Nation

RDC : indigné par les propos du ministre Jolino Makelele sur le contrat chinois, le BCPSC réplique

«Une grande catastrophe contractuelle que le pays ait connue et qu’il faillait la remettre sur la table pour de nouvelles négociations». C’est en ces termes que le ministre d’Etat en charge de la Communication et médias, David-Jolino Diwampovesa Makelele, a qualifié la Convention de collaboration conclue en 2008 entre la RD-Congo et le groupement d’entreprises chinoises relative au développement d’un projet minier et d’un projet d’infrastructures en RD-Congo. C’était le 27 août 2020 au cours de sa conférence de presse consacrée au bilan de l’an 1 du gouvernement Ilunkamba. La réplique du Bureau de coordination et de suivi du programme sino-congolais -BCPSC- n’a pas tardé.

Dans sa mise au point, mercredi 09 septembre, face la presse, le chargé de communication du BCPSC, John Omombo, a clarifié l’opinion sur quelques points essentiels de ce contrat que, selon lui, le ministre d’Etat chargé de la Communication et médias ignore. D’abord, «le ministre a affirmé avoir fait partie des experts RD-congolais aux négociations avec la partie chinoise. Je crois qu’il s’est trompé de projet ou c’est l’oubli. Monsieur Jolino Makelele n’a jamais participé à ces négociations auxquelles la Gécamines était représentée par son Directeur général de l’époque qui est un Canadien et son Directeur général adjoint, Mukusa, actuellement député national», a indiqué le chargé de communication du BCPSC, soulignant que ce contrat ne peut plus faire objet de renégociation, dans la mesure où les délégués RD-congolais aux discussions avec les investisseurs chinois avaient négocié ce partenariat en hommes respectables.

«En termes de répartition des parts, ce sont les Chinois qui apportaient le financement et qui présentaient de garanties à Eximbank of china. Ils ont 68% des parts tandis que la Gécamines qui représente l’État RD-congolais en a 32%. Jusqu’au moment où le contrat a été signé, il n’y avait aucun partenariat de grande envergure où la Gécamines avait 20% des parts», a renseigné John Omombo. A l’en croire, le plus grand partenariat que la Gécamines ait pu signer avant le contrat chinois, fut avec Tenke Fungurume Mining -TFM- où sa participation était de 12%.

«C’est la joint-venture Sino-congolaise des mines -SICOMINES- qui a permis qu’on passe à la révisitation des anciens contrats, parce qu’il a été constaté que la République n’avait pas trouvé son compte. Et c’est à partir de cette révisitation que la Gécamines a pu voir sa participation dans d’autres partenariats être relevée», a expliqué John Omombo.

Par ailleurs, le patron de la communication du BCPSC a renseigné qu’aucun autre partenariat aujourd’hui n’intervient dans le secteur des infrastructures. Alors qu’avec le contrat chinois, la RD-Congo bénéficie des infrastructures en dehors du site du projet. Le BCPSC reste convaincu que ce contrat permet à l’État RD-congolais d’avoir des infrastructures qui sont financées en partie par la Gécamines et en partie par les entreprises chinoises qui renoncent à 65% de leurs bénéfices générés par l’exploitation minière. «A ce jour, sur les 100% des bénéfices qui sont produits, il y a 35% des bénéfices qui sont  affectés au paiement des dividendes des actionnaires. Et dans les 100%, 35% c’est pour les dividendes entre les actionnaires, 65% c’est pour le remboursement de différents prêts qui ont été contractés par la joint-venture SICOMINES pour financer les infrastructures et le développement du projet minier», a-t-il expliqué.

Tout en condamnant les propos du ministre d’Etat en charge de la Communication et médias, l’émissaire du BCPSC a réaffirmé que la coopération économique avec la Chine offre une opportunité à la RD-Congo de poursuivre ce genre de partenariat qui, selon lui, ne présente aucune incompatibilité avec la poursuite du programme avec les institutions de Breton Woods, notamment la Banque mondiale -BM- et le Fonds monétaire international -FMI. Pour stopper toute machination de ceux qui ont l’art de la nuisance, John Omombo a précisé que le BCPSC ne gère pas l’argent, il n’assure que le suivi de l’exécution de la Convention de collaboration. «Les projets sont négociés entre l’agence congolaise de grands travaux -ACGT- qui est l’œil technique du gouvernement et les entrepreneurs chinois. La partie RD-congolaise ne gère pas l’argent et il n’y a aucun risque de détournement», a-t-il averti.

Olitho KAHUNGU

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page