«Je vous enrôle dans un combat acharné contre la complaisance, la concussion, le clientélisme et toutes ces tares qui ont plongé notre pays dans l’immoralité, les malversations et qui ont jeté notre population dans une débile pauvreté», a annoncé le Premier ministre aux membres de son gouvernement à l’ouverture du séminaire sur le renforcement des capacités de l’action gouvernementale.
Conscient de la lourde mission confiée à son équipe gouvernementale, le Premier ministre Bruno Tshibala Nzenze veut impliquer chaque ministre dans la logique de la réussite. Pour ce faire, un séminaire s’est ouvert à la Cité de l’Union africaine -UA- à Kinshasa axé sur «le leadership et le renforcement de l’efficacité de l’action gouvernementale». Objectif poursuivi: insuffler, à partir du sommet de l’Etat, une nouvelle dynamique de performance et de responsabilité qui devra se propager dans l’Administration publique. «Nous devons mener un combat permanent contre la médiocrité en vue d’extirper tous ces antivaleurs qui avilissent notre pays», a déclaré le Premier ministre. Dans cette logique, les 4 missions initiales confiées au gouvernement éclatent en plusieurs volets essentiels. Outre l’organisation des élections, il importe de repenser le système judiciaire pour lutter contre l’impunité, restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du pays, absorber le chômage, lutter contre la fraude douanière et désenclaver les provinces et entités décentralisées.
Sans une justice indépendante et équitable, il n’y aura jamais de transparence dans la gestion de la res publica. Le Premier ministre Bruno Tshibala l’a compris et y implique toute son équipe. Voilà pourquoi, le secrétariat général du gouvernement, avec l’appui technique du secrétariat national pour le renforcement des capacités -SENAREC-, organise depuis jeudi 8 juin 2017 deux jours de séminaire axé sur «le leadership et le renforcement de l’efficacité de l’action gouvernementale». Ce moment d’échanges a pour finalité d’insuffler, à partir du sommet de l’Etat, une nouvelle dynamique de performance et de responsabilité qui devra se propager dans l’Administration publique.
C’est une opportunité offerte aux membres du gouvernement de réfléchir et de discuter sur les bonnes pratiques de la gestion de la chose publique, afin d’améliorer la performance de l’action gouvernementale par l’adoption des méthodes et outils de gestion modernes, et le renforcement de la cohésion de l’équipe autour des priorités arrêtées.
Des résultats palpables sont attendus de ce séminaire, notamment l’établissement des liens entre les résultats et les allocations budgétaires en justifiant de l’utilisation de fonds publics; l’amélioration de la gouvernance par l’instauration de plus de transparence et d’imputabilité au niveau de tous les acteurs; la réponse à la pression des populations et des partenaires techniques et financiers pour produire des résultats et enfin, la culture de l’esprit d’excellence et l’instauration d’une compétition saine comme élément de motivation.
Extrême précarité de la situation socioéconomique et politique
En plantant le décor dans son discours d’ouverture, le Premier ministre a interpellé la conscience individuelle et collective de ses ministres. Il a d’abord énuméré les 4 missions initiales confiées à son gouvernement qui reposent sur l’engagement d’œuvrer pour l’organisation des élections crédibles, libres, transparentes et apaisées dans les délais convenus; d’arrêter la dégradation de la situation économique du pays; d’améliorer les conditions de vie de la population; et de restaurer la sécurité des personnes et de leurs biens sur l’ensemble du territoire national.
Le chef du gouvernement est pleinement au fait de l’extrême précarité de la situation socioéconomique et politique que traverse la RD-Congo, de la fragilité de l’environnement macro-économique, de la situation sécuritaire fort préoccupante dans certaines parties du pays.
«Au centre, précisément dans l’espace Kasaï, des violences qui ont éclaté à la suite d’un conflit coutumier occasionnent des actes ignobles d’une cruauté sans précédent», a-t-il martelé. Et d’enchaîner: «En dépit de l’accalmie observée suite aux efforts engagés par les forces de sécurité et les notabilités locales pour le retour de la paix dans ce coin du pays, les défis restent énormes et doivent retenir notre particulière attention».
Inventaire d’autres problèmes vitaux nécessitant des solutions urgentes
Le Premier ministre a tenu à inventorier d’autres problèmes vitaux auxquels le gouvernement devrait trouver des solutions appropriées et qui se greffent aux 4 principales missions initiales. Il s’agit en substance a) d’établir l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, réformer graduellement la fonction publique, appuyer la réforme en cours des forces de défense et de sécurité dont les résultats sont perceptibles et encourageants à mi-parcours; b) de moderniser l’enseignement primaire, secondaire et professionnel, promouvoir un enseignement supérieur et universitaire de qualité; c) de poursuivre le redressement de notre système judiciaire avec une âpre lutte contre l’impunité; d) d’améliorer la desserte en eau potable et la fourniture de l’électricité; e) de lutter contre la fraude douanière et la contrebande et toute forme d’incivisme fiscal qui entrainent un dépérissement des services publics étatiques et privent le pays des moyens nécessaires pour sa reconstruction du fait des contribuables malhonnêtes et des gestionnaires véreux; f) de réduire la pauvreté et juguler les inégalités sociales; g) d’encourager la production locale et limiter les importations; h) de résoudre le problème de chômage des jeunes qui se pose avec acuité; i) de poursuivre l’amélioration des conditions de vie des policiers et militaires, des enseignants et autres fonctionnaires de l’Etat ; j) de désenclaver les provinces et autres entités territoriales décentralisées…
A ce stade, Tshibala a insisté sur la responsabilité personnelle de chaque ministre dans son secteur d’activités. «Nous sommes chacun politiquement responsable des actes de son administration. Nous avons la lourde charge de conduire la politique de la Nation», a-t-il relevé avec force. Selon lui, la réussite du programme du gouvernement dépend essentiellement de la manière dont chacun aborde les différents dossiers de son secteur respectif ainsi que des principales décisions à prendre collectivement.
Accent particulier sur la restauration de l’éthique et des valeurs morales
Tshibala est d’avis qu’à l’issue de ces cogitations, son gouvernement sera à même d’aborder avec beaucoup plus de courage et de détermination les défis pour réaliser les résultats attendus d’ici fin 2017, en traçant un chemin critique des actions à travers des lettres de missions et des plans de performance qui lui permettront, avec des indicateurs objectivement vérifiables, d’atteindre des objectifs précis.
Le Premier ministre a mis un accent particulier sur l’éthique ainsi que les valeurs morales devant guider l’action du gouvernement. «Pour ma part, nous devons mener un combat permanent contre la médiocrité en vue d’extirper toutes ces antivaleurs qui avilissent notre pays», a-t-il précisé.
Et d’ajouter: «je vous enrôle dans un combat acharné contre la complaisance, la concussion, le clientélisme et toutes ces tares qui ont plongé notre pays dans l’immoralité, les malversations et qui ont jeté notre population dans une débile pauvreté».
Au finish, le Premier ministre a invité chaque ministre à s’engager formellement à considérer son statut particulier d’ouvrier éclaireur de la République et à bannir catégoriquement toute vanité mondaine, afin de redonner à la vie publique toute sa moralité.
Octave MUKENDI
Allocution de Son Excellence Monsieur le Premier ministre à l’ouverture du Séminaire gouvernemental
Messieurs les vice-Premiers ministres, Messieurs les ministres d’Etat, Mesdames et Messieurs les ministres, Messieurs les ministres délégués, Mesdames et Messieurs les vice-ministres,
Il y a un mois, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord signé le 31 décembre 2016, Son Excellence Monsieur le Président de la République nommait les membres du gouvernement d’union nationale dont vous avez l’honneur de faire partie.
Ce gouvernement composé des membres de l’Opposition, de la Majorité et de la Société civile a quatre missions prioritaires à savoir:
-œuvrer pour l’organisation des élections crédibles, libres, transparentes et apaisées dans les délais convenus;
-arrêter la dégradation de la situation économique du pays;
-améliorer les conditions de vie de la population;
-restaurer la sécurité des personnes et de leurs biens sur l’ensemble du territoire national.
La République démocratique du Congo, notre pays, traverse une situation socioéconomique et politique particulière. L’environnement macro-économique est fragile, la situation sécuritaire dans certaines parties du pays demeure préoccupante.
Au centre, précisément dans l’espace Kasaï, des violences qui ont éclaté à la suite d’un conflit coutumier occasionnent des actes ignobles d’une cruauté sans précédent. En dépit de l’accalmie observée suite aux efforts engagés par les forces de sécurité et les notabilités locales pour le retour de la paix dans ce coin du pays, les défis restent énormes et doivent retenir notre particulière attention.
A toutes ces difficultés, s’ajoutent bien d’autres problèmes vitaux pour lesquels nous devons trouver des solutions appropriées:
-Rétablir l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, réformer graduellement la fonction publique, appuyer la réforme en cours des forces de défense et de sécurité dont les résultats sont perceptibles et encourageants à mi-parcours;
-Moderniser l’enseignement primaire, secondaire et professionnel, promouvoir un enseignement supérieur et universitaire de qualité;
-Poursuivre le redressement de notre système judiciaire avec une âpre lutte contre l’impunité;
-Améliorer la desserte en eau potable et la fourniture de l’électricité;
-Lutter contre la fraude douanière et la contrebande; et toute forme d’incivisme fiscal qui entrainent un dépérissement des services publics étatiques et privent le pays des moyens nécessaires pour sa reconstruction du fait des contribuables malhonnêtes et des gestionnaires véreux;
-Réduire la pauvreté et juguler les inégalités sociales; encourager la production locale et limiter les importations;
-Résoudre le problème de chômage des jeunes qui se pose avec acuité; poursuivre l’amélioration des conditions de vie des policiers et militaires, des enseignants et autres fonctionnaires de l’Etat;
-Désenclaver les provinces et autres entités territoriales décentralisées…
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,
Je suis convaincu que grâce à l’engagement de tous, nous saurons surmonter les défis qui se présentent à nous. Et notre pays subsistera aux prédictions apocalyptiques et malveillantes de ses détracteurs.
Surmonter les défis exige de nous tous un sens de responsabilité élevé et des efforts de dépassement de soi, de renoncement et de sacrifice, un sursaut patriotique pour l’émergence d’une nouvelle société. Cette ambition nous exige un changement absolu de mentalité et nous réclame plus de volonté et d’ardeur.
Notre responsabilité en tant que Premier ministre, vice-Premiers ministres, ministres d’Etat, ministres, ministres délégués et vice-ministres est d’autant plus grande que nous devons nous comporter en conséquence, en mesurant chacun l’immensité de la mission qui nous incombe.
Nous sommes chacun politiquement responsable des actes de son administration. Nous avons la lourde charge de conduire la politique de la Nation. La réussite du programme du gouvernement dépend essentiellement de notre manière d’aborder différents dossiers de nos secteurs respectifs ainsi que des principales décisions que nous prendrons collectivement.
En tant qu’une équipe investie de la même mission, un maximum de cohésion en notre sein est fortement recommandé pour atteindre les objectifs qui nous sont assignés. Nous devons donc travailler avec abnégation et responsabilité, chacun dans les limites de ses compétences, afin de contribuer à l’efficacité de l’action gouvernementale au bénéfice de notre peuple.
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,
La mise en œuvre du «Programme du gouvernement» sur base duquel vous avez été investis par le peuple à travers ses élus à l’Assemblée nationale nécessite des réflexions profondes en vue de bâtir une vision commune quant à vos missions, et surtout aux règles de conduite de l’action gouvernementale.
C’est pourquoi, le secrétariat général du gouvernement, avec l’appui technique du secrétariat national pour le renforcement des capacités -SENAREC-, a organisé ces moments d’échanges à votre intention. Ce séminaire axé sur «le leadership et le renforcement de l’efficacité de l’action gouvernementale», a pour finalité d’insuffler, à partir du sommet de l’Etat, une nouvelle dynamique de performance et de responsabilité qui devra se propager dans l’Administration publique. Au cours de ce séminaire, il sera question de réfléchir et discuter sur les bonnes pratiques de la gestion de la chose publique, afin d’améliorer la performance de l’action gouvernementale par l’adoption des méthodes et outils de gestion modernes, et le renforcement de la cohésion de l’équipe autour des priorités arrêtées. Il s’agit donc de côtoyer des méthodes novatrices de la «Gestion axée sur les résultats» qui nous permettra:
-d’établir des liens entre les résultats et les allocations budgétaires en justifiant de l’utilisation de fonds publics;
-d’améliorer la gouvernance par l’instauration de plus de transparence et d’imputabilité au niveau de tous les acteurs;
-de répondre à la pression des populations et des partenaires techniques et financiers pour produire des résultats;
-de cultiver l’esprit d’excellence et d’instaurer une compétition saine comme élément de motivation.
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement, cet atelier répond au besoin de nous soumettre à des règles strictes pour une gestion de la chose publique qui réponde aux exigences de la bonne gouvernance, en témoignant de ses valeurs cardinales dont la discipline, la rigueur, la ponctualité, le dévouement et le respect des engagements. A l’issue de ces cogitations, nous serons à même d’aborder avec beaucoup plus de courage et de détermination les défis pour réaliser les résultats attendus d’ici fin 2017, en traçant un chemin critique des actions à travers des lettres de missions et des plans de performance qui nous permettront, avec des indicateurs objectivement vérifiables, d’atteindre des objectifs précis.
Pour ma part, nous devons mener un combat permanent contre la médiocrité en vue d’extirper tous ces antivaleurs qui avilissent notre pays.
Nous devons nous engager formellement à considérer notre statut particulier d’ouvriers éclaireurs de la République et à bannir catégoriquement toute vanité mondaine, afin de redonner à la vie publique toute sa moralité.
Je vous enrôle dans un combat acharné contre la complaisance, la concussion, le clientélisme et toutes ces tares qui ont plongé notre pays dans l’immoralité, les malversations et qui ont jeté notre population dans une débile pauvreté.
Je vous exhorte donc à suivre avec assiduité ce séminaire de renforcement des capacités avec les différents exposés apprêtés par d’éminents conférenciers choisis parmi nos compatriotes évoluant dans différents secteurs de la vie nationale au pays comme à travers le monde.
Je reste entièrement convaincu que le débat qui découlera de nos échanges allumera, dans le chef de chacun de nous, la flamme patriotique de la redevabilité qui balisera le terrain pour poser des solides fondements d’un Congo émergent au cœur de l’Afrique.
«Que Dieu bénisse la République démocratique du Congo».
Sur ce, je déclare ouvert le Séminaire gouvernemental.
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