Ce n’est pas AfricaNews qui le dit. C’est un avocat pro-Katumbi, Me Papy Mbaki, auteur d’une réflexion démontrant que les éléments de définition du mot «mercenaire» ne sont pas réunis dans le cadre des faits reprochés au candidat à la présidentielle de novembre 2016. L’avocat le dit la veille de la nouvelle audition de Katumbi mercredi par le Parquet de Lubumbashi, où sont également attendus les deux chauffeurs qui l’avaient accompagné au meeting avorté de la Kenya
L’on apprend que face aux magistrats instructeurs, le candidat président a comme objectif de démontrer que les accusations de recrutement présumé des mercenaires étrangers afin de déstabiliser les institutions de la République sont infondées. La défense, selon certaines indiscrétions, a déjà orienté son plaidoyer vers ce qu’elle considère comme le nœud du problème: la présumée activité mercenaire… En fait de mercenaire, Me Papy Mbaki Ndombele, avocat au barreau de Matadi et président de l’Association «Katumbi, c’est mon choix» -KMC-, citant plusieurs sources, définit ce mot comme «un combattant étranger aux parties en conflit, «spécialement recruté dans le pays ou à l’étranger» et qui «prend une part directe aux hostilités». Et Me Papy Mbaki de demander si et où on signale en RD-Congo des hostilités auxquelles Katumbi serait l’une des parties. «Peut-on prouver quand et où Moise Katumbi mènerait un conflit armé contre les institutions de la République? Qui sait apporter la preuve que l’Américain Darryl Lewis aurait pris une part directe à une quelconque activité armée sur le territoire de la République Démocratique du Congo et sur quel front?», lance comme par défi Me Papy Mbaki, faisant remarquer que l’infraction de «mercenariat» n’existe pas dans l’arsenal juridique congolais.
L’audition de Moise Katumbi se poursuit ce mercredi 11 mai 2016 au Palais de justice de Lubumbashi. On apprend que comme lundi, des milliers de partisans seront encore au rendez-vous. Membre influent du G7, Olivier Kamitatu a annoncé mardi dans un tweet que le français Eric Dupond-Moretti, un des avocats pénalistes les plus réputés de France, a rejoint la défense de Katumbi. A en croire Me Georges Kapiamba, un des avocats RD-congolais de la défense, «la comparution du lundi 9 mai a essentiellement tourné autour des éléments d’accusation basés sur le document présenté par le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba». Me Kapiamba, qui se défend de violer le secret d’instruction, rapporte que les magistrats instructeurs ont cherché à savoir si Moise Katumbi connait les sujets américains cités dans ce document et quels rapports il entretient avec eux. Katumbi a rejeté en bloc toutes les allégations portées contre lui et a expliqué la nature de la consultance sur la sécurité dont il a bénéficié.
L’on apprend que l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga ne sera pas seul au Parquet ce mercredi. Le Procureur a également lancé un mandat de comparution à ses deux chauffeurs, qui l’accompagnaient quand il se rendait au meeting avorté de la Kenya. Les forces de l’ordre les avaient arrêtés ce 24 avril-là avant de les relâcher.
L’on apprend également que face aux magistrats instructeurs, le candidat président a comme objectif de démontrer que les accusations de recrutement présumé des mercenaires étrangers afin de déstabiliser les institutions de la République sont infondées. La défense, selon certaines indiscrétions, a déjà orienté son plaidoyer vers ce qu’elle considère comme le nœud du problème: la présumée activité mercenaire. A ce stade, le collectif de la défense pense pouvoir tenir l’un des arguments susceptibles de l’aider à triompher de l’accusation. Il s’agit, confie-t-on, de la définition même du mot «mercenaire». Et les éléments tirés de différents dictionnaires ordinaires ou juridiques confortent leur conviction, proche du communiqué de l’ambassade des Etats-Unis à Kinshasa: «les allégations du ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba sont fausses… Darryl Lewis n’était pas armé et les allégations selon lesquelles il était impliqué dans les activités mercenaires sont fausses…».
En mai 2006, la veille du premier tour de la présidentielle, ce fut Oscar Kashala
En fait de mercenaire, Me Papy Mbaki Ndombele, avocat au barreau de Matadi et président de l’Association «Katumbi, c’est mon choix» -KMC-, citant plusieurs sources, définit ce mot comme «un combattant étranger aux parties en conflit -surtout armés-, «spécialement recruté dans le pays ou à l’étranger» et qui «prend une part directe aux hostilités».
Relevant que deux éléments substantiels découlent de cette définition, notamment «parties en conflit» et «hostilités», Me Papy Mbaki veut connaitre les parties en conflit armé dans l’affaire en instruction devant le Parquet de Lubumbashi et où se tiennent ces hostilités. «Peut-on prouver quand et où Moise Katumbi mènerait un conflit armé contre les institutions de la République? Qui sait apporter la preuve que l’Américain Darryl Lewis aurait pris une part directe à une quelconque activité armée sur le territoire de la République Démocratique du Congo et sur quel front?», lance comme par défi, au téléphone, Me Papy Mbaki, faisant remarquer que les éléments de cette définition ne sont pas réunis dans le cadre des faits reprochés à Katumbi et que l’infraction de «mercenariat» n’existe pas dans l’arsenal juridique congolais. «La manière dont les faits ont été initialement qualifiés et présentés par le ministre de la Justice ne reflète en rien le sens ou la définition du mot mercenaire», assène l’avocat inscrit au barreau de Matadi.
Dès lors, à l’instar de tous les proches de l’ancien gouverneur, Me Papy Mbaki a le sentiment que «derrière cette histoire des mercenaires fantômes, le pouvoir cherche à jeter de l’opprobre sur le candidat président Katumbi et le rendre inéligible de par une condamnation judiciaire». Le président de KCM indique également: «Les ennuis dont fait l’objet Katumbi en ce mois de mai 2016 rappellent curieusement la mésaventure du candidat Oscar Kashala, accusé en mai 2006, il y a dix ans jour pour jour, d’avoir recruté 32 mercenaires. La suite, on la connait, fut humiliante pour ses pourfendeurs. L’affaire a été classée sans suite et les fameux mercenaires rapatriés».
Un communiqué de Human Rights Watch -HRW- daté du 9 mai 2016 fait état de «manœuvres d’intimidation à l’encontre d’un candidat à la présidence, Moise Katumbi, dont des partisans ont été arrêtés et une enquête le concernant, motivée par des considérations politiques, a été ouverte». Cette nouvelle affaire des mercenaires serait-elle une erreur de stratégie de la part du Régime tenté d’obtenir le jus en pressant une pierre?
La présidentielle est un enjeu crucial et Moise Katumbi, candidat officiellement déclaré à ce scrutin, et un des acteurs clés de la scène politique que les accusations de recrutement des mercenaires afin de déstabiliser les institutions, comme le fut Oscar Kashala en mai 2006, à la fin de la transition 1+4, et dont les supposés 32 mercenaires américains, sud-africains et nigérians ont été refoulés et lui-même jamais inquiété, s’annonce comme un dossier sensible, ayant des suites, quelles suites, un tournant de cette fin de mandature. A la veille de chaque grand enjeu, chaque fait et geste compte. Et surtout chaque issue. Si Katumbi se sort indemne de l’actuelle épreuve, c’est lui qui devrait mener les jeux. «Voici le président sponsor de Mazembe au-devant de la scène non pour les exploits sportifs de son team chéri, mais pour des raisons à califourchon entre la politique et la justice. Une position qui, dans la plupart des cas, offre paradoxalement une vitrine à la personne ‘mise en cause’. Ici comme ailleurs, des martyrs, des mythes, des stars, des ‘Moise’ -ce n’est pas un jeu de mots- sont nés à la suite ou à la faveur -c’est selon- des fixations», se convainc José Nawej du quotidien Forum des As, un des éditorialistes les plus en vue de la presse RD-congolaise.
AKM
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