Le patron de la diplomatie RD-congolaise, Christophe Lutundula Apala pen’Apala, était face à la presse nationale et internationale, le samedi 13 mai 2023, pour faire le point sur la situation sécuritaire dans la partie Est du pays, l’action diplomatique menée jusqu’à ce jour, l’accalmie trompeuse qui s’observe sur la ligne du front entre les Forces armées de la RD-Congo -FARDC- et les terroristes du M23-RDF ainsi que le silence complice de l’Organisation des Nations unies -ONU- et de l’Union africaine -UA- face aux propos hégémoniques du président rwandais Paul Kagame, qui avait déclaré au Benin que son pays a des terres à reprendre à la RD-Congo violant et foulant ainsi aux pieds les Chartes de l’ONU et de l’UA sur l’intangibilité des frontières issues de la colonisation. Il a tablé sur le Sommet extraordinaire de la Troïka de l’organe de paix et de sécurité de la SADC ainsi que la visite du Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi au Botswana.
L’intangibilité des frontières de la RD-Congo issues de la colonisation, la défense de la patrie, la protection des personnes et de leurs biens constituent le cheval de bataille du gouvernement RD-congolais. Au cours d’un point de presse animé, samedi 13 mai 2023 à Kinshasa, par Christophe Lutundula Apala pen’Apala, vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères et Francophonie, a laissé entendre que les rapports entre les nations depuis la nuit de temps sont basés sur les intérêts et la force et que la RD-Congo en est consciente.
Le patron de la diplomatie RD-congolaise n’est pas allé par le dos de la cuillère et a passé au peigne fin la situation sécuritaire qui prévaut à l’Est du pays, l’accalmie trompeuse qui s’observe sur la ligne du front entre les FARDC et les terroristes du M23-RDF ainsi que le silence complice de l’Organisation des Nations unies -ONU- et de l’Union africaine -UA- face aux propos hégémoniques de Paul Kagame, qui avait déclaré au Benin que son pays a des terres à reprendre à la RD-Congo foulant ainsi aux pieds les Chartes de l’ONU et de l’UA sur l’intangibilité des frontières issues de la colonisation.
Selon lui, la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est -EAC- déployée dans l’Est de la RD-Congo a un mandat offensif au regard de l’article 3 point A du mini-Sommet de 22 avril 2022 et de la feuille de route. A ce titre l’EAC a échoué. Le VPM Lutundula a dénoncé le fait qu’une fois sur le terrain, cette force puisse se détourner de sa mission au point que ses haut-placés aient déclaré qu’ils ne sont pas venus combattre le M23. Il a dénoncé le réarmement de ces terroristes ces derniers temps dans le but d’attaquer les FARDC.
«Les nouvelles du front indiquent qu’une accalmie trompeuse s’observe à l’Est entre les FARDC et le M23-RDF qui renforce ses positions. Les troupes de l’EAC coalisent et fraternisent avec les terroristes du M23. La force régionale se constitue en force tampon et ne veut pas combattre le M23 contrairement à son mandat offensif», a déclaré le vice-Premier ministre des Affaires étrangères au cours de son point de presse samedi 13 mai. Et là, il a donné la position du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi, qui a déjà fait savoir qu’arriver fin juin, s’il n’y a pas une amélioration, cette force régionale pourra quitter la RD-Congo. A en croire Christophe Lutundula, la période de prolongation court depuis avril et va se terminer en juin prochain.
Le M23 se déguise au lieu de se retirer
Devant les professionnels de médias, le VPM Christophe Lutundula a fustigé le simulacre de mise en œuvre de la feuille de route de Nairobi par le M23. En dépit de son retrait dans certains territoires, le M23 est encore visible déguisé en civil et cohabitent avec la force de l’EAC. «Si le M23 refuse de se désengager et de libérer tous les territoires qu’il occupe actuellement, les Chefs d’Etat de la Communauté d’Afrique de l’Est instruiront la force régionale afin de faire usage de la force pour le pousser à se soumettre. Je n’invente rien… ils ont signé et il n’y a plus de discussion à faire sur le mandat de la force régionale».
Puis: «Il est impérieux néanmoins de convenir préalablement ce qui suit: pour l’efficacité et une meilleure compréhension de sa mission en RD-Congo, gage de sa réussite, il s’agit de: la réduction de trois mois renouvelables après évaluation et à la demande du gouvernement RD-congolais. Je précise que 3 mois, c’est du 1er avril au 30 juin. Aujourd’hui, nous sommes dans les 3 mois; le respect par tous de l’application du mandat de la force régionale telle que définie à l’article 3 à l’article portant statut sofa, l’institution de commandement rotatif de la force régionale par les pays contributeurs des troupes en fonction de la rotation en fonction à la présidence».
Lutundula a insisté sur le fait que le gouvernement RD-congolais ne négociera pas avec les terroristes du M23. Puis: «Il n’y a pas de négociations entre la RD-Congo et le M23 par l’Angola interposée comme ça se raconte. L’Angola a reçu une mission spécifique de sécuriser le M23 dans le cantonnement pour intégrer le Programme de désarmement, démobilisation relèvement communautaire et stabilisation -PDDRCS-, s’assurer que le M23 ne va pas constituer une menace pour la RD-Congo».
Sommet de la Troïka
S’agissant du Sommet de la Troïka, Christophe Lutundula a confirmé l’arrivée prochaine de la force de la SADC avec une mission précise. «Il est nécessaire de rappeler aux RD-Congolais que la force d’intervention rapide qui a neutralisé, pas éradiquer le M23 en 2013, c’était les Tanzaniens, les Malawites, les Sud-africains… C’est la SADC. Donc, je n’ai pas de doute qu’il y aura beaucoup plus de tonus avec la SADC aux cotés de nos FARDC», s’est souvenu Lutundula.
Et de préciser: «le Sommet a approuvé le déploiement d’une force de la SADC, en vertu du cadre de la force en attente de la SADC, en tant que réponse régionale pour soutenir la République démocratique du Congo dans ses efforts de restauration de la paix et de la sécurité à l’Est du pays».
Puis: «le Sommet a noté avec satisfaction la réaction positive de l’Union africaine quant à l’initiative de tenir un sommet quadripartite réunissant la SADC, la Communauté de l’Afrique de l’Ets -EAC-, la Conférence internationale sur la région des Grands lacs -CIRGL- et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale -CEEAC- avec l’objectif de coordonner et d’harmoniser les interventions des différents acteurs en RD-Congo».
Christophe Lutundula a levé toute équivoque sur l’éventuel affrontement qui adviendrait entre la force de l’EAC et celle de la SADC, concluant qu’avec «la détermination du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi et du gouvernement, la victoire est certaine et elle est proche».