Arrivé à Paris, le mardi 21 mai 2014, Joseph Kabila, président de la RD-Congo, joue et gagne. Preuve: son entretien avec son homologue français François Hollande sur les enjeux diplomatiques, militaires et économiques en Afrique Centrale, particulièrement en République Centrafricaine.
Hollande a visiblement bien besoin des soldats RD-congolais en Centrafrique pour le maintien de la paix. Il compte sur les FARDC qui se comportent très bien dans les zones sous tension. Au-delà de l’aspect sécuritaire, les raisons de cette rencontre sont éminemment économiques. Selon plusieurs sources, le port de Matadi, tout comme le pétrole et l’or du Kivu, sans parler de l’uranium du Katanga, intéressent les firmes françaises. En somme, un cocktail à la base d’une rencontre au sommet à l’Elysée que redouterait le président du Congo Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, dans la perspective d’une redistribution des cartes en Afrique Centrale.
Parrain de la MISCA, Hollande est un peu inquiet du retrait des troupes tchadiennes et des hésitations des puissances militaires africaines, comme l’Afrique du Sud, à s’engager en Centrafrique. L’enjeu pour Paris est d’obtenir le renforcement du contingent RD-congolais dans ce pays où les tensions persistent encore, surtout que les 850 éléments des FARDC et 150 de la PNC déployés à Bangui abattent un travail appréciable, même s’ils ont perdu deux hommes dans leurs rangs. L’Union Africaine et la France ont salué leur professionnalisme.
En cas d’une suite favorable de Kabila, Hollande pourra plaider en faveur du passage des soldats et policiers RD-congolais sous mandat de l’ONU, une fois celui-ci obtenu.
Le Président RD-congolais y joue aussi sa partition. Les meilleures performances des FARDC mettent la RD-Congo en position de devenir une grande puissance dans la région, en même temps qu’elles vont permettre de contenir la crise dans les frontières de la Centrafrique.
Côté économique, des firmes françaises s’intéressent à l‘économie RD- congolaise, très en forme ces dernières années grâce aux reformes entreprises par son gouvernement. Le groupe Bolloré est intéressé par le Port de Matadi et Total, par l’or et le pétrole. D’autres investisseurs français peuvent également être attirés par l’exploitation du cuivre au Bas-Congo. A Kinshasa, la Halle de la Gombe abrite, du 26 au 28 mai, la semaine française axée sur la présentation des produits made in France et les productions musicales des artistes franco-congolais. L’occasion sourit à la RD-Congo de reprendre sa position de leader de la région dans le concert des nations. Avant de se rendre à l’Elysée, Kabila a reçu des délégués de GDF Suez, Société générale, Bolloré…
AKM
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