Constitution qui occasionneraient le dysfonctionnement de certaines institutions de la République et bloquer ainsi la voie de son émergence et, donc, de son développement. A ce sujet et selon les informations rapportées par les medias, Muyambo s’est dit officiellement opposé à l’option d’une révision constitutionnelle. «Réviser la Constitution à quelques mois des élections est synonyme d’acheminer le pays vers le chaos», a-t-il dit.
Invité par Radio Okapi, Dr Dieudonné Kokeleya, professeur d’université et rapporteur de SCODE, a, pour sa part, soutenu la position annoncée par Jean-Claude Muyambo arguant que cela reflète la volonté de tous les membres du parti partout où ils se trouvent sur l’ensemble du territoire national. Cette déclaration a constitué une levée des boucliers. Jean-Luc Kinyongo Saleh, fondateur du parti et partisan du courant réformateur et démocratique au sein de SCODE, a donné son point de vue.
Pour lui, les déclarations de Muyambo ne surprennent outre mesure car cela traduit une instabilité politique dans laquelle il navigue depuis un temps. Avant de poursuivre : «Je comprends que Monsieur vient là de faire éclater à l’opinion une somme des frustrations qu’il accumule depuis plus de deux ans contre les structures dirigeantes de la MP qui, selon ce qu’il a toujours prétendu, n’ont rien fait, en son temps, pour le soutenir alors qu’il se battait à la Cour Suprême de Justice pour faire valoir un mandat de député national qu’il aurait gagné et que lui aurait volé par la ruse de la CENI sous la direction du Pasteur Daniel NgoyMulunda».
Plus loin, Kinyongo clarifie les choses et enfonce le clou: «Jean-Claude Muyambo est en opposition visible contre le Président Joseph Kabila depuis avril 2012». Comment le croire? Ce dignitaire de SCODE resté en contact permanent avec la Majorité Présidentielle rappelle quelques faits prouvés en citant la déclaration du 26 avril 2012 dans laquelle Muyambo annonçait, sur les antennes de RFI, qu’il quittait librement la MP.
Chantage et quête d’un positionnement personnel
Dès lors, analyse Kinyongo, Muyambo cessait toute collaboration avec Kabila et se privait de tout soutien que celui-ci pouvait lui accorder. Pour crédibiliser ses propos, Kinyongo rappelle une déclaration de SCODE adressée en son temps au Secrétaire général de la MP à ce sujet et qui constituait un contrepied à la déclaration de Muyambo, mais dans laquelle il réaffirmait l’engagement et le soutien de SCODE au Chef de l’Etat et Président de la République. «Aujourd’hui, rien n’a changé par rapport à cette option», dit-il.
Kinyongo évoque encore d’autres faits qui ont creusé le fossé entre Muyambo et les instances de la MP. Il s’agit de cette série de lettres ouvertes sans motivation réelle contre le gouverneur du Katanga, membre d’un parti frère au sein de la MP, et de sa sortie malencontreuse, en violation de tout règlement, à l’occasion des Concertations nationales initiées par Kabila en septembre 2013. Tout ceci, soutient Kinyongo Saleh, constitue la série de crises que le parti politique SCODE a traversées et pour lesquelles sa crédibilité a été écorchée.
Ça s’appelle lapidation. Rien d’autre. Kinyongo n’a jamais plié face à Muyambo dont il avait déjà demandé la déchéance du parti et des Concertations nationales pour offense au gouverneur Katumbi. Il revient à la charge. Aujourd’hui plus qu’hier, il assure qu’au-delà de son aspect populiste, le récent show de Muyambo constitue un forcing en direction du Président Kabila de qui il attend un peu plus d’attention par rapport à sa situation personnelle en ce moment où l’on parle de l’imminence de la formation d’un gouvernement de cohésion nationale.
«Ce qui paraît mal connaître Kabila qui ne souffle pas le chaud et le froid au même moment», argue Kinyongo, affirmant son doute quant à la sincérité de cette démarche. Kinyongo croit dur comme fer qu’aujourd’hui, SCODE besoin de la mobilisation de toutes ses militantes et militants pour définir une vision nouvelle et qui ne tient pas compte des intérêts individuels. «C’est cela la vérité et ce travail est entrain d’être réalisé», avertit-il.
La Rédaction de AfricaNews est tombée sur un vieux document de SCODE dans lequel les différentes crises qui soutendent la position de Kinyongo est clairement explicitée. C’était à l’occasion d’une rencontre avec les présidents des districts et communes de SCODE dans la ville de Kinshasa en décembre 2013. Ce document est publié, dans cette édition, sans commentaire de la Rédaction.
KISUNGU KAS
 

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