Actuellement, les anciens députés issus des précédentes législatures -1+4, ACL-PT- se sentent lésés et abandonnés à leur triste sort. Alors que toutes les démarches entreprises pour faire entendre leurs voix -réunions, sit-in, déclarations, plaidoyers-, apparemment, rien n’est fait et pris en compte. Raison pour laquelle, réunis au sein de l’Association des anciens parlementaires, ces anciens députés se sont dernièrement rendus à l’Assemblée nationale pour rencontrer Aubin Minaku, président de la Chambre basse du Parlement, pour lui présenter leurs désidérata. Dans leur démarche, ils réclament qu’ils soient indemnisés pour leur permettre de bien survivre.
Malgré les promesses qui leur étaient faites par les autorités, jusqu’aujourd’hui, ils n’ont obtenu gain de cause. Toujours des promesses et rien d’autre. Une situation qui ne les plaît pas du tout vu que certains d’entre eux vivent dans une situation difficile. Pour ces anciens députés, ce genre de comportement affirme le fait que les autorités du pays ne reconnaissent pas les mérites de ces derniers qui ont également milité pour la mise en place de la démocratie en RD-Congo.
«Les autorités du pays doivent prendre en compte nos préoccupations. Elles doivent également reconnaitre nos droits parce que, nous avons balisé le chemin pour la mise en place des institutions du pays», ont-ils déclaré.
La présente session parlementaire est budgétaire. Dans cette optique, les anciens députés nationaux demandent à l’Assemblée nationale et au Sénat, en tant qu’autorité budgétaire de tenir compte de leurs préoccupations. C’est-à-dire, prévoir dans le Budget 2016, une enveloppe conséquente pour la rémunération de ces derniers. A en croire Maître Guillaume NgomaMvubu, député honoraire et benjamin de l’Assemblée nationale issue du gouvernement 1+4, toutes les démarches menées pour réclamer leur droit en tant que députés honoraires n’ont, à ce jour, nul effet.
«Malgré les différentes promesses qu’elles nous font, rien n’est fait à ce jour. Nous vivons dans des conditions précaires. Certains de nos collègues sont rentrés dans les plus profonds villages de la République où ils étaient venus. De temps à autres, nous recevons leurs coups de fil pour nous demander quand n’est-il du dossier. On ne sait quoi leur dire si ce n’est que leur donner de l’espoir», s’est plaint Guillaume Ngoma. Pour lui, la commission mise en place par l’Assemblée nationale et le ministère du Budget pour le suivi de ce dossier et voir dans quelle mesure satisfaire le désidérata des anciens parlementaires évolue à pas de tortue.
«Dans cette allure, nous ne savons pas si nos préoccupations seront prises en compte», s’est-il lamenté. Puis: «lors de l’examen du budget 2016, cela doit s’y figurer. Mais lors du discours du président Minaku à l’ouverture de la présente session parlementaire, il n’a fait nulle part ailleurs allusion à ce dossier qui est pourtant d’ordre social et qui concerne beaucoup plus ces collègues députés». Pour ce, le benjamin de l’Assemblée nationale issue de 1+4 a indiqué que l’actuel président de la Chambre basse du Parlement n’a évoqué que d’autres dossiers sociaux sans tenir compte de la situation des anciens parlementaires.
«C’est vraiment regrettable!», s’est-il exprimé tout en demandant aux deux chambres du Parlement, en tant qu’autorité budgétaire, de tenir compte de ces problèmes afin d’y trouver des solutions adéquates. Notamment la rémunération des anciens parlementaires pour leur permettre de bien survivre vu que certains d’entre eux triment. «Que ceux qui sont appelés à voter la loi budgétaire tiennent compte de cette situation et trouver des solutions pour ces anciens députés qui ont servi le pays et qui vivent actuellement dans des situations précaires», a exhorté Guillaume Ngoma. Car, jusque-là, ils ne savent pas à quel saint se vouer.
Cette sonnette d’alarme leur permet de préserver leurs avenirs et surtout qu’ils sont dans leur droit. «Les autorités en place doivent retenir en tête que les anciens députés ont contribué pour l’émergence de la RD-Congo», ont-ils signalé tout en signifiant que cette session est bien placée pour donner une réponse sûre à leurs desiderata.
Sandrine N’TSHIRI
Bijoux KULOSO

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