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L’étau se resserre sur Kigali, l’isolement diplomatique se dessine

Lutundula et Muyaya ont expliqué jeudi le contenu de l’Accord de Luanda décrétant dès ce vendredi soir un cessez-le-feu immédiat dans l’Est de la République démocratique du Congo…

Le Rwanda paraît de plus en plus essoufflé et isolé diplomatiquement. Pour la première fois depuis l’agression lancée contre la République démocratique du Congo, après les États-Unis, le Parlement européen a invité Kigali à cesser tout soutien au M23, exigeant des sanctions contre les auteurs de violations des droits de l’homme et appelant à une aide humanitaire en faveur de Rutshuru, où Kinshasa a recensé près de 400.000 déplacés. Les lignes bougent. La voix de Kinshasa se fait entendre. Jeudi soir, le vice-Premier ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, et son collègue de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, ont appelé les autorités et la population à maintenir ce cap.

Faisant la restitution de la réunion de mercredi à Luanda, où le Rwandais Paul Kagame, certainement dans les cordes, a brillé par son absence, Lutundula et Muyaya ont confirmé qu’un accord a été trouvé pour un «cessez-le-feu immédiat» dès ce vendredi soir dans l’Est de la République démocratique du Congo. Le président Félix Tshisekedi était notamment réuni dans la capitale angolaise avec le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta, en l’absence du président Paul Kagame, pour tenter de mettre fin aux récentes tensions dans l’Est de la RD-Congo et après l’échec d’un précédent accord de cessez-le-feu conclu en juillet. Les parties se sont accordées pour exiger le retrait des rebelles du M23 «des zones occupées» et leur «repli dans leurs positions initiales», a précisé le ministre Tete Antonio, à l’issue de la réunion qui a duré toute l’après-midi.

Le cessez-le-feu doit entrer en vigueur vendredi à 18h00 locales. Elles ont également entériné la «poursuite du déploiement intégral de la force régionale» de la Communauté d’Afrique de l’Est -CAE, EAC en anglais- décidée en juin. «Initialement le Kenya va déployer ses contingents à Goma, et ensuite à Bunagana, Rutshuru et Kiwanja», précise le communiqué final. «Si le M23 refuse de se désengager et libérer tous les territoires qu’ils occupent actuellement, les Chefs d’Etat de la CAE instruiront la force régionale à faire usage de la force pour les pousser à se soumettre», ajoute le texte de l’accord. Avant ces pourparlers, les membres du Conseil de sécurité des Nations unies avaient demandé mardi l’arrêt des combats, le retrait du M23 des zones occupées et la fin de «tout soutien extérieur aux acteurs armés non étatiques, y compris le M23».

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