Il fait des insomnies chaque jour, rêvant toujours à l’assassinat de son collègue Chérubin Okende, dénonçant le laxisme de l’Assemblée nationale. L’homme au verbe facile et aux idées claires a de la plus belle manière choisi de s’exprimer à travers ses postes sur les réseaux sociaux, notamment ses comptes Twitter, Facebook, Thread et son site web. Claudel André Lubaya a publié ce jeudi 17 août: «Assassinat de Chérubin Okende: les gens doivent répondre».
Dans cette publication, il retrace le film dramatique de son collègue député, avec qui ils se sont succédés à la tête de la plateforme politique AMK aux élections de 2018. Et ce, avec pincement au cœur en termes à la fois mélancoliques, dénonciateurs, interpellateurs et évocateurs. Question de conscientiser les preneurs de décisions.
«Le 13 juillet dernier, le pays s’est réveillé sous le choc. Un ancien ministre et député de son état, Chérubin Okende, a été retrouvé inerte, le corps criblé de balles, dans son véhicule. C’était l’effroi. Le drame. La tragédie», rappelle-t-il. Et de s’interroger: «qu’en est-il de l’enquête? Qu’en est-il des conclusions de l’autopsie? A ce jour, seuls le garde du corps et le chauffeur sont en détention comme premiers suspects. Qui d’autre a été entendu, en dehors des membres de sa famille, dans le cadre de l’enquête? Personne. Qui d’autre est soupçonné, dans le cadre de l’enquête? Personne. Puisqu’il n’y a jamais eu de crime parfait, qui va éclairer l’opinion et la famille sur les circonstances de cette tragédie? Personne ne dit rien, et la vie continue, comme si de rien n’était. Où est passée l’émotion? Où est passé le deuil?».
Toutes ces questions aux yeux de l’ancien gouverneur du Kasaï Central demeurent jusqu’ici sans réponse. Autrement dit les courts des proches de la victime peinent à s’apaiser et Lubaya étale ses sentiments. «Plus d’un mois après, des questions se posent, des doutes persistent. Personne n’assume. Personne n’est puni. Personne n’est soupçonné. Et le pays fonctionne, comme si de rien n’était».
L’élu de Kananga interpelle en premier lieu la Chambre basse du Parlement au sein de laquelle le défunt siégeait et le gouvernement de la République dont il fut membre seulement quelques mois avant son assassinat. «L’Assemblée nationale, dont il était membre, s’est contentée d’un communiqué alambiqué, sans plus. Le gouvernement, dont il fut membre, s’est contenté de déclarations, sans plus. La justice, ou ce qu’il en reste, s’est fourvoyée dans des déclarations contradictoires, avant l’enquête», déplore-t-il.
Puis: «J’en appelle à une prise de conscience collective pour que lumière soit faite sur ce drame qui endeuille la famille d’un homme dont personne ne connaît les motivations de ses assassins. Et si, jusqu’au bout, lumière n’est pas faite, ça sera un crime d’État, faute pour l’État de n’avoir pas établi la vérité. Justice pour Chérubin, justice pour sa famille, justice pour la démocratie, justice pour le Congo». C’est le souhait de tous les RD-congolais de savoir la vérité sur la mort de ce député national et ancien ministre des Transports et voies de communication. L’autopsie a été réalisée sur son corps pour permettre à la justice de conclure ses enquêtes et dire le droit et le vrai.