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À Mbuela, Serge Nkonde gagne son pari : une méthode, un agenda et des objectifs fixés pour asseoir la nouvelle politique sportive de la RDC

Pari gagné pour le ministre des Sports, Serge Nkonde Chembo! Les états généraux des sports se sont clôturés le samedi 3 septembre à Mbuela Lodge, dans la cité de Kisantu, province du Kongo-central, en présence des vice-ministres du Budget et de l’EPST. La semaine aura été longue pour les 120 délégués, venus de quatre coins du pays.

Parmi eux, des délégués de la Présidence, du Parlement et de cinq autres ministères impliqués à la promotion du sport national ont activement pris part aux travaux de Mbuela, aux côtés des représentants du mouvement sportif, de l’administration et des gouvernements provinciaux. Tous ont eu des discussions plus directes qu’auparavant et ce facteur est sans aucun doute lié à ce qu’ils ont traversé ensemble et les pousse à travailler main dans la main, et regarder dans la même direction.

Outre ces experts nationaux, le ministre Nkonde a également fait appel à l’expertise internationale avec notamment Oswald Homeky et Christophe Bouchet. Le premier, actuel ministre béninois des Sports, a partagé l’expérience de son pays, très assidu dans le développement des infrastructures sportives. Le second est un ancien président et actionnaire de l’Olympique de Marseille, également ancien membre du conseil d’administration de la Ligue de football professionnel -LFP- et membre du conseil d’administration du G14, qui regroupait alors les 14 plus grands clubs européens. Il a évoqué des mécanismes pouvant permettre de professionnaliser le sport RD-congolais.

Durant ces six jours, les participants ont cogité afin de proposer une thérapeutique à même de sortir le sport RD-congolais de son gouffre. Pour le ministre Nkonde, il s’agissait de trouver de nouvelles approches et orientations dans la gestion des activités physiques et sportives. Mission accomplie!

Le volet infrastructures largement évoqué

Aux termes du marathon, plusieurs recommandations ont été pondues par les six commissions thématiques. Les participants ont notamment insisté sur l’adoption d’une loi-programme d’urgence et coercitive de construction nationale des infrastructures et équipements sportifs et socio-éducatifs.

Le recensement des espaces sportifs relevant du domaine public et privé de l’État et ceux du secteur privé a été appelé de tous les vœux avant de penser à leur réhabilitation, modernisation puis normalisation. Autre recommandation: la construction des infrastructures appropriées de différentes disciplines sportives en commençant par les chefs-lieux de chaque province en mettant un accent particulier sur les provinces issues de démembrement.

Pour la tenue et l’entretien de ces infrastructures, les assises de Mbuela ont recommandé de rendre obligatoire la souscription à une police d’assurance pour toutes les infrastructures sportives. En ce qui concerne la formation et la prise en charge médicale, les participations ont recommandé la création des centres spécialisés de prise en charge médicale et des académies de préparation des athlètes, hommes, femmes et d’handisport, selon les spécificités géographiques.

Deux autres recommandations des assises de Mbuela vont dans le même sens: la création des académies et des centres techniques de perfectionnement à tous les niveaux de l’échiquier national et la formation des jeunes à travers des programmes d’éducation, d’animation et de vulgarisation des disciplines sportives.

Le développement du sport passe également par l’apprentissage dès le bas-âge, c’est ainsi qu’il a été recommandé de développer des talents sportifs en respectant les phases de croissance et d’apprentissage de l’enfant de 6 à 19 ans puis observer une transition entre le sport d’élite et de haut niveau. Pour y arriver, la mise à contribution de tous les groupements sportifs particuliers -établissements d’enseignement primaire, secondaire, technique, professionnel, universitaire, des entreprises, police et armée- a été souhaitée afin de les pousser à se doter d’espaces règlementaires dédiés aux sports.

Dans ce même ordre d’idées, les experts choisis pour ces assises ont proposé l’élaboration et la mise en place à l’horizon 2023-2024 du programme «Sport – Etudes». Ce document permettra aux élèves du sous-département de l’EPST ainsi qu’aux autres enfants de pratiquer l’activité physique et la discipline sportive de leur choix.

La relance des Jeux scolaires et universitaires ainsi que les Jeux congolais ont également été appelé de tous les vœux. Les participants ont également recommandé la mise en place des programmes d’urgence destinés à la préparation intensive des athlètes et cadres techniques des disciplines sportives éligibles aux compétitions internationales prévues entre 2023 et 2026. Il s’agit, entre autres, des Jeux de la Francophonie, des Jeux d’Alger, des Jeux olympiques et des Jeux mondiaux de la jeunesse.

L’Etat placé devant ses responsabilités

L’implication de l’Etat, du mouvement sportif et du secteur privé dans la création des structures sportives modernes et adaptées a également été abordé par les participants. Puisqu’aucun développement du sport n’est possible sans moyens conséquents, les participants aux Etats généraux ont recommandé d’initier des plaidoyers auprès du gouvernement et du Parlement pour obtenir une amélioration de l’enveloppe budgétaire alloué aux Sports -entre 5 et 6% actuellement.

A Mbuela, il a également été recommandé d’inciter les gouvernements -central et provinciaux- et les entités territoriales décentralisées à financer des programmes et activités relatives à la promotion des disciplines et le développement des talents sportifs. L’autonomisation et le merchandising n’ont pas été laissés pour compte lors des réflexions. Les délégués ont été unanimes sur un point: la gestion et la commercialisation des espaces publicitaires ou promotionnels dans et autour des enceintes sportives doit être améliorées, en plus d’encourager les clubs au merchandising. Pour les participants, le gouvernement doit pourvoir au financement des compétitions et des jeux -nationaux, provinciaux, scolaires, universitaires et militaires- et ce, sans tenir compte du sponsoring éventuel.

Concernant justement ce dernier aspect, une résolution des Etats généraux des sports propose d’inciter les entreprises étatiques et privées d’accorder une assistance financière pour l’organisation et la promotion du sport corporatif.

Revisiter le cadre réglementaire!

En tant que secteur transversal, le sport appelle à la collaboration de plusieurs départements ministériels. Pour une meilleure coordination, les participants aux Etats généraux ont suggéré de mettre à jour le cadre règlementaire de collaboration entre le ministère ayant en charge les sports et les ministères sectoriels concernés afin de redynamiser les actions susceptibles d’améliorer la qualité de la pratique de l’éducation physique et sportive dans leurs milieux respectifs.

Pour une meilleure gestion administrative de sport en RD-Congo, il a également été proposé d’étendre l’organigramme du Secrétariat général aux Sports jusqu’aux secteurs et aux quartiers. Fier et content des résultats atteints, le ministre des Sports et Loisirs, Serge Nkonde, a félicité les participants pour l’efficacité dont ils ont fait preuve durant ces 6 jours. Il a promis d’œuvrer pour la mise en application des recommandations issues des réflexions de Mbuela, tenues suite à la volonté et au leadership du Président Félix-Antoine Tshisekedi.

Dandjes LUYILA

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