Les Corbeaux de Lubumbashi sont à un pas de la finale de la Coupe de la confédération après leur court succès, lors de la demi-finale aller dimanche 8 mai à Lubumbashi, face aux Marocains de la Renaissance sportive de Berkane. Devant seulement 5.000 spectateurs, les deux formations se sont rendues coup pour coup, accouchant ainsi d’une partie intéressante et d’une fin dantesque. Le succès des Corbeaux a pris du temps à se dessiner. Ayant longtemps buté sur Akbi Hamiani, portier marocain, les coéquipiers de Glody Likonza, impérial en seconde période, ont vu la délivrance arriver par l’entremise de John Bakata à la toute dernière minute du temps additionnel.
Servi au point de penalty, le transfuge du CS Don Bosco a magistralement ajusté sa tête, ne laissant aucune chance au portier marocain. Grâce à ce succès, les hommes de Franck Dumas gardent leur destin en main avant l’acte 2, prévu dimanche prochain à Berkane.
En terres marocaines, un nul suffira au bonheur de Mazembe. Pour décrocher la lune, les Corbeaux lushois peuvent s’appuyer sur des repères récents au royaume chérifien dont une victoire en 2018 devant Diffa El Jadida, 0 contre 2. L’autre avantage psychologique est à chercher sur le banc marocain. Face à Mazembe, Jean-Florent Ibenge, coach des Oranges, revendique seulement deux petites victoires dans son palmarès.
Toutefois, les «Bniznassen» peuvent compter sur l’appui d’un chaudron de 15.000 supporters et surtout sur leurs RD-Congolais pour tenter d’inverser la tendance. Cette saison, Chadrac Muzungu apparait comme un des hommes forts des Oranges, Rossein Tuisila a également montré de très bonnes choses cette saison.
En face, le club de Lubumbashi ne jure que par cette finale continentale, 5 ans après son dernier titre. En 2017, c’était déjà une C2 sous les ordres de Pamphile Mihayo. La saison 2021-2022 héroïque de Mazembe revêt d’une saveur particulière d’autant plus que le championnat RD-congolais de première division est à l’arrêt depuis plus de 2 mois.
La jeunesse prend le pouvoir
Pour réaliser cet exploit, les Corbeaux se sont appuyés essentiellement sur des jeunes, pour la plupart issus du centre de formation. Héroïque en quarts de finale, Siadi Baggio a récidivé dimanche à Kamal. Le portier transfuge de Bazano est désormais un des chouchous des «Badiangwena». A côté de celui qui postule pour la nationale, d’autres jeunes ont crevé l’écran cette saison.
Parmi eux, le revenant Glody Likonza, toujours aussi magistral dans la dernière passe. Philippe Kinzumbi, Patient Mwamba et Soze Zemanga, purs produits de Katumbi football Academy -KFA- ont également brillé aux côtés de Jepthé Kitambala, Adam Bossu, Merceil Ngimbi. Pour guider cette jeunesse pleine d’énergie, Djo Issama, inépuisable capitaine, le taulier Kabaso Chongo et Christian Koffi continuent d’apporter de leur expertise.
La méthode Katumbi fait ses preuves
Derrière cette réussite qui traverse les saisons, un homme: Moïse Katumbi. Dimanche encore, le Chairman, tête coiffée de son Cowboy légendaire, était là pour assister à ce énième succès de sa troupe. A la tête du club depuis la fin des années 90, Katumbi a redonné du galon à cette vieille gloire du continent. Il aura fallu patience, investissement et détermination pour refaire de Mazembe cette mastodonte qu’elle a été à la fin des années 1960.
Après des essais non concluants en 2001 et 2002, Mazembe est remonté sur le toit de l’Afrique en 2009, 42 ans après. Ce retour au premier plan a eu pour apothéose la finale de la Coupe du monde des clubs, disputé en 2010. Cette génération dorée passée, Mazembe, sous la houlette de Katumbi, a réussi avec brio la transition, s’appuyant essentiellement sur la formation. Aujourd’hui, plus de 50% de l’effectif est issu de l’Ecofoot Katumbi et du KFA.
En alliant la jeunesse de la formation à l’expérience par l’acquisition des valeurs sûres du championnat national -Ngimbi de Maniema Union, Luzolo et Masasi de V.Club, Siadi de Bazano, Kitambala de Renaissance…-, le «crocodile» de Lubumbashi a su traverser les générations sans s’user. Comme quoi, les années passent mais Mazembe se dépasse. En attendant l’issue du deuxième acte dimanche prochain à Berkane, la saison de Mazembe est d’ores et déjà phénoménale.
Triomphe EFONGE